n ° 3258 6 octobre 2011 - L'Hôtellerie Restauration
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États-Unis Créée en 2002 par le Français Eric Bedoucha, l’enseigne Financier compte onze boutiques<br />
à New York. À 53 ans, Eric dirige 250 employés et entend bien faire découvrir le petit rectangle aux<br />
amandes au reste de l’Amérique. laure guibault<br />
Financier,<br />
un lingot d’or au pays de l’Oncle Sam<br />
Eric Bedoucha, le fondateur de l’enseigne Financier à<br />
New York.<br />
le Financier porte bien son nom.<br />
La pâtisserie riche en forme de<br />
lingot d’or peut apporter la fortune.<br />
C’est en tous cas le pari qu’a<br />
fait Eric Bedoucha, le fondateur<br />
de cette enseigne new-yorkaise.<br />
Le concept : une pâtisserie au décor élégant<br />
dans les teintes vert amande où l’on<br />
trouve les classiques français à des prix raisonnables.<br />
Financiers donc (vendus 1,75 $<br />
- soit 1,2 € - pièce), madeleines, macarons,<br />
éclairs, fraisiers mais aussi des incontournables<br />
américains comme le cheese-cake,<br />
le carrot-cake et autres scones ou muffins.<br />
On trouve aussi des sandwiches, salades,<br />
croque-monsieur, pans-bagnats, soupes<br />
pour le déjeuner. Au moment des fêtes, il<br />
prépare des bûches en trois tailles (25, 35 et<br />
45 $ soit 17, 24 et 31 €) et des petits fours.<br />
L’une des clés du succès, selon le fonda-<br />
teur : la mignardise (mini-financier) que<br />
l’on vous donne quand vous commandez<br />
votre café (torréfié maison). Plus<br />
d’1,3 million de ces échantillons sont<br />
distribués chaque année. Et cela paie : les<br />
petites boîtes de financiers aux rayures<br />
vertes et blanches (vendues 4 $ - 2,8 €)<br />
sont des best-sellers absolus. Au point<br />
qu’elles sont désormais vendues dans<br />
certains commerces.<br />
De la Courneuve à Wall Street<br />
L’histoire commence à la Courneuve, dans<br />
les années 1960. Eric s’ennuie ferme au lycée<br />
de la toute nouvelle cité des 4000. À 14 ans,<br />
il découvre la pâtisserie, fait un CAP à la<br />
Courneuve puis son apprentissage auprès de<br />
son mentor Jean-Pierre Weiss (aujourd’hui<br />
chargé de recherche et développement au<br />
sein du groupe Nestlé). Après un passage<br />
chez Dalloyau, il effectue son service militaire<br />
et a ensuite l’opportunité de partir à Chicago<br />
travailler au Ritz-Carlton. Là, il apprend<br />
les classiques américains. Direction New<br />
York, l’hôtel Peninsula puis le Plaza. Eric<br />
Bedoucha n’a que 27 ans. “Le Plaza est un<br />
monstre, à la fois en termes de prestige et de<br />
volume.” Il relève le défi et fait ses preuves.<br />
Outre les classiques de l’institution - forêtsnoires,<br />
fraisiers à la crème… -, il peut laisser<br />
libre cours à sa créativité : concordes, opéras,<br />
miroirs…<br />
Après avoir travaillé chez Maxim’s de Paris<br />
et à La Grenouille, autre institution de Manhattan,<br />
il est recruté pour ouvrir Lutèce, à<br />
Las Vegas. Là, il rencontre un magnat de<br />
l’immobilier de Wall Street, Peter Poulakakos,<br />
qui possède déjà plusieurs restaurants<br />
comme Harry’s Café, la cantine des barons<br />
de la finance. Ensemble, ils fomentent leur<br />
révolution : une pâtisserie française - un<br />
brin mégalo - qui devait occuper tout un<br />
pâté de maison du Financial District. C’était<br />
juste avant le 11 Septembre...<br />
Après l’effondrement des tours du World<br />
Trade Center, ils revoient leurs projets à la<br />
baisse et ouvrent une pâtisserie plus petite,<br />
donnant sur une rue pavée. C’est le premier<br />
Financier. “Pour beaucoup de pâtissiers qui<br />
se mettent à leur compte, le rêve devient un<br />
cauchemar, parce qu’on ne peut pas être<br />
au four et au moulin. Pas moi : j’ai le privilège<br />
de pouvoir déléguer parce qu’on ne<br />
cesse de grandir.” Les boutiques ont fleuri<br />
dans Manhattan, parfois à seulement un<br />
jet de pierres les unes des autres. L’enseigne<br />
emploie aujourd’hui 250 salariés, entre la<br />
fabrication et la vente. S’il recrute principalement<br />
des Américains, Eric Bedoucha a<br />
quelques profils de pâtissiers français diplômés<br />
d’un CAP et de trois ans d’expérience.<br />
L’horizon est dégagé, assure l’entrepreneur.<br />
Il n’existe pas de concurrent direct sur le<br />
marché, à l’exception de Bouchon, la pâtisserie<br />
du chef étoilé Thomas Keller ou la<br />
chaîne britannique Pret A Manger, même<br />
si cette enseigne est davantage axée sur le<br />
déjeuner. Les prochaines étapes : décliner<br />
le concept, l’alléger pour pouvoir multiplier<br />
les points de vente aux États-Unis. Eric<br />
Bedoucha rêve d’en avoir une centaine à<br />
terme et aussi de voir ses petites boîtes de<br />
financiers essaimer partout dans les supermarchés<br />
américains. <br />
www.financierpastries.com<br />
L’Hôtellerie <strong>Restauration</strong><br />
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