402 LANGUE FRANÇAISE : COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR SUJET TRAITÉ. Hier matin, en venant à l'école, je passai sous un chêne dont les feuilles rouillèes s'agitaient au vent. Un gland tomba à mes 'pieds. Je le ramassai et l'examinai. 11 était encore enfoncé dans sa cupule, dont je le détachai facilement. Elle était jolie avec ses parois lisses à l'intérieur, et arrondies comme celles d'un bol. Le fond présentait une tache pâle :> c'est là que le gland était attaché. A l'extérieur, elle était recouverte de petites écailles . formant plusieurs cercles tout autour, lîlle se terminait par un mince pédoncule, et je souriais en me rappelant que, tout enfant, je portais à mes .lèvres, en guise de pipe, les cupules des glands que : e recueillais. Le gland, comme la cupule, avait une teinte roussâtre. Il avait la forme d'une petite olive ; sa surface, ? très pplie, était striée de lignes noires longitudinales et parallèles. Il se terminait par une sorte de petite pointe sèche. Avec mon couteau, je le dépouillai de sa coque. L'amande était enveloppée d'une mince peau. Je la fendis par le milieu. A une extrémité, je distinguai un tout petit germe. Je le regardais avec curiosité, songeant que, d'un embryon aussi frêle, ét
LANGUE FRANÇAISE — ARITHMÉTIQUE : COURS ÉLÉMENTAIRE 103 campagne que vous connaissez. Faites un effort d'imagination pour vous le représenter tel qu'il apparaît en novembre, par une froide journée de brume. Ensuite, observez avec attention, avec • méthode. L'impression qui résultera de vos observations doit être une impression de mélancolie : ne l'oubliez pas, car c'est celte considération qui doit vous inspirer dans le choix de vos observations. Evidemment, vous vous attacherez à no.ter celles qui pourront concourir à produire l'impression finale; vous écarterez celles qui, au contraire, pourraient vous.en éloigner. Vous savez que vous ne devez pas vous borner aux observations visuelles. En pleine campagne, tous vos sens se trouvent affectés : le toucher est sensible aux impressions de la température : froid, humidité; — l'odorat perçoit les exhalaisons qui s'échappent des fossés où s'entassent les feuilles pourries ; — l'ouïe vous fait enténdre le frémissement des herbes sèches, le gémissement des branches agitées par le vent, -le croassement rauque des corbeaux; elle est sensible au silence qui règne dans la campagne, où les oiseaux se sont tus, où mille insectes sont morts ou engourdis... Généralement, ces impressions sont accompagnées d'impressions visuelles simultanées : formes, couleurs, mouvements. Ainsi-, : dans le texte donné en dictée plus haut (cours supérieur), en même temps que l'auteur constate la disparition des bruits « tués par l'approche de l'hiver », ses yeux voient les près roussis. En' même temps qu'il sent les souffles froids, il note les joncs flétris, les roseaux desséchés, etc. — Par conséquent, il ne s'agit pas d'établir une série d'observations, les unes visuelles, les autres auditives, etc., et de les exprimer les unes après les autres. Non, il convient, au contraire, pour chaque objet sur lequel s'appliquera votre attention, d'exercer à la fois plusieurs sens : voilà pour la méthode générale. Quant au plan, le texte étudié plus haut, vous fournit un modèle de disposition logique. Demandez-vous quelle est l'impression la plus forte dont vos sens pourront être frappés. C'est elle qu'il convient d'indiquer la première ; ensuite, voyez quelles autres observations celle-ci vous amène à faire; alors, vous passerez de l'une à l'autre tout naturellement, sans effort. D'où vient l'impression de mélancolie qui se dégage de la campagne en novembre? N'est-ce pas que ce ciel sombre, les vents froids, les arbres dépouillés et noirs, le silence de la terre et des êtres, tout évoque l'idée de la fin des choses, de la mort? Voilà donc une idée que vous rappellerez par instants, au cours de votre description. Mais votre pied a glissé : des glands roulent sous vos pas. Us paraissent inertes, sans vie; eux aussi. Pourtant! Vous n'aurez aucune peine à évoquer l'image du grand