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Chapitre 9<br />

Quelle soirée… Il était 4 heures du mat et je n’étais pas mécontente d’être rentrée chez moi. La chaleur<br />

réconfortante de ma chambre m’apaisa un peu, d’<strong>au</strong>tant plus que mon père ne s’était pas jeté sur moi<br />

quand j’avais ouvert la porte. Je n’étais pas d’humeur joueuse et je n’<strong>au</strong>rais pas voulu lui faire du mal en<br />

tentant d’évacuer mon angoisse. La scène à laquelle j’avais assisté m’avait filé la trouille, la n<strong>au</strong>sée et la<br />

migraine. Alors, quelqu’un me s<strong>au</strong>tant dessus en hurlant, non merci.<br />

La soirée avait pourtant si bien commencé… Et puis… ça. Je n’avais jamais rien vu d’<strong>au</strong>ssi horrible,<br />

même pas <strong>au</strong> cinéma. Et lui, qui est-il ? Comment avait-il pu massacrer <strong>ce</strong>tte chose, survivre à ses<br />

blessures ? Et son visage, ses yeux, son arme… Il n’avait pas l’air humain…<br />

Allongée bien <strong>au</strong> ch<strong>au</strong>d sous ma couette, je serrais Georges, contre moi. Georges, c’est mon ours en<br />

peluche. Au bout de quelques minutes, trop épuisée, et à for<strong>ce</strong> de tenter d’analyser <strong>ce</strong> qui s’était passé <strong>ce</strong><br />

soir, je finis par m’endormir.<br />

— Bon sang Elisabeth, tu te rends compte de <strong>ce</strong> qui s’est passé hier soir ? Elle <strong>au</strong>rait pu se faire tuer ! Et<br />

elle ne portait même pas son médaillon ! Tu peux me dire <strong>ce</strong> qu’elle n’a pas compris ?<br />

Mon père hurlait. Et ma mère essayait de le calmer. Leur dispute me tira du sommeil. J’ouvris un œil et<br />

regardai mon réveil. Quoi ? Il était à peine… 8 heures !<br />

— Calme-toi P<strong>au</strong>l.<br />

— Que je me calme ! Tu te fous de moi ! Tu es la mieux placée pour…<br />

— Je sais, P<strong>au</strong>l, le coupa sèchement ma mère. Je ne sais que trop bien <strong>ce</strong> que ça implique.<br />

— Alors tu me comprends Elisabeth.<br />

— Oui.<br />

Des bruits de pas résonnèrent dans les escaliers et j’en déduisis que mes parents se dirigeaient vers ma<br />

chambre. Apparemment, ma nuit était bel et bien finie. Toc toc. J’avais vu juste, ma mère frappait à ma<br />

porte.<br />

— Allie ? C’est maman, est-<strong>ce</strong> que je peux entrer ?<br />

— Mouais, répondis-je de ma dou<strong>ce</strong> voix matinale. Mes parents entrèrent. Ma mère vint s’asseoir sur<br />

mon lit, et mon père resta debout, adossé <strong>au</strong> mur, les bras croisés sur la poitrine, emprunt à une colère qui<br />

ne demandait qu’à se libérer.<br />

— Aliénor, commença ma mère d’une voix dou<strong>ce</strong>.<br />

— Aliénor ? Qu’ai-je fait de si grave pour mériter mon prénom <strong>au</strong> complet ? dis-je d’une voix<br />

ensommeillée.<br />

— Où est ton médaillon, trancha mon père.

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