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GÉOGRAPHIE<br />
L'agriculture en France.<br />
Notions essentielles.<br />
1. La France est un pays bien doué pour<br />
l'agriculture : par la variété des terrains : par la<br />
nature du sol qui comprend plus d'un tiers de terrains<br />
recouverts d : alluvions ou. de limons renfermant les<br />
• principes des meilleures terres, tandis que les terres<br />
' mauvaises (rocs, glaciers, landes) n'occupent que 1/8<br />
de la superficie : par le climat, que caractérisent une<br />
chaleur et des pluies moyennes.<br />
2. Les travaux de l'homme ont augmenté<br />
cette richesse naturelle : par le défrichement, l'ir-<br />
• ' rigation, le drainage et l'assainissement des régions<br />
incultes (Sologne, Dombes, Landes, Crau, Camargue) ;<br />
par l'amendement des sols pauvres (Bretagne, Limousin,<br />
Morvan, Champagne), par le perfectionnement de<br />
l'outillage agricole et l'emploi des maehines.<br />
3. La France est un pays de petite propriété.<br />
— Sur 8 millions de propriétaires, il n'y en a pas<br />
1 million possédant plus de 20 ha. et on en compte<br />
plus de 4 millions possédant moins de 5 ha. Le paysan<br />
qui cultive sa propre terre l'aime et la soigne ; mais,<br />
d'autre part, disposant de faibles capitaux, il ne peut<br />
pratiquer la culture scientifique que grâce à l'associa-<br />
• tion, encore peu développée en France.<br />
4. Les cultures françaises. — En 1914, le sol<br />
français pouvait ainsi se répartir : terres arables,<br />
. 48 0/0 ; vignes, 4 0/0, forêts, 18 0/0, prés, 12 0/0, terres<br />
incultes, 18 0/0. La récolte moyenne des dix dernières<br />
• années avait donné en millions d'hectolitres : froment,<br />
116; avoine, 105 ; seigle, 19 ; vin, 50 ; pommes<br />
de terre, 130 millions de quintaux. Ces quantités<br />
I suffisaient — et pour le vin au delà — à la consommation<br />
nationale.<br />
| . COURS ÉLÉMENTAIRE .<br />
La culture du sol autrefois et aujourd'hui.<br />
1. Autrefois. — a) On ne pouvait pas ou peu<br />
acheter aux pays étrangers, car' les chemins de fer<br />
n'étaient pas encore inventés et les bateaux ' à voile<br />
marchaient lentement ; en Francé, peu de routes, pas<br />
d'automobiles. Alors, chaque région française essayait<br />
de produire tout ce dont les habitants avaient besoin :<br />
une ferme comprenait quelques champs de blé, des<br />
prairies et des pâturages, un enclos de pommiers ou<br />
une vigne, une chènevière. Mais les produits étaient<br />
•souvent de mauvaise qualité.<br />
b) Le travail se faisait à la main ; on labourait avec<br />
une charrue de bois qui égratignait le sol, on moissonnait<br />
avec une faucille, on battait avec des fléaux.<br />
c) La terre se fatiguait ; on ne pouvait lui donner<br />
que le fumier des établcs ; alors, on laissait les champs<br />
se reposer une année sur deux ou trois.<br />
2. Aujourd'hui. — Des savants ont écrit des livres<br />
C sur l'agriculture et il y a beaucoup d'écoles d'agriculture.<br />
De plus, grâce aux bateaux à vapeur, aux<br />
chemins de fer, aux bonnes routes, un pays peut recevoir<br />
tout ce qui lui manque: blé, vin, chaux, engrais,<br />
etc... Aussi :<br />
a) Chaque région produit surtout ce qui est plus<br />
spécial à son sol et à son climat, : la plaine de la<br />
Beauce cultive le blé et achète son vin dans le Midi, où<br />
la vigne est belle; le Limousin élève du bétail dans ses*<br />
prairies humides et reçoit des farines de la Beauce, etc...<br />
b: Non seulement, on se sert du fumier des étables ;<br />
mais on donne aux champs des « engrais chimiques »<br />
qui viennent parfois de pays éloignés comme l'Amérique<br />
du Sud. La terre est toujours cultivée ; quand<br />
elle ne porte plus de- blé, on y sème do l'avoine, du<br />
trèfle, etc...<br />
e) Et les machines ? Semeuses, faucheuses, moissonneuses...<br />
H y a en France 300000 machines à battre<br />
le blè ; chacune fait le travail de quarante hommes.<br />
3. Résultats du progrès. — Autrefois, l'hectare<br />
donnait 8 hectolitres de blè ; il en donne aujourd'hui<br />
de 15 à 20 ; au moyen âge. les famines étaient fréquentes<br />
; de 1700 à 1789, il y eu trente années de<br />
GÉOGRAPHIE<br />
disette. En 1914, la France, ce pays de mangeurs de<br />
pain blanc et de buveurs de vin. avait presque, assez<br />
de blé et vendait du vin à l'étranger.<br />
