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DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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HISTOIRE<br />

La société féodale.<br />

Notions essentielles.<br />

I. Dates et faits. — Vers 1050, l'Eglise institue la<br />

Trêve de Dieu. — 1260 : Saint Louis impose aux seigneurs<br />

en querelle la Quarantaine-le-Roi. — 1195-1199:<br />

famine en France. — En 1348 et 1418, la peste ravagé<br />

Paris. — De 1100 à 1200, s'organisent les Communes ;<br />

les Capétiens fondent de nouvelles villes libres. —<br />

1112 ; révolte des bourgeois de Laon. — De 1200 à<br />

1300 : émancipation d'un grand nombre de serfs.<br />

il. Idées à mettre en relief. — 1° La société<br />

féodale s'étendit sur toute l'Europe : Au début du<br />

x° siècle, la France, la Germanie, l'Italie, l'Espagne<br />

sont divisées en une multitude de -propriétés ou fiefs,<br />

grands ou petits, dont les possesseurs forment une<br />

hiérarchie de suzerains et de vassaux depuis le roi,<br />

suzerain suprême, jusqu'au paysan, vassal de tous. En<br />

même temps, les châteaux-forts s'élèvent sur les hauteurs,<br />

les villes s'entourent de.murailles.<br />

2° Dans la féodalité, le propriétaire est roi sur ses<br />

terres : 11 bat monnaie, rend la justice, lève des<br />

troupes, fait la guerre à qui lui plaît. Il doit à . son<br />

suzerain un serment de fidélité ou hommage, le service<br />

militaire, l'aide-en justice,, des subsides en argent<br />

dans des cas rares et prévus. « C'est la confusion de<br />

la souveraineté et de la propriété ».<br />

3° La société féodale a pour fondement l'inégalité :<br />

Au début du xi c siècle, l'évêque de Laon divisait les<br />

hommes en deux catégories. Dans le premier groupe,<br />

il plaçait les clercs qui prient, les seigneurs ou nobles<br />

qui combattent. L'autre groupe est celui des travailleurs<br />

qui forment la classe servile et doivent « fournir<br />

à tous l'or, la nourriture et le vêtement ».<br />

4° La force joua un grand rôle au moyen âge :<br />

En théorie, la société féodale apparaît comme une<br />

société de secours mutuels où des obligations réciproques<br />

unissent vassal et suzerain. En réalité, la plupart<br />

des nobles furent des soldats ignorants et brutaux<br />

qui eurent le culte de la force, fidèles au suzerain<br />

dans la mesure de sa puissance militaire, , pressurant<br />

et molestant ceux qu'ils devaient protéger. Les efforts<br />

de l'Eglise pour adoucir ces âmes rudes par l'institution<br />

de la chevalerie n'eurent qu'un succès très relatif.<br />

5° La décadence de la féodalité, commencée au<br />

XII 0 siècle, est • complète au A"!" 11 siècle : Diminués<br />

en nombre et fort appauvris par les Croisades, les<br />

seigneurs virent leur puissance décroître, à mesure que<br />

grandissait celle du roi, qui leur enleva, peu à peu,<br />

tous leurs droits souverains. Par contre, la bourgeoisie<br />

prit de l'importance ; elle s'émancipa du joug seigneurial<br />

par les chartes communales, s'enrichit par<br />

l'industrie et le commerce.<br />

-• COURS ÉLÉMENTAIRE =<br />

Une foire au moyen âge.<br />

I. La foire du Lendit. — Au mois de juin, il y<br />

avait aux portes de Paris une grande foire. Elle se<br />

tenait dans une vaste plaine entre Paris et Saint-Denis,<br />

dans un endroit appelé encore le Lendit. Des milliers<br />

de boutiques de bois et de tentes de toile y couvraient<br />

la plaine ; les acheteurs y venaient par Centaines de<br />

mille. Au moyen âge, il y avait, également d'autres<br />

foires célèbres : à Provins,'Troyes, Beaucaire.<br />

II. Marchands et marchandises. — Naturellement,<br />

on trouvait au Lendit les produits de la région<br />

parisienne — vins d'Argenteuil, fromages de Coulommiers<br />

— et les objets fabriqués par les ouvriers parisiens<br />

; mais on y venait surtout pour les marchandises<br />

apportées de loin : épices et poivre des Indes — on<br />

mettait alors du poivre jusque dans le vin — soieries<br />

et parfums d'Orient, fourrures de Russie, etc. Métier<br />

difficile et, dangereux que celui de marchand : pas de<br />

chemins de fer; pour routes, des sentiers où s'embusquaient<br />

les brigands, lès seigneurs pillards pour voler<br />

les marchandises, rançonner les marchands (expliquer).<br />

Aussi les marchands voyageaient par troupes et armés;<br />

leurs marchandises, qui valaient cher tout en pesant<br />

peu et en tenant peu de place, sur des caisses que<br />

HISTOIRE 107<br />

portaient des mulets. Il fallait payer pour traverser<br />

une ville, passer un pont. Quand c'était possible, les<br />

