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Evaluation de la procédure d'ivresse publique et manifeste

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Les hommes sont très majoritaires : 6 femmes seulement sur 108 suj<strong>et</strong>s. 42 % <strong>de</strong> ces personnes ont<br />

déjà été appréhendées pour les mêmes raisons (récidive). Tous les patients sont considérés comme<br />

présentant un éthylisme chronique avéré. 12 patients présentaient <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts médicaux<br />

pouvant induire <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> diagnostic. 9 d'entre eux consommaient <strong>de</strong>s drogues illicites. On<br />

reprendra <strong>la</strong> présentation par M. Ir<strong>de</strong>l du portrait-type <strong>de</strong> l'IPM à Amiens : « l’individu interpellé en<br />

état d’ivresse sur <strong>la</strong> voie <strong>publique</strong> est majoritairement un homme (94,4% <strong>de</strong>s cas) d’une trentaine<br />

d’années, célibataire (55,3%), exerçant une profession du secteur primaire, le plus souvent dans<br />

les métiers du bâtiment. C<strong>et</strong> homme est appréhendé par <strong>la</strong> Police Nationale (88,9%) pour, d’après<br />

lui-même, tapage sur <strong>la</strong> voie <strong>publique</strong> (77,4%), en première partie <strong>de</strong> nuit entre 20 heures <strong>et</strong> 4<br />

heures. Ses antécé<strong>de</strong>nts médicaux sont marqués par un tabagisme ancien (73,7%) volontiers<br />

associé à un éthylisme chronique avoué. En gran<strong>de</strong> majorité, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l’alcoolisation est un<br />

éthylisme aigu, pouvant être associé ou non à l’éthylisme chronique déjà existant, avec une<br />

alcoolisation mondaine ou festive <strong>de</strong> groupe, <strong>la</strong> plupart du temps dans un cadre privé (maison,<br />

appartement <strong>de</strong> contrevenant ou d’un participant). Le tapage sur <strong>la</strong> voie <strong>publique</strong> est souvent<br />

provoqué par une altercation entre les différents participants, aidé par le phénomène <strong>de</strong><br />

désinhibition lié à l’abus d’alcool. »<br />

Enfin, dans son enquête sur 2007 sus mentionnée, voir 1.4.1, l'AP-HP relève que 62% <strong>de</strong>s<br />

personnes en état <strong>d'ivresse</strong> amenées par <strong>la</strong> police ont entre 25 <strong>et</strong> 50 ans <strong>et</strong> que le quart d'entre elles<br />

arrivent le dimanche (annexe 9).<br />

Une étu<strong>de</strong> plus ancienne effectuée en mars 1994 auprès du service d’accueil <strong>et</strong> d’urgences (SAU)<br />

d’un centre hospitalier d’une agglomération <strong>de</strong> 275 000 habitants, recoupe les grands traits <strong>de</strong><br />

l’analyse précé<strong>de</strong>nte : « en un mois 140 suj<strong>et</strong>s présumés en état d’ivresse ont été amenés dans un<br />

service d’urgence par les forces <strong>de</strong> police dont 131 ont été renvoyés au commissariat pour<br />

dégrisement. Sur 66 autres patients admis pour une intoxication éthylique aiguë, quatre ont<br />

également été remis à <strong>la</strong> police » (…) « Ces 135 patients étaient <strong>de</strong>s hommes (96%), jeunes<br />

(moyenne 33 ans) souvent sans domicile fixe (21,6%), parfois violents (12,7%), arrivant entre 18 <strong>et</strong><br />

6 heures (80%) » 55 .<br />

1.4.5. Une fraction très réduite <strong>de</strong>s personnes conduites par les forces <strong>de</strong> sécurité est<br />

hospitalisée<br />

Selon les données fournies sur le terrain à <strong>la</strong> mission, à peine 10% <strong>de</strong>s personnes interpellées ont<br />

été hospitalisées : 90% <strong>de</strong>s BNA <strong>de</strong>mandés ont pu être remplis. Les monographies citées par <strong>la</strong><br />

mission signalent moins <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> décisions d’hospitalisation sur le site <strong>de</strong> Saint-Quentin (1<br />

sur 108) <strong>et</strong> 6,5% dans l’étu<strong>de</strong> publiée en 1994 sur une agglomération <strong>de</strong> 250 000 habitants.<br />

1.5. UNE PROCEDURE LEGITIME MAIS DONT LE COÛT APPARAIT GLOBALEMENT ELEVE POUR LES<br />

FORCES DE SECURITE, LES MEDECINS ET LA JUSTICE<br />

1.5.1. Une prise en charge <strong>publique</strong> légitime<br />

L’ivresse <strong>publique</strong> <strong>et</strong> <strong>manifeste</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’une triple prise en charge par les forces <strong>de</strong> l’ordre, les<br />

services médicaux <strong>et</strong> <strong>la</strong> justice. Même si elle est coûteuse en personnel, c<strong>et</strong>te prise en charge<br />

correspond à <strong>de</strong>s tâches légitimes.<br />

55 La Presse Médicale, 25 mai 1996 ; 25, n° 18, p.836<br />

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