4. Adaptation locale. — Ce qui précède est général,<br />
il faut lui donner dans renseignement un caractère<br />
local. Quand on parle d'école d'agriculture, citer<br />
la ferme-ècole ou l'école pratique du département ;<br />
faire nommer les possesseurs de machines agricoles,<br />
préciser les départs et les arrivages de la gare des<br />
marchandises, etc... C'est à cette condition que la<br />
leçon sera intéressante et fructueuse.<br />
COURS MOYEN ET COURS SUPÉRIEUR<br />
Prairies et élevage.<br />
I. L'élevage et son utilité. — L'élevage consiste<br />
dans le choix et l'éducation de certaines espèces d'aniimaux<br />
sélection) que l'homme emploie :<br />
.1 son alimentation : soit par la viande de boucherie,<br />
fraîche ou conservée, qui est devenue un produit<br />
d'alimentation courante, grâce aux exigences de<br />
la vie fatigante que mènent les ouvriers des villes et<br />
à l'augmentation de la richesse publique ; soit par<br />
le lait, frais ou transformé en fromage ou bourre.<br />
A la traction et au portage : le développement de'<br />
la traction mécanique n'a pas supprimé l'emploi du<br />
bœuf et du cheval pour traîner les voitures ou porter<br />
les fardeaux, labourer la terre.<br />
A l'industrie : elle utilise la peau- du bœuf, du<br />
veau, du mouton, du porc, du cheval et -en fait du cuir ;<br />
la laine des moutons sert au tissage des étoffes.<br />
Aussi, l'élevage est une branche essentielle de<br />
l'agriculture nationale, une source de grandes richesses<br />
pour le pays. La guerre actuelle, avec ses énormes<br />
besoins en viande 'ration moyenne de 400 grammes<br />
par homme et par jour), en cuir (équipements, attelages),<br />
en étoffes de drap, en a souligné l'importance.<br />
L'herbe (prairies ou foin il l'étable) étant l'alimentation<br />
essentielle des bêtes à cornes et du cheval, l'élevage<br />
dans un pays dépend surtout de ses pâturages.<br />
II. Les prairies en France. — Elles couvrent<br />
12 0/0 du sol. Les pâturages sont maii/res (herbe rare,<br />
courte) dans les régions sèches où dominent les calcaires<br />
(Poitou, Berry, Champagne, Causses) ou dans<br />
le Midi ensoleillé. Les prairies sont grasses (herbe<br />
épaisse et haute) dans les régions montagneuses et<br />
dans les plaines largement arrosées (Massif central,<br />
France du nord-ouest). On supplée à l'insuffisance des<br />
prairies naturelles par les prairies artificielles, où l'on<br />
sème du trèfle, de la luzerne, du sainfoin.<br />
III. L'élevage du gros bétail. — Les pâturages<br />
abondants et les grasses prairies servent à l'élevage<br />
du cheval, des bœufs et dés vaches qui constituent le<br />
gros bétail. Les chevaux sont fournis par le Boulonnais,<br />
la Normandie et la Bretagne, les environs de<br />
Tarbes. Les bœufs de boucherie par, le Nivernais, le<br />
Charolais et le Limousin ; les vaches laitières par la<br />
Flandre, la Normandie, la Bretagne, l'Auvergne, le<br />
Jura, les Alpes et les Vosges. Cet élevage est fait<br />
scientifiquement : e'n Auvergne, par exemple, les animaux<br />
passent l'hiver à l'étable, dans une ferme de la<br />
vallée, mais ils montent, dès mai, dans les hauts<br />
pâturages de la montagne. Il y a des « montagnes à<br />
lait » dont l'herbe convient .aux vaches laitières et où<br />
l'on fabrique le beurre et le fromage pour l'exportation<br />
; des « montagnes à graisse » où l'on élève les<br />
jeunes bœufs avant de les vendre aux eugraisseurs du<br />
Poitou et des Charentes.<br />
IV. L'élevage du mouton. — C'est l'animal des<br />
climats secs (Provence et Crau), des sols peu cultivés<br />
et peu boi.»és, car il détruit, tout en broutant et en<br />
piétinant. 11 se contente de l'herbe maigre de nos<br />
grandes plaines calcaires (Champagne-pouilleuse, Poitou,<br />
Berry; Causses). Dans la région méditerranéenne,<br />
les trou-peaux de moutons pratiquent la transhumance<br />
: l'hiver, où le sol est humide, les moutons<br />
broutent l'herbe des plaines ; mais en avril, les herbes<br />
sont desséchées, les sources taries ; on emmène alors<br />
les bètes dans les Alpes ou les Cévennes, là où l'herbe<br />
est fraîche et verdoyante. Ce double voyage annuel,<br />
c'est la transhumance. DARAIN,<br />
Instituteur.<br />
GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et ÛALLOUE<strong>DE</strong>C, Cours préparatoire 7 5 C.