marchands préféraient voyager sur les rivières et les<br />

fleuves; beaucoup étaient venus à la foire du Lendit<br />

par la Seine, qui touchait le champ de foire.<br />

III. Écoliers, acheteurs et badauds. — Personne<br />

n'avait le droit d'acheter ou de vendre avant que les<br />

« Esclioliers » de l'Université de Paris, précédés de<br />

leurs professeurs montés sur des mules tranquilles,<br />

ne fussent venus acheter tout ce qui leur était néces-'<br />

saire pour écrire : parchemins, encre; cire, etc. Après,<br />

cette procession, la foire s'ouvrait pour plusieurs semaines<br />

car on y venait s'approvisionner pour toute<br />

une année. Entre ces gens, qui portaient tous les costumes<br />

de l'Europe,, c'étaient des cris, des discussions<br />

par signes, des disputes pour les monnaies qu'on faisait<br />

examiner et peser par des « changeurs ».<br />

On venait aussi à la foire pour se distraire ; à côté<br />

des boutiques, il y avait des auberges devant lesquelles<br />

le tavernier vantait lui-même sa cuisine pour attirer<br />

les passants : « Céans (ici), il fait bon dîner 1 Céans il.<br />

y a pain frais et harengs chauds et vin d'Auxerre à<br />

plein tonnel ! » Plus loin, des jongleurs et des acro;<br />

bâtes, montés sur des tréteaux, amusaient les badaudss<br />

un joueur de vielle faisait danser des singes et dechiens<br />

dressés, pendant que des « esclioliers » réunissaient<br />

par un hameçon, les robes de deux commères et<br />

que d'adroits coupe-bourses enlevaient à un bourgeois.,<br />

la bourse d'étoffe qui pendait à sa ceinture.<br />

COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />

Autour de l'an mille.<br />

I. Les fléaux du moyen âge. — Longtemps on<br />

a affirmé que l'approche de l'an mille avait été pour<br />

la société féodale une époque de terreur où tous<br />

croyaient h la fin du monde. Des travaux récents<br />

d'historiens ont démoli cette légende : l'an mille n a<br />

été ni pire ni meilleur que ceux de cette sombre époque.<br />

Alors paysan et bourgeois travaillaient dur et<br />

gagnaient peu. Et toutes sortes de fléaux venaient<br />

encore rendre leur vie plus misérable.<br />

II. L'incendie. — Les maisons des villes étaient<br />

presque toutes ei} bois. Quand le feu prenait dans une<br />

de ces maisons, serrées les unes contre les autres,<br />

comme les ruelles trop étroites ne l'arrêtaient pas, il<br />

dévorait le quartier, parfois même la ville entière. 11<br />

n'y avait alors ni pompiers, ni pompes et l'eau manquait<br />

souvent dans ces villes haut perchées. De 1200 à<br />

1225, Rouen brûla six fois.<br />

III. La peste. — Jolies à voir de loin avec leurs<br />

tours et leurs clochers, amusantes il parcourir avec lesfaçades<br />

sculptées des maisons, les enseignes parlantes<br />

accrochées au-dessus des boutiques, les villes du<br />

moyen âge étaient insalubres au suprême degré : les<br />

ruisseaux qui traversaient les rues servaient dégouts;<br />

on y jetait les eaux ménagères, les résidus des boutiques,<br />

« les bêtes mortes et autres punaisies ». En<br />

pleine ville, servant de places publiques et parfois de<br />

marchés, étaient les cimetières regorgeant de cadavres.<br />

Aussi; quand la peste s'abattait sur une ville,<br />

les habitants mouraient par milliers. D'octobre à la<br />

Noël 1418, 100 000 Parisiens moururent.<br />

IV. Les g-uerres privées. — Le seigneur n'aimait<br />

pas à mourir dans son lit; pour ce soldat, c'était<br />

« mourir comme une. bête ». Sous le moindre prétexte,<br />

il faisait la guerre à ses voisins. Partout où passaient<br />

les belligérants, ils détruisaient les récoltes,<br />

brûlaient, les chaumières, pillaient les villes. On cite de<br />

pires atrocités : des serfs ne pouvant payer rançon à un<br />

seigneur du Périgord, il fit couper les pieds ou les<br />

mains, ou crever les. yeux à 150 d'entre eux, tandis<br />

que sa femme faisait arracher les seins et les ongles à<br />

leurs femmes.<br />

V. Les famines. — Ces. guerres privées s'ajoutaient<br />

h d'autres causes (voir géographie C. E. et, dans<br />

ce n°, la Lecture du samedi) pour amener d'épouvantables<br />

famines : de 1000 à 1073, il y eut 48 années de disette.<br />

Un chroniqueur nous dit que vers l'an mille « les<br />

riches maigrirent et pâlirent, les pauvres rongèrent les<br />

racines des forêts. Sur les chemins,les forts saisissaient<br />

les faibles, les déchiraient les rôtissaient et les mangeaient.<br />

»<br />

HISTOIRE : flAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, Histoire de France. Cours moyen et supérieur. 1.40

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