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Chapitre 14<br />
Au bout d’un temps impossible à déterminer, j’ouvris prudemment un œil, puis l’<strong>au</strong>tre. Ma tête me faisait<br />
mal. Nom de Dieu, c’était comme si un bus m’avait roulé dessus. Je regardai les alentours pour j<strong>au</strong>ger la<br />
situation. Premier bon point, je n’étais pas morte. Deuxième bon point, je me trouvais dans mon salon, sur<br />
le canapé. Un feu brûlait dans la cheminée. Quelqu’un l’avait rallumé, et <strong>ce</strong> même quelqu’un m’avait<br />
enlevé mon pyjama et emmitouflée avec plusieurs couvertures. Je les soulevai. Aaargh, j’étais nue !<br />
Gênée et horrifiée, je regardai <strong>au</strong>tour de moi.<br />
Un hoquet s’échappa de ma gorge lorsque je le vis sortir de la cuisine, une tasse fumante à la main.<br />
C’était lui. Il allait sûrement abuser de moi avant de me liquider ! J’eus un mouvement de recul lorsque<br />
ses yeux émer<strong>au</strong>de se posèrent sur moi.<br />
— Tu n’as plus rien à craindre. Il est mort, me dit-il d’une voix neutre.<br />
La mémoire me revenait par bribes. D’horribles images assaillaient mon <strong>ce</strong>rve<strong>au</strong>. J’essayais de les<br />
ignorer.<br />
— C’est toi qui m’as déshabillée ? Balbutiai-je.<br />
— Oui, dit-il avec un petit sourire lourd de sous-entendus. Tu étais trempée et couverte de sang. Je ne<br />
voulais pas que tu attrapes une pneumonie. Allez, bois, ça te fera du bien.<br />
Faisant attention à ne pas me découvrir, je pris la tasse qu’il me tendait. L’idée qu’il m’avait vue sans<br />
fringues me fit rougir. Je me con<strong>ce</strong>ntrai sur ma boisson, avalai une gorgée brûlante et la recrachai<br />
<strong>au</strong>ssitôt.<br />
— Mais c’est immonde ton truc ! C’est quoi ?<br />
— Irish coffee.<br />
Il explosa carrément de rire après ma réaction. Un rire épais et doux qui m’enveloppa comme du sirop. Il<br />
vint s’asseoir prudemment près de moi. Je me figeai, méfiante.<br />
— Je suis désolé.<br />
Je le regardai, sans comprendre.<br />
— Désolé de quoi ?<br />
— De ne pas être arrivé plus tôt.<br />
Sa voix et son visage dégoulinaient de culpabilité. Mes nerfs finirent par lâcher et je me mis à pleurer<br />
toutes les larmes de mon corps, la tête cachée dans mes genoux.<br />
— Putain c’était quoi ça ?<br />
Je relevai mes yeux écarquillés et bouffis vers lui.