chêne, si plein de vie, de force et de majesté,. qui jaillira du gland. Vous songerez aux vers de Lamartine : 11 vit ! Et son vaste et pesant feuillage Répandant la nuit alentour S'étend, comme un large nuage Entre la ifiontagne et le jour ; Comme de nocturnes fantômes. Les vents résonnent dans ses dômes, Les oiseaux y viennent dormir, Et pour saluer la lumière, S'élèvent comme une poussière Si sa feuille vient à frémir. Ainsi, au milieu des images de mort qui vous entourent, des germes de vie sont cachés à vos pieds, et, silencieusement, la nature se recueille pour les jours lumineux du printemps. II. — J'aime novembre. « Soit que juin ait verdi mon seuil, pu que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher » Vous lisez ces vers de Victor II(igo. Vous vous arrêtez devant le tableau familial qu'il évoque; vous songez aux plaisirs du foyer que ramène le mois de novembre et vous concluez : « J'aime novembre ». TOUCIIARD, Instituteur. L'ARITHMÉTIQUE ET LE SYSTÈME MÉTRIQUE PAR LA PRATIQUE = = = COURS ÉLÉMENTAIRE = = = PREMIÈRE ANNÉE. Les nombres treize, quatorze, quinze. A. Les nombres treize, quatorze, quinze.— Si,àdix billes, on ajoute trois billes, on obtient |ooooo ooooof ooô treize billes. Si, à treize billes, on ajoute encore une bille, on obtient |ooooo ooooo| oooo quatorze billes. Si, h quatorze billes, on ajoute encore une bille, oh obtient |ooooo oooqo| ooooo quinze billes. EXERCICES. — 1. Dessiner sur le cahier treize croix; dans le nombre treize croix, il y a une dizaine de croix, plus ... croix. 2. Placer sur une même ligne quatorze billes. Combien y a-t-il alors de dizaines de billes? Combien y at-il de billes en plus de la dizaine? 3. Dessiner sur le cahier quinze traits. Combien y a-t-il de fois la moitié d'une dizaine de traits dans quinze traits? B. Comment on écrit les nombres treize, quatorze et quinze. — Dix billes s'écrivent 10 billes, ce qui veut dire 1 dizaine et 0 bille en plus. Or, d'après les indications précédentes : dans treize billes, il y a 1 dizaine de billes et 3 billes, qui s'écrivent 13 billes; dans quatorze billes, il y a 1 dizaine et 4 billes, cpn s'écrivent 14 billes; dans quinze billes, il y a 1 dizaine de billes et 5 billes, qui s'écrivent 15 billes. EXERCICES. — 1. Dessiner 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, C, 5, 4 et 3 ronds. Compter ensuite combien il faut ajouter de ronds à chaque nombre pour obtenir 15 ronds. 2. A l'aide des dessins précédents : a) Que faut-il ajouter à 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ronds pour en avoir 15? b) Que resté-t-il si l'on retranche 1, 2, 4, 5, 7, 9, 10 ronds de 13 ronds? de 14 ronds? de 15 ronds? c) Combien y a-t-il de fois 3 ronds dans 15 ronds? Combien y a-t-il de fois 5 traits dans 15 traits? C. Ajouter cinq; retrancher cinq. — Si, à un trait on ajoute cinq traits, on obtient II III I six traits. Mais, si de si.v traits on retranche cinq traits, il reste I (lllll) un trait. Si, à deux traits, on ajoute cinq traits, on obtient lllll II sept traits; mais, si de sept traits on retranche cinq traits, il reste || (lllll) deux traits. Continuer de la même manière en ajoutant cinq traits aux nombres 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 traits puis en retranchant cinq traits des nombres obtenus. EXERCICES. — Compléter les opérations suivantes, puis les écrire en chifires : lll + HIII = ocoooo + ooooo 1 [[| -)- mil = ooco + ooooo = 11111111 — 11111 = 000000000 + ooooo 11:|I _ IIIII = oocojooo — coooo = xxxxxxx + xxxxx = xxxxxxxxxx — xxxxx = XXXXXXX - XXXXX = XxXXXX - XXXXX = Ecrire à la place des points la réponse exacte : 3 pom. et 5 p. font... 5 poires ôtées de 8 p., il reste... 7 billes et 5 bil. font... 5 plumes ôtées de 14 pl., reste... 5 prun. et 5 pr. font... 5 mètres ôtées de 9 mèt., reste... . D. Le tiers d'un nombre. — 5 billes sont contenues 3 fois dans 15 billes. ooooo . ooooo . ooooo On dit que 5 billes sont le tiers del'ibilles. Le tiers d'un nombre est donc ce nombre partagé en 3 parts égales. GRAMMAIRE : MAQUET, FLOT et ROY. Cours de langue française. Cours éle'm. 1 vol. 8 0 C .