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Chapitre 13<br />
Au milieu de la nuit, un bruit tonitruant me fit surs<strong>au</strong>ter et ouvrir les yeux d’un coup. Je n’avais jamais<br />
entendu d’orage <strong>au</strong>ssi violent. Les éclairs illuminaient le ciel et ma chambre comme si des milliers de<br />
bombes nucléaires explosaient dehors. Le tonnerre était si violent que les murs et le sol tremblaient à<br />
chaque explosion. Je regardai Morgan pour voir si elle <strong>au</strong>ssi était réveillée. Elle dormait à poing fermé.<br />
Je ne comprendrais jamais comment elle pouvait avoir un sommeil pareil. Rien ne pouvait la réveiller<br />
tant que son <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong> ne l’avait pas décidé.<br />
Un craquement qui n’avait rien à voir avec l’orage attira mon attention. On <strong>au</strong>rait dit un arbre qui se<br />
déracinait et s’écroulait. Je me précipitai à la fenêtre pour regarder dehors. Un éclair illumina le jardin et<br />
je vis le type de l’<strong>au</strong>tre soir à genoux <strong>au</strong>-dessus d’une grosse masse noire, quelque chose de brillant dans<br />
la main. Un <strong>au</strong>tre type se tenait à côté de lui et fendait l’air avec ses bras. Il avait l’air furieux. Un <strong>au</strong>tre<br />
éclair. Mon inconnu s’était relevé et se disputait avec l’<strong>au</strong>tre. Étrange, comme ils se ressemblaient<br />
be<strong>au</strong>coup. Sans réfléchir, je sortis de la chambre en courant, des<strong>ce</strong>ndis les marches de l’escalier, ouvris<br />
la porte d’entrée et me jetai dans le jardin. La nuit était froide et venteuse. Il pleuvait comme jamais et je<br />
fus trempée en un rien de temps. Les branches nues des arbres se tordaient comme des mains<br />
squelettiques agonisantes. Ma main en visière pour protéger mes yeux de la lumière aveuglante des<br />
éclairs et de la pluie, je scrutais les environs à sa recherche. Rien. Je s<strong>au</strong>tai les trois marches du perron<br />
puis décidai de faire le tour de la maison. Je voulais savoir si j’avais rêvé. Avait-il seulement été là ?<br />
Je tournai sur la g<strong>au</strong>che contournant le garage. Une petite allée permettait d’accéder à l’arrière de la<br />
maison. Soudain, sur un coup de tonnerre, quelque chose se jeta sur moi et me cloua <strong>au</strong> sol.<br />
C’était froid, dur, et ça schlinguait la pourriture. Ce truc essayait de me tuer ! Je sentais ses grosses mains<br />
froides, poisseuses et griffues serrer ma gorge, voyait sa mâchoire acérée claquer près de mon visage. Ça<br />
ressemblait à un chien, un très gros chien de film d’horreur. Je suffoquai.<br />
Mon sang tambourinait dans mes tempes <strong>au</strong> même rythme que les battements affolés de mon cœur. Mon<br />
<strong>ce</strong>rve<strong>au</strong> allait exploser et des milliers de petits points blancs tombaient dans mes yeux comme de la<br />
neige. J’allais mourir. C’était à présent une <strong>ce</strong>rtitude. Là, dans le jardin, trempé et en pyjama. Pas très<br />
glamour… Je perdais conscien<strong>ce</strong>. D’un coup, je ressentis comme une décharge électrique remonter le<br />
long de ma colonne et se diffuser dans tous mes membres. Sans comprendre <strong>ce</strong> que je fis, je saisis mon<br />
agresseur par <strong>ce</strong> qui devait être ses poignets, enroulai mes jambes <strong>au</strong>tour de sa taille décharnée et poilue,<br />
donnai un coup de bassin vers la g<strong>au</strong>che tandis que je roulai dans la même direction. Je réussis à me<br />
dégager et à me relever. Courte victoire. La chose me fit un croche-pied et je tombai sur le sol gelé et<br />
détrempé. Ma tête heurta violemment la terre boueuse. Tentant de reprendre mes esprits, je vis des griffes<br />
acérées plonger vers moi.<br />
Noooon ! ! !<br />
D’un mouvement instinctif, je levai mon bras droit pour me protéger. Tout se passa ensuite très vite. Je<br />
ramassai mes genoux contre ma poitrine et repoussai la chose de toutes mes for<strong>ce</strong>s. Elle s’écrasa à<br />
plusieurs mètres de moi. J’étais déjà debout lorsqu’elle chargea de nouve<strong>au</strong>.<br />
Enchaînement de coups de poing, de pieds et de genoux bien placés. Une feinte, et puis une <strong>au</strong>tre.