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Chapitre 22<br />
Je découvris que mon odeur, un mélange de peur et d’excitation était un suppli<strong>ce</strong> pour lui. En <strong>ce</strong>t instant,<br />
il désirait sentir la chaleur de ma pe<strong>au</strong> sur la sienne, voulait me serrer contre lui, me caresser les<br />
cheveux, poser ses lèvres sur les miennes, goûter ma langue, la dou<strong>ce</strong>ur de mon cou, et mon sang, ch<strong>au</strong>d<br />
et puissant… <strong>ce</strong> serait tellement facile… Je vis sa bouche dans le creux de mon cou, ses crocs acérés<br />
transper<strong>ce</strong>r ma pe<strong>au</strong>, mon sang couler, et ma mise à mort. Je me sentais bien. Plus il buvait mon sang, plus<br />
je sombrais dans l’extase. Puis le contact mental se rompit brusquement. Je me retrouvai à plat ventre par<br />
terre, les bras croisés dans le dos. Gabriel était à califourchon sur mon dos et était sur le point de me<br />
mordre le cou. Je hoquetai et il me libéra.<br />
Gabriel s’éloigna et secoua la tête pour reprendre ses esprits.<br />
— Tu vois, c’est très facile.<br />
— Un tueur… murmurai-je, encore choquée par sa démonstration, en me relevant. Pourtant, tu t’es battu<br />
pour s<strong>au</strong>ver <strong>ce</strong>tte fille, je t’ai vu. Un tueur sanguinaire n’<strong>au</strong>rait pas levé le petit doigt pour elle.<br />
— C’est par<strong>ce</strong> que je suis un Élu, Allie, c’est mon boulot de s<strong>au</strong>ver des inno<strong>ce</strong>nts. Mais je reste<br />
dangereux, surtout pour toi. C’est pour ça que mon frère ne veut pas que je m’approche de toi. Si je te<br />
tuais par accident…<br />
— Me tuer ?<br />
— Je t’ai fait une démonstration, et je te l’ai dit, je ne peux pas toujours me contrôler. Alors un petit<br />
conseil, quoi que tu fasses, évite de saigner près de moi.<br />
Pff, comme si j’allais le faire exprès.<br />
Un bruit à l’extérieur me fit surs<strong>au</strong>ter. Je me cramponnai <strong>au</strong> bras de Gabriel. Nous nous trouvâmes alors<br />
plus proches que jamais et nos visages n’étaient plus qu’à quelques <strong>ce</strong>ntimètres l’un de l’<strong>au</strong>tre. Gabriel<br />
planta de nouve<strong>au</strong> son regard dans le mien. Je le soutins et m’approchai encore plus près. « Je suis dingue<br />
» me dis-je.<br />
Lorsque mes lèvres effleurèrent <strong>ce</strong>lles de Gabriel, un coup de tonnerre effrayant retentit dehors. Sans que<br />
je le visse bouger, il était déjà à la fenêtre, armé du même petit sabre que l’<strong>au</strong>tre jour. Il scrutait<br />
l’extérieur avec un regard de chasseur.<br />
— Que se passe-t-il ?<br />
— Il y a quelque chose dehors.<br />
— C’est quoi ? lui demandai-je, effrayée.<br />
— Je n’en suis pas sûr… Ce n’est pas vrai ! cracha-il, encore un Arckt’hor !<br />
— Je croyais qu’ils ne pouvaient pas voir ta maison !