DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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11 Nov. 3 3 SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS 27<br />
laissé de longues traînées jaunâtres. Tout en haut, très<br />
loin, les grands monts dénudés projetaient dans l'air<br />
assombri leurs masses immuables. Des vignes, sur les<br />
pentes ravinées,- montaient jusqu'à mi-côte, alignant<br />
leurs tas d'échalas en rangées parallèles, agitant dans<br />
le vent frais leurs branches sarmenteuses, d'une maigreur<br />
frissonnante. Vers la cime des monts, à l'endroit où<br />
commençait l'ondulation confuse des forêts vaguement<br />
estompées par la vapeur humide qui se lève,vers le soir,<br />
des terres détrempées, des amoncellements de pierrailles<br />
qu'on avait sorties des champs dressaient leurs masses<br />
grisâtres, rongées de mousse et envahies d'herbes folles.<br />
Partout les rocs affleuraient, saillant de la mince<br />
couche d'humus sans cesse entraînée vers le fond du val<br />
par l'érosion lente des pluies, et les bancs de calcaire blanc<br />
étaient pareils aux os qui trouent la peau d'une bête<br />
étique. Ce coin de terre lorraine a une sauvage grandeur,<br />
un âpre accent de misère et de sauvage poésie.<br />
De cette hauteur, le plateau lorrain s'étendait à perte<br />
de vue, ouvrant ses horizons lointains, brumeux comme<br />
une mer. E. MOSELLY. Jean des Brebis.<br />
QUESTIONS.<br />
I. Expliquez les mots: immuables, estompées, saillant,<br />
étique.<br />
II. Justifiez le caractère du paysage fait de<br />
sauvage grandeur, avec un âpre accent de misère.<br />
III. Nature et fonction des propositions dans la<br />
phrase : Vers la cime des monts... herbes jolies.<br />
EXPLICATIONS.<br />
I. Immuable a pour radical muer qui signifie changer,<br />
pour suffixe able, qui indique la possibilité, et pour<br />
préfixe im qui marque Je contraire. Immuable signifie^<br />
• qui ne peut changer ». Les masses des grands monts<br />
sont immuables parce que, de mémoire d'homme, elles<br />
sont restées semblables à elles-mêmes.<br />
Estompée : Estomper, c'est mettre des ombres, les<br />
étendre à l'aide d'un rouleau de papier, terminé en<br />
pointe et nommé estompe. « La vapeur humide qui se<br />
lève, vers le soir, des terres détrempées.» forme- comme un<br />
voile derrière lequel la masse des forêts n'apparaît pas<br />
nettement. Cette teinte grise uniforme, aux contours<br />
incertains, rappelle les ombres étendues par l'estompe.<br />
Saillant : c'est le participe .présent de saillir qui veut<br />
dire : « dépasser un alignement ». En effet, le sol formait<br />
une surface régulière dont l'uniformité n'était rompue<br />
que par les rocs qui sortaient de la couche d'humus.<br />
Eliquc. Une bête étique est un animal amaigri par<br />
le manque de nourriture, par la fatigue, par la vieillesse<br />
et dont les os « trouent la peau ». Comparaison très juste.<br />
II. Ce paysage est faitde « sauvage grandeur » car « les<br />
grands monts dénudés projetaient dans l'air leurs musses<br />
immuables » et « de cette hauteur le plateau lorrain<br />
s étendait à perte de vue; ouvrant ses horizons lointains,<br />
brumeux comme une iuer ».<br />
Mais en même temps o un âpre accent de misère »<br />
s en dégage. Les vignes- agitaient « leurs branches sarmenteuses<br />
d'une maigreur, frissonnante ». « Des amoncellements<br />
de pierrailles qu'on avait sorties des champs<br />
dressaient leurs masses grisâtres, rongées de mousse. »<br />
« Partout les rocs affleuraient. » « La mince couche<br />
a humus était t sans cesse-entraînée vers le fond du val<br />
par 1 érosion lente des pluies. » « Les bancs de calcaire<br />
blanc étaient pareils aux os qui trouent la peau d'une<br />
bête étique. »<br />
III. i° Vers la cime des. monts, à l'endroit... des amoncellements<br />
de ferrailles.dressaient leurs masses grisâtres,<br />
rongées de mousse et envahies d'herbes folles : proosition<br />
principale ;<br />
2° où commençait l'ondulation confuse des forêts vaguement<br />
estompées par la vapeur humide : proposition<br />
ubord. par le pr. relatif où, complément du nom endroit;<br />
