coq-de-roche orange - W ebtice

Ces oiseaux sont si fortement liés entre eux qu’ils ne recherchent jamais leur nourriture seuls, sans la
compagnie des autres membres du groupe ; même durant la reproduction, les adultes ne cessent de faire les allerretour
entre leur nid et la ronde. Ils défendent d’autre part collectivement le territoire du groupe en cas de
menace ou d’incursion d’une autre ronde d’insectivores.
Pour chacune de ces espèces constituant le noyau de la ronde, il n’y a qu’un seul couple reproducteur,
accompagné éventuellement de jeunes, subadultes et adultes célibataires. Le couple reproducteur, qui reste
probablement toute sa vie dans la même ronde, ne produit en moyenne même pas un jeune par an. Celui-ci reste
dans sa ronde natale pendant 7 à 14 mois, avant de rejoindre une autre ronde, à la recherche d’un partenaire
sexuel, ce qui peut lui prendre encore plusieurs années.
Parmi ces espèces, le Batara cendré joue un rôle particulier, celui de "leader". Il assure la cohésion du
groupe à l’aide de ses cris, alerte le groupe lorsqu’il arrive en limite de territoire, lance le signal de retraite en cas
de conflit avec une autre ronde, et alarme en cas de danger (présence d’un prédateur). Il se comporte également
comme un parasite en lançant de faux cris d’alarme pour effaroucher les autres oiseaux de la ronde et leur voler
une proie qu’ils viennent d’attraper.
Chaque matin, tout au long de l’année, la ronde se rassemble aux premières lueurs du jour, avant six
heures et demie du matin. Le lieu de rendez-vous est toujours le même, généralement autour d’un petit chablis et
au centre du territoire (dont la taille correspond au maximum à un disque de 200 m de rayon). Les oiseaux y sont
très actifs et très bruyants, jusqu’à leur départ. Au cours des déplacements journaliers du groupe, d’autres
espèces vont se joindre temporairement au noyau de la ronde.
Hormis les espèces qui constituent le noyau de la bande, on peut aussi distinguer au sein d’une ronde
de sous-bois les espèces qui se nourrissent presque exclusivement en compagnie des rondes, celles qui y sont
fréquentes et enfin, celles qui y sont occasionnelles.
Les rondes de canopée fonctionnent de la même manière et concernent en Guyane plus de 80 espèces.
1.4.2.3 Relations avec l’homme
1.4.2.3.1 Les espèces chassées
Les canards sont naturellement peu nombreux en Guyane et représentent des proies très prisées par les
chasseurs. Ils ne sont pas protégés et subissent une pression de chasse régulière hors des réserves naturelles. Les
populations guyanaises de ces espèces sont donc très affaiblies par les prélèvements humains.
D’autres oiseaux littoraux (limicoles essentiellement, ibis rouge) subissent également des
prélèvements humains non négligeables.
Les mois de juin et juillet sont souvent marqués par l’invasion des forêts du littoral, riches en
palmiers, par des Toucans à bec rouge. En effet, cette époque correspondant à la fin de la saison des pluies et au
début de la saison sèche, la forêt primaire de l'intérieur ne produit que peu de fruits. A l'opposé, les forêts
marécageuses et les forêts sur cordons sableux du littoral abondent de fruits mûrs. Il se produit ainsi de véritables
mouvements migratoires conduisant des milliers de toucans à quitter le massif forestier de l’intérieur pour
rejoindre la côte, en quête des fruits du Palmier pinot Euterpe oleracea, et du Palmier comou Oenocarpus
bacaba, essentiellement.
Lors de ces mouvements migratoires, les Toucans à bec rouge, mais aussi les Toucans ariel sont
victimes d’une chasse assidue. Il n’est pas rare alors qu’un chasseur tue plusieurs dizaines de toucans dans la
journée. Cette pratique, malheureusement complètement légale, a de toute évidence des effets négatifs sur ces
populations originaires de l'intérieur.
En forêt, les tinamous, les pénélopes, l’agami et le hocco sont les proies favorites des chasseurs
d’oiseaux. Ces espèces souffrent réellement de cette pression et certains secteurs de forêt régulièrement chassés
voient ces espèces disparaître.
Enfin il faut citer les oiseaux qui sont chassés non pas pour être mangés mais pour être mis en cage. Il
s’agit principalement de perroquets et de sporophiles (pikolèt)
1.4.2.3.2 Les espèces menacées
Les oiseaux les plus menacés en Guyane sont les grandes espèces littorales, qui ont le double
problème d’avoir des habitats rares et d’être très sensibles à la pression humaine : canards, cigognes, ibis,
spatule, flamant, certains rapaces, bécassine géante.
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