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1.2.4 Les Marais<br />
D'après Isabelle Valquin, Sepanguy.<br />
Les marais subcôtiers sont <strong>de</strong>s formations végétales dominantes herbacées plus ou moins parsemées<br />
d’arbres ou d’arbrisseaux selon les nombreuses variantes observées. Ils occupent une superficie <strong>de</strong> 1500 km² et<br />
se trouvent en retrait <strong>de</strong> la mangrove sur les vases marines récentes. Les marais sont inondés en permanence sauf<br />
en cas <strong>de</strong> forte sécheresse. On retrouve ces écosystèmes essentiellement sur les communes comprises entre<br />
Cayenne et le fleuve Oyapock (Savane Gabrielle, Plaine <strong>de</strong> Kaw, Pointe Behague) ; puis, au nord-ouest entre<br />
Organabo et Saint-Laurent (pripri <strong>de</strong> Yiyi, Savane Sarcelle). A noter également les pripris Maillard classés en<br />
ZNIEFF sur la commune <strong>de</strong> Macouria. Les <strong>de</strong>ux marais les plus importants <strong>de</strong> Guyane sont les pripris <strong>de</strong> Yiyi et<br />
les marais <strong>de</strong> Kaw.<br />
D’après J.J <strong>de</strong> Granville, G. Cremers et M. Hoff, les formations végétales <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
Guyane ORSTOM juin 1991, p 8, parmi les zones humi<strong>de</strong>s, ce sont les marais possè<strong>de</strong>nt la flore la plus riche<br />
avec un nombre d’espèces vasculaires compris entre 200 et 250.(NB : la forêt tropicale est encore plus<br />
biodiverse)<br />
Les étu<strong>de</strong>s floristiques permettent <strong>de</strong> distinguer 4 types <strong>de</strong> marais qui se succè<strong>de</strong>nt du littoral vers<br />
l’intérieur (cf J.J. <strong>de</strong> Granville (1986) les formations végétales <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> côtière <strong>de</strong> Guyane française. IN : Le<br />
littoral guyanais. Fragilité <strong>de</strong> l’Environnement. Nature guyanaise, n° hors série ; Xème colloque SEPANRIT, 1 er<br />
congrès régional <strong>de</strong> l’environnement, Cayenne, 1985.).<br />
- Savanes à palétuviers morts :<br />
Ces savanes sont situées juste après les mangroves, sur <strong>de</strong>s argiles salées sur une profon<strong>de</strong>ur comprise<br />
entre 10 et 50 cm. L’augmentation <strong>de</strong> l’acidité, l’augmentation <strong>de</strong> la salinité <strong>de</strong> l’eau par évaporation en saison<br />
sèche, ou au contraire la <strong>de</strong>ssalure provoquée par les fortes précipitations sont <strong>de</strong>s facteurs entraînants la mort<br />
<strong>de</strong>s palétuviers. La végétation qui s’y installe comprend <strong>de</strong>s Cypéracées, <strong>de</strong> Moucou moucou Montrichardia<br />
arborescens, les pruniers zicaques Chrysobalanus icaco et <strong>de</strong>s palmiers pinots Euterpe oleracea.<br />
- Marais à Typha augustifolia et Cyperus articulatus<br />
Ces marais constituent une transition vers les marais d’eau douce. Le paysage est dominé par <strong>de</strong>s<br />
végétaux atteignant 2 à 2,5 m <strong>de</strong> haut. Les grands roseaux Typha angustifolia (Typhaceae) dominent les espèces<br />
herbacées telles que les Cyperus articulatus (Cyperacae).<br />
- Marais d’eau douce<br />
Ils se situent sur <strong>de</strong>s argiles marines <strong>de</strong>ssalées sur plus d’1m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, recouvertes d’une couche<br />
<strong>de</strong> tourbe aci<strong>de</strong> "pégasse", sur une hauteur d’eau variable selon les saisons. Ces marais sont les plus répandus en<br />
Guyane. Ils présentent plusieurs variantes en fonction <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> pégasse et du pH <strong>de</strong> l’eau.<br />
La flore est dominée par les Cypéracées, d’Onagracées, <strong>de</strong> Poacées, ainsi que les fougères Blechnum serrulatum<br />
et Thelypteris interrupta qui indiquent une acidité du milieu.<br />
- Savanes à graminées.<br />
Ces écosystèmes sont essentiellement présents dans la vallée <strong>de</strong> la rivière <strong>de</strong> Kaw. Les sols, inondés<br />
toute l’année sont constitués d’argiles marines non salées, recouvertes d’une mince couche <strong>de</strong> pégasse. La<br />
végétation est dominée par <strong>de</strong>s Echinocloa polystachya (Gramineae) mélangées à quelques Cypéracées.<br />
1.2.4.1 La présentation <strong>de</strong>s marais <strong>de</strong> Kaw-Roura<br />
Les marais <strong>de</strong> Kaw qui possé<strong>de</strong>nt une biodiversité exceptionnelle, se trouvent sur le territoire <strong>de</strong>s<br />
communes <strong>de</strong> Roura et <strong>de</strong> Régina. Ce site a été classé en réserve naturelle nationale en 1998. Avec ses 94 700 ha<br />
c’est la plus vaste zone humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> France. La gestion <strong>de</strong> la réserve est confiée à l’Association <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s<br />
Espaces Protégés (AGEP) <strong>de</strong>puis 2008.<br />
En 1993, 137 000 ha comprenant la plaine, les marais, la forêt humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kaw et les îles du Grand-<br />
Connétable ont été inscrits au titre "<strong>de</strong>s marais <strong>de</strong>s Kaw" dans la convention Ramsar qui reconnaît les zones<br />
humi<strong>de</strong>s d’importance internationale. Cette convention sert <strong>de</strong> cadre à l'action nationale et à la coopération<br />
internationale pour la conservation et l'utilisation rationnelle <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> leurs ressources.<br />
Les marais <strong>de</strong> Kaw regroupent donc un ensemble d’écosystèmes, alimentés par la rivière <strong>de</strong> Kaw et la<br />
crique Angélique.<br />
La plaine mais également la montagne <strong>de</strong> Kaw sont connues pour leur fort endémisme mais également<br />
pour leur biodiversité exceptionnelle. La forêt <strong>de</strong> la Montagne <strong>de</strong> Kaw possè<strong>de</strong> la plus forte pluviométrie <strong>de</strong> la<br />
Guyane. Ceci expliquerait qu'elle ait servi <strong>de</strong> refuge pour la faune et la flore lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
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