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Il est évi<strong>de</strong>nt que les prédateurs d’œufs et d’oisillons sont beaucoup plus nombreux et beaucoup plus<br />
variés en pays tropical. Parmi ceux-ci, les nombreuses espèces <strong>de</strong> serpents et d’opossums semblent jouer un rôle<br />
clé. Les oiseaux se révèlent aussi à l’occasion <strong>de</strong> redoutables mangeurs d’œufs ou d’oisillons (toucans, pics, anis,<br />
caracaras, hérons…)<br />
1.4.2.1.5.4 Taux <strong>de</strong> mortalité<br />
Dans les pays tempérés les passereaux ne vivent pas très longtemps (souvent un à <strong>de</strong>ux ans seulement,<br />
soit 30 à 65 % <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> survie annuel) à cause <strong>de</strong>s hivernages difficiles et <strong>de</strong>s restrictions alimentaires, ainsi<br />
que <strong>de</strong>s risques migratoires. En revanche sous les tropiques, ce seraient 70 à plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s adultes qui<br />
survivraient d’une année sur l’autre pour certaines espèces, atteignant ainsi couramment l’âge <strong>de</strong> dix ans.<br />
1.4.2.2 Ecologie <strong>de</strong>s oiseaux guyanais<br />
1.4.2.2.1 Régimes alimentaires<br />
1.4.2.2.1.1 Spécialisation : l’exemple <strong>de</strong>s rapaces et <strong>de</strong>s grimpars<br />
espèces).<br />
A l’image <strong>de</strong> l’avifaune <strong>de</strong> la région, les rapaces <strong>de</strong> Guyane sont également très diversifiés (plus <strong>de</strong> 50<br />
Outre le fait qu’ils ne partagent pas tous le même milieu, ces oiseaux peuvent aussi coexister grâce à<br />
la gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> leurs régimes alimentaires.<br />
On peut ainsi distinguer les "hyper-spécialistes" qui se nourrissent exclusivement ou presque d’un seul<br />
type <strong>de</strong> proies, comme la Buse buson qui ne consomme que <strong>de</strong>s crabes ou le Macagua rieur qui ne capture que<br />
<strong>de</strong>s serpents. Les "spécialistes" affectionnent tout particulièrement un type <strong>de</strong> proies, comme le Faucon <strong>de</strong>s<br />
chauves-souris qui mange principalement <strong>de</strong>s Chiroptères, mais ils complètent leur alimentation par différents<br />
apports (fruits, insectes, batraciens, oiseaux, mammifères selon les espèces). Enfin, les "opportunistes" comme la<br />
Buse roussâtre ou le Caracara à tête jaune ont une alimentation très variée qui dépend beaucoup <strong>de</strong>s lieux et <strong>de</strong>s<br />
saisons (mais peut-être aussi <strong>de</strong>s individus).<br />
Tous les grimpars se nourrissent d’arthropo<strong>de</strong>s, et en particulier d’insectes. Tous fréquentent les<br />
troncs et les branches. Pourtant, la compétition entre ces différentes espèces semble limitée. L’une <strong>de</strong>s raisons<br />
essentielles est que l’évolution a doté les grimpars <strong>de</strong> becs aux formes variées, dont chacune facilite<br />
l’exploitation d’une certaine niche écologique. Par exemple, le petit bec pointu du Grimpar bec-en-coin permet<br />
<strong>de</strong> faire sauter les fines écorces sous lesquelles se cachent les insectes tandis que le long bec du Grimpar à bec<br />
courbe permet <strong>de</strong> capturer les proies qui se réfugient au cœur <strong>de</strong>s broméliacées.<br />
1.4.2.2.1.2 Régimes carnivores<br />
Ce terme global regroupe en fait plusieurs types <strong>de</strong> régimes alimentaires plus ou moins spécialisés. La<br />
Harpie féroce est le seul prédateur <strong>de</strong>s grosses espèces <strong>de</strong> mammifères (paresseux, singes). Les petits rongeurs<br />
sont très recherchés par certains rapaces diurnes (élanion, buses) et nocturnes. Quelques rapaces guyanais sont<br />
spécialisés dans la capture d’oiseaux (éperviers, Spizaetus). D’autres se nourrissent majoritairement <strong>de</strong> reptiles<br />
(buses, carnifex).<br />
Les hérons et les cigognes recherchent principalement <strong>de</strong>s batraciens.<br />
Le Bec-en-ciseaux noir utilise une technique <strong>de</strong> pêche unique : seul ou en petit groupe, il vole au ras<br />
<strong>de</strong> l’eau, le bec grand ouvert avec la mandibule inférieure immergée. L’oiseau donne ainsi l’impression <strong>de</strong><br />
découper la surface <strong>de</strong> l’eau. Lorsqu’il heurte par hasard une proie, il referme brusquement le bec pour l’attraper.<br />
Les sternes, les martins-pêcheurs et le balbuzard sont aussi <strong>de</strong>s oiseaux strictement piscivores. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier capture généralement <strong>de</strong>s proies <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 500 g, il peut aussi à l’occasion arracher <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s<br />
poissons <strong>de</strong> 1,5 kg, c’est à dire pesant son propre poids !<br />
De très nombreuses espèces sont particulièrement ou exclusivement insectivores : engoulevents,<br />
ibijaux, martinets, jacamars, grimpars, Thamnophilidés, Tyrannidés, hiron<strong>de</strong>lles, troglodytes…<br />
Les fourmis et leurs larves constituent la nourriture préférée <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> pics. Certaines<br />
comme le picumne <strong>de</strong> Buffon semblent même se nourrir exclusivement <strong>de</strong> ces insectes malgré leur toxicité. Il<br />
faut dire que la plupart <strong>de</strong>s pics sont bien protégés <strong>de</strong>s morsures potentielles : <strong>de</strong>s écailles recouvrent avec<br />
efficacité leurs tarses tandis que leurs narines sont recouvertes par <strong>de</strong>s plumes qui empêchent toute intrusion.<br />
Le fourmilier manikup et le fourmilier à gorge rousse sont aussi nettement myrmécophages.<br />
Les trois urubus du genre Cathartes sont dotés d’un sens extrêmement rare chez les oiseaux : l’odorat,<br />
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