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Chapitre 23<br />
Il était 2 heures du matin. La nuit allait être longue. Pour passer le temps, je décidai de visiter la maison,<br />
discrètement surveillée par Gabriel. La maison était hallucinante. De dehors, elle ressemblait à une petite<br />
cabane de chasseur, un t<strong>au</strong>dis fait de rondins de bois. Sûrement une illusion. L’intérieur avait l’allure<br />
d’un loft new-yorkais. Des murs en pierres de tous les côtés que de lourdes tentures en velours beige et<br />
chocolat réch<strong>au</strong>ffaient. Le sol était entièrement parqueté d’un bois exotique sombre. Les canapés et<br />
f<strong>au</strong>teuils en cuir crème tranchaient esthétiquement. Du plus grand, on pouvait voir <strong>au</strong>ssi bien le<br />
monumental écran plat ainsi que la superbe cheminée.<br />
Des plantes vertes dignes d’une serre tropicale et des lampes design étaient savamment disposées ça et<br />
là.<br />
La cuisine n’était pas très grande et comme le reste, elle était splendide. Sous l’escalier en bois se<br />
trouvait un compartiment pour ranger les bûches. La main courante ainsi que le garde-corps étaient en<br />
bois et en acier, <strong>ce</strong> qui, encore une fois, se mariait parfaitement avec le reste du décor.<br />
L’étage fut encore plus surprenant. Le couloir longeait le salon en mezzanine et formait un L. On y<br />
surplombait tout le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée. Au bout de la passerelle, un <strong>au</strong>tre couloir s’ouvrait. Poussée par la<br />
curiosité, je m’y engouffrai et ouvris la première porte. « Ouah ! » M’exclamai-je. Une splendide salle de<br />
bains s’y trouvait. Digne des plus grands hôtels italiens. Une baignoire à débordement trônait en plein<br />
milieu. Dans un coin, une douche en verre de la taille de mon lit se reflétait dans les miroirs suspendus<br />
<strong>au</strong>-dessus de deux vasques carrées en pierre. La robinetterie chromée donnait à <strong>ce</strong>t ensemble une touche<br />
de modernité et de classe.<br />
La piè<strong>ce</strong> suivante, a contrario, me fit froid dans le dos. Derrière la porte, j’y découvris une sorte de salle<br />
de torture combinée à une armurerie, avec posé dans un coin, un lit, qui jurait terriblement avec le thème<br />
de l’endroit. Charmant. Je comprenais pourquoi Gabriel disait que la chambre d’ami n’était pas<br />
habitable. Arbalètes, fusils, pieux, épées, armes anciennes et exotiques, munitions en tout genre, lan<strong>ce</strong>flammes<br />
et… des bidons de napalm ? Ce type était vraiment cinglé ! Poussée par une curiosité dévorante<br />
qui arrivait à faire taire la petite voix de mon instinct de survie, je poursuivis mon exploration et poussai<br />
la dernière porte. La chambre qui s’offrait à ma vue était la plus grande et la plus surprenante que j’ai<br />
jamais vue.<br />
Un imposant lit à baldaquins, avec des montants en chêne massif et sculpté, probablement à la main et il y<br />
a très longtemps, se trouvait <strong>au</strong> <strong>ce</strong>ntre de la piè<strong>ce</strong>. De lourdes tentures couleur framboise écrasée et<br />
brodées de fil d’or encadraient le lit et laissaient à peine entrevoir la parure de lit en satin rouge sang. Le<br />
sol était couvert d’un superbe parquet, massif lui <strong>au</strong>ssi, presque noir.<br />
Sous la fenêtre en alcôve située <strong>au</strong> fond à droite, une banquette à l’assise en velours rouge et capitonnée<br />
de boutons dorés était entourée de nombreux coussins de sol de couleurs criardes. Une large bibliothèque<br />
remplie de <strong>livre</strong>s pour la plupart en édition originale couvrait en partie le mur de droite jusqu’à une porte<br />
ouverte sur un dressing ayant la taille de l’aéroport de Detroit. Mon regard se porta sur le mur de g<strong>au</strong>che.<br />
Une magnifique cheminée ornée d’un énorme miroir sortait du mur. Le cadre, ainsi que le mante<strong>au</strong> et le<br />
corps de la cheminée étaient en bois doré et sculptés eux <strong>au</strong>ssi. Une guitare gisait là. À proximité, une<br />
porte coulissante donnait accès à la salle de bains. Tous les murs de <strong>ce</strong>tte chambre arboraient la même<br />
couleur framboise écrasée que les baldaquins du lit, et des estampes <strong>au</strong>x couleurs chatoyantes et