Chapitre 11 Comme d’habitude, j’avais besoin de parler à ma mère, et comme d’habitude, elle était en voyage d’affaires avec mon père. J’ai toujours été bluffée par leur capacité à disparaître lorsque j’avais besoins d’eux. Quand j’étais enfant, ma grand-mère venait jouer la baby-sitter quand ils s’absentaient et j’adorais ça. Nanny était le portrait craché de ma mère, avec les cheveux blancs et les rides en plus. Elle portait toujours un jogging et des baskets, s<strong>au</strong>f pour les occasions spéciales. C’était une ex<strong>ce</strong>llente cuisinière. Non pas que ma mère ne fût pas douée, mais Nanny la surpassait. Nous passions des heures toutes les deux, devant les fourne<strong>au</strong>x à mijoter et à concocter de nombreux et succulents petits plats. C’est d’ailleurs elle qui m’a tout appris. Sous ses airs de gentille antiquaire retraitée, elle n’avait rien d’une grand-mère traditionnelle. Mon père étant en goguette avec ma mère, c’est Nanny qui devenait mon maître d’arme. Si vous aviez vu ça, c’était incroyable. Comment une femme âgée d’environ 75 ans pouvait encore être <strong>au</strong>ssi en forme ? Elle maniait le sabre et le fusil à pompe avec une rare adresse, et <strong>au</strong> corps à corps, je finissais toujours sur les fesses. En fait, quand j’y repense, c’était plutôt effrayant. Quand je dis que dans ma vie il y avait des trucs bizarres… Elle me contait souvent l’histoire de Marie Montcourt, mon ancêtre. Elle <strong>au</strong>rait vécu en Fran<strong>ce</strong> <strong>au</strong> XVIIIE siècle. À l’époque, la famille effrayait les paysans loc<strong>au</strong>x car elle était soi-disant m<strong>au</strong>dite. Les Montcourt étaient des chasseuses. Ce don se transmettait de mère en fille. C’est pourquoi les seigneurs les employaient comme garde du corps : personne ne se méfait de <strong>ce</strong>s femmes à l’apparen<strong>ce</strong> fragile. Mais, elles étaient de redoutables combattantes. C’est également soi-disant pour perpétrer <strong>ce</strong>t héritage que mes parents m’entraînaient. Je ne voyais pas l’intérêt, puisque de nos jours, il suffit d’aller <strong>au</strong> supermarché pour se nourrir et de sortir un flingue pour se défendre. Connaissez-vous la version officielle de la légende de la Bête du Gév<strong>au</strong>dan ? Un grand méchant loup qui massacrait de p<strong>au</strong>vres paysans et qui fut abattu par Jean de Chastel ? Eh bien selon ma grand-mère, qui le tient de sa grand-mère, qui le tient également de la sienne, et ainsi de suite, la version officielle mentait. C’est sûr, elle semble plus réaliste que « un démon métamorphe a massacré des femmes et des enfants. Pendant 3 ans il a été traqué puis réduit en bouillie par Marie Montcourt, chasseuse professionnelle ». On est d’accord, personne n’y <strong>au</strong>rait cru. Enfin, à mon humble avis, c’était juste une histoire de bonnes femmes… Quand je suis entrée <strong>au</strong> lycée, Nanny n’est plus venue. Non qu’elle ne voulût plus, mais la vie est courte pour tout le monde. Un matin, mes parents vinrent me voir dans ma chambre. Ma mère avait les yeux rouges et la mine de mon père était grave. Ils m’apprirent que Nanny était morte la veille <strong>au</strong> soir. Une crise cardiaque. C’était sa voisine, Madame Birds, qui l’avait trouvée, gisant sur son tapis, la<strong>ce</strong> contre terre. Ne la voyant pas arriver pour leur traditionnelle partie de poker du vendredi soir, elle s’était inquiétée. Alors elle avait traversé la rue et regardé par la fenêtre. Elle appela immédiatement les secours, mais lorsqu’ils arrivèrent, il était déjà trop tard. Ils me prenaient vraiment pour une andouille. Nanny ? Le cœur fragile ? Sûrement pas. Mais j’étais trop
sous le choc et malheureuse pour répondre quoi que <strong>ce</strong> soit. Ce jour-là, je n’étais pas allée en cours. Les funérailles eurent lieu 3 jours plus tard. Comme à son habitude, Riley était près de moi. Il était venu dormir à la maison la veille pour essayer de me remonter le moral. Sa présen<strong>ce</strong> fut réconfortante. Et voilà, j’étais encore en retard pour mon cours de scien<strong>ce</strong>s. Si Madame Irone ne me collait pas <strong>ce</strong>tte fois, j’<strong>au</strong>rais de la chan<strong>ce</strong>. J’avais déjà reçu deux avertissements et mon dossier scolaire commençait à dangereusement s’alourdir. Une expulsion me pendait <strong>au</strong> nez.
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Chapitre 36 Gabriel m’emmena dans
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Chapitre 38 Il tomba assis sur une
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Eh oh, je suis là ! Les deux sœur
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— Je te le dis une nouvelle fois,
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Chapitre 40 Le jour du départ arri
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Chapitre 41 On ne peut pas dire de
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Chapitre 42 Londres, capitale de l
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Il était superbe, et me regardait
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— Ne me dis pas que tu n’en as
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— Vous avez pris d’énormes ris
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— Bref, ils décidèrent de mener
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Chapitre 46 Comme je l’imaginais,
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feu et des litres de lave en fusion
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— JULIIIAN ! gronda Gabriel. —
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se fit plus profonde. Sa langue s
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J’ouvris un œil, puis l’autre.
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— RÉPONDS-MOI ! — Je… Pour l
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Chapitre 50 Les semaines passaient
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Chapitre 51 Jour J - La parade aura
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Chapitre 52 Des centaines, voire de
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Gabriel me colla son poignet sur la
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partout les murs meurtris et prêts
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— Gabriel ? Qu’est-ce qu’il y