You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Chapitre 48<br />
Nous avions décidé, que suite <strong>au</strong>x révélations et à l’assassinant de William la veille, il était né<strong>ce</strong>ssaire<br />
d’aller fouiller son appartement pour tenter d’en savoir plus sur <strong>ce</strong>tte prophétie.<br />
Il était encore très tôt, et après s’être assuré que je me sentais capable de rester seule, Gabriel se s<strong>au</strong>va et<br />
me laissa à l’hôtel. Il avait jugé que j’avais été suffisamment éprouvée par les derniers événements, et<br />
que par conséquent, il irait sans moi à la pêche <strong>au</strong>x indi<strong>ce</strong>s. Assise à la fenêtre, je le regardais partir et<br />
observais la rue. J’avais un peu froid. Je repliais mes genoux contre ma poitrine, enlaçais mes jambes<br />
avec les bas, et laissais mon esprit vagabonder.<br />
Comment en l’espa<strong>ce</strong> de si peu de temps, quelques mois, ma vie avait-elle pu m’échapper à <strong>ce</strong> point ? Je<br />
veux dire, j’avais toujours su que je n’étais pas comme tout le monde, que mes parents étaient bizarres, je<br />
me disais que tout irait bien. Mais non, ça n’allait pas bien, et ça n’irait même plus jamais bien du tout.<br />
La vérité était bien <strong>au</strong>-delà de <strong>ce</strong> que j’imaginais, même dans mes pires c<strong>au</strong>chemars. Hier, un homme<br />
avait donné sa vie pour s<strong>au</strong>ver la mienne. Son sang, sa chair, avaient recouvert ma pe<strong>au</strong>. Il était mort sous<br />
mes yeux, pulvérisé comme une simple bulle de savon, tout comme mes parents. Mon existen<strong>ce</strong> ne<br />
devenait que mort et violen<strong>ce</strong>, et je priais qu’en ayant éloigné Morgan et Riley de moi, je leur s<strong>au</strong>verais<br />
la vie.<br />
Gabriel ne revint qu’<strong>au</strong> milieu de la nuit. Je n’avais pas bougé d’un millimètre depuis son départ, et tous<br />
mes muscles étaient douloureux et tétanisés.<br />
— J’ai trouvé quelque chose, me dit-il d’entrée de jeu, alors qu’il se matérialisait dans la chambre.<br />
— Je t’écoute, murmurais-je d’une voix morte.<br />
— J’ai trouvé la Prophétie, enfin, une interprétation partielle.<br />
— Quoi ?<br />
— Écoute ça : « Blablabla… par le fait d’une seule créature, l’équilibre cosmique fût brisé. De <strong>ce</strong>tte<br />
fracture s’est écoulée une rivière putride, d’où est né le Mal Absolu. Il engendra une armée de démons<br />
qui, tuant et violant les enfants de Dieu, engendra à son tour d’<strong>au</strong>tres créatures m<strong>au</strong>dites. Pourtant, <strong>au</strong><br />
cœur de <strong>ce</strong> chao de mort, de souffran<strong>ce</strong> et de sang, l’espoir fut gardé par une poignée d’humains qui<br />
décidèrent de se battre. Be<strong>au</strong>coup y laissèrent la vie, mais les démons et leur Seigneur de l’Enfer furent<br />
emprisonnés dans un <strong>au</strong>tre monde. Mais un jour, il reviendra, et lorsque <strong>ce</strong> jour funeste arrivera, arrivera<br />
avec lui l’Apocalypse. Seul l’Unique qui est Quatre, <strong>ce</strong>lui qui <strong>au</strong>ra fait le sacrifi<strong>ce</strong> ultime, accompagné<br />
de son Armée de la Paix, vaincra le Mal. »<br />
Je dévisageais Gabriel. Nous restâmes silencieux un petit moment, à digérer <strong>ce</strong> qu’il venait de lire à voix<br />
h<strong>au</strong>te. Ce silen<strong>ce</strong> devenant trop lourd, je lui dis simplement :<br />
— Si les jumelles ont raison, c’est de nous qu’il s’agit. Et si elles ont raison, je vais mourir.<br />
— Non, répondit-il sûre de lui, bien que mon trépas soit écrit noir sur blanc.