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Evaluation de la procédure d'ivresse publique et manifeste

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circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> 1973 est très peu évoqué, que ce soit dans le discours <strong>de</strong>s autorités sanitaires ou dans<br />

<strong>la</strong> pratique.<br />

2.1.2. La mise en œuvre pratique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>procédure</strong> articule étroitement les aspects<br />

sanitaires, policiers <strong>et</strong> judiciaires<br />

Dans <strong>la</strong> pratique, <strong>la</strong> mission a relevé que les intervenants <strong>de</strong> terrain ne dissocient pas trois aspects :<br />

<strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne (contre elle-même en premier lieu), <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> l’ordre public <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> délinquance.<br />

L’intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure est en eff<strong>et</strong> d’articuler étroitement les trois composantes <strong>de</strong> l’IPM : l’aspect<br />

sanitaire qui se traduit par une consultation médicale, l’aspect protection <strong>de</strong> l’ordre<br />

public/prévention qui donne lieu à une rétention <strong>et</strong> l’aspect trouble à l’ordre public qui débouche<br />

sur une sanction. La mesure d’IPM est par essence une <strong>procédure</strong> mixte. C’est ce qui en fait<br />

l’originalité <strong>et</strong> l’intérêt.<br />

Toutefois, pour m<strong>et</strong>tre à l’épreuve le bien fondé <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, <strong>la</strong> mission s’est penchée sur<br />

l’hypothèse d’une suppression pure <strong>et</strong> simple <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>procédure</strong> d’IPM. En eff<strong>et</strong>, dans le cas où<br />

l’incrimination d’IPM serait supprimée, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’ivresse <strong>publique</strong> pourrait être traitée<br />

autrement car d’autres réponses existent. La police continuant, malgré tout, à être sollicitée, comme<br />

aujourd’hui, par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes, <strong>la</strong> manière <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong> question pourrait être soit d’opter pour <strong>la</strong><br />

médicalisation, soit à l’inverse <strong>de</strong> ne pas poursuivre l’IPM en ne s’attachant qu’à sanctionner <strong>la</strong><br />

contravention ou le délit connexe (tapage, menace <strong>et</strong> outrage à <strong>la</strong> force <strong>publique</strong>, rébellion…). Il<br />

faut rappeler d'ailleurs qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s textes, l’obligation <strong>de</strong> protection <strong>et</strong> d’assistance est, en tout<br />

état <strong>de</strong> cause, un <strong>de</strong>voir du fonctionnaire <strong>de</strong> police (article 10 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie).<br />

La mission a donc examiné <strong>de</strong>s logiques alternatives à <strong>la</strong> <strong>procédure</strong> d’IPM : <strong>la</strong> médicalisation d’une<br />

part, le rattachement à <strong>de</strong>s contraventions ou délits connexes d’autre part. Solutions qui lui<br />

paraissent au final <strong>de</strong>voir être écartées.<br />

2.1.3. L’option <strong>de</strong> <strong>la</strong> médicalisation totale doit être écartée<br />

L’option <strong>de</strong> <strong>la</strong> médicalisation pourrait se traduire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières : le traitement psychiatrique, le<br />

traitement par le seul service d’urgence. Elle trouverait un fon<strong>de</strong>ment dans les travaux actuels qui<br />

inscrivent <strong>de</strong> plus en plus l'IEA dans le continuum <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> l'alcool, comme le montre<br />

l'annexe 13.<br />

2.1.3.1. La psychiatrisation obligatoire serait une mesure disproportionnée au regard <strong>de</strong>s libertés<br />

<strong>publique</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s enjeux sanitaires<br />

P<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> personne en IPM sous <strong>la</strong> seule responsabilité <strong>de</strong> l'autorité sanitaire voudrait dire conduire<br />

<strong>la</strong> personne à l'hôpital <strong>et</strong> <strong>la</strong> contraindre à s'y faire examiner <strong>et</strong> prendre en charge.<br />

Ce type <strong>de</strong> dispositif avait été institué pour les alcooliques « dangereux pour autrui » par une loi<br />

n° 54-439 du 15 avril 1954 qui prévoyait leur signalement aux autorités sanitaires. Ceux dont le<br />

maintien en liberté ne paraissait pas possible, étaient convoqués <strong>de</strong>vant une commission médicale<br />

départementale. Celle-ci pouvait adresser une requête au procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ré<strong>publique</strong> pour faire<br />

citer <strong>la</strong> personne au tribunal civil, lequel pouvait ordonner le p<strong>la</strong>cement dans un établissement<br />

spécialisé dans <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong> l'alcoolisme. Il <strong>de</strong>vait en exister au moins un par<br />

département. Mais en fait, un seul centre <strong>de</strong> ce type a été créé. C<strong>et</strong>te loi a fait l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

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