c) qui se lève, vers le soir, des terres détrempées :<br />
rop. subord. par le pron. rel. qui, compl.. de vapeur;<br />
d) qu'on avait sorties des champs : prop. subord.<br />
* lr I e pronom relatif qu', compl. du nom pierrailles.<br />
Composition française.<br />
Choisissez parmi les animaux de La Fontaine celui<br />
qui vous a paru le plus sympathique et celui qui vous B<br />
paru le plus antipathique. Faites leur portrait d'après les<br />
fables que vous connaissez. Rapprochez-les des typei<br />
humains auxquels ils vous paraissent correspondre.<br />
DÉVELOPPEMENT.<br />
La Fontaine nous fait de l'âne un portrait peu<br />
flatté. Sa tête inintelligente, ornée de grandes<br />
oreilles, n'exprime guère d'autre sentiment que la<br />
résignation. Sa peau épaisse, rude, aux poils usés<br />
par le bât, a fait de lui « ce pelé, ce galeux », bon à<br />
endurer toutes les souffrances. Un ventre globuleux,<br />
une échine saillante, des pattes maigres aux<br />
genoux cagneux contribuent à lui donner l'aspect<br />
d'un « lourdaud ».<br />
Cependant, il a de réelles qualités. « Il est bonne<br />
créature » et jie ferait pas de mal à un enfant.<br />
Matinal (« Les coqs ont beau chanter, je suis plus<br />
matineux ») et travailleur, on le charge plus que de<br />
raison (« le pauv re baudet si chargé qu'il succombe »)<br />
et il ne reçoit guère pour récompenses que les<br />
caresses de « Martin-Bâton ». Les'basses besognes<br />
auxquelles on l'a accoutumé, cet excès de misère,<br />
ont fait de lui l'animal humble par excellence. « Qui<br />
pourrait souffrir un âne fanfaron ? Ce n'est pas là<br />
leur caractère. »<br />
•Son biographe, exact et scupuleux, malgré sa<br />
sympathie bien visible, met ses défauts en relief.<br />
Il est têtu, aime peu à rendre service, reste sourd aux<br />
sollicitations (Le Cheval et l'Ane). On dirait qu'il<br />
vit replié sur lui-même, sans s'inquiéter du voisin<br />
parce qu'il sait qu'il n'a rien de bon à attendre de lui.<br />
Tel qu'il est, nous l'aimons, ce pauvre âne, nous<br />
l'aimons jusque dans ses défauts qui nous semblent<br />
bien provenir de l'excès de ses souffrances et de ses<br />
malheurs. Et nous ne pouvons, en pensant à lui,<br />
nous empêcher de penser au peuple, du moins à celui<br />
d'autrefois, qui peinait du matin au soir, prenant<br />
rarement quelque grossière distraction, mangeant<br />
peu et mal et sur qui tombaient toutes les charges<br />
et tous les malheurs, voyant seulement dans la mort<br />
la fin de ses misères.<br />
Le Chat I Quel contraste !<br />
C'est un bel animal : « Il est velouté, marqueté,<br />
longue queue », « bien fourré, gros et gras ». Il a<br />
ses grandes et petites entrées dans la maison de son<br />
maître, reçoit ses caresses, joue avec ses enfants,<br />
se chauffe au coin du feu... Il marche noblement,<br />
doucement, sans faire de bruit, sans salir ses pattes,<br />
« bénin, gracieux », discret, peu encombrant. Et<br />
d'une habileté I... Regardez-le tirer les « marrons du<br />
feu » 1 Son « modeste regard » glisse de côté sans<br />
avoir l'air de rien regarder, mais soyons sûr que<br />
" cet œil luisant » a pourtant tout vu 1 Et ce « doucet »,<br />
malgré « son humble contenance », ne nous dit rien<br />
qui vaille : « il sue l'hypocrisie ».<br />
i J'allais faire ma prière<br />
Comme tout dévot chat en use les matins... »<br />
dit-il au Rat dont il implore le secours pour sortir<br />
du filet dans lequel il s'est laissé prendre, avec<br />
l'arrière-pensée de le croquer ensuite.<br />
C'est la Belette et le Petit Lapin, qu'il trouve trop<br />
loin pour pouvoir facilement les égorger :<br />
« Mes enfants, approchez,<br />
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.»<br />
Gourmand et voleur 1 N'est-il pas « Grippefromage »,<br />
gourmand et rusé I<br />
Et voilà que le « dévot ermite » nous fait penser<br />
à Tartufe i tout confit de mielleuses et pieuses<br />
paroles », dont l'extérieur si édifiant s'accorde si peu<br />
avec une âme si basse.<br />
Géographie.<br />
La plains d'Alsace au point de vue physique et économique<br />
(faire un croquis).<br />
ABETETGILLARD. Vocabulaire et Méthode d'Orthogr.<br />
C o " £ ' n î l c ^ 6 ' 6 fr.