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Lorsqu’un colibri vient pomper les sécrétions <strong>de</strong>s nectaires à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa langue, il se frotte malgré lui<br />
aux étamines qui produisent le pollen. Il repart ensuite avec cette poudre collée au front, au bec ou encore au<br />
ventre, selon la conformation <strong>de</strong> la fleur. Quand il visite alors une autre fleur <strong>de</strong> la même espèce, le colibri se<br />
frotte à nouveau aux organes sexuels <strong>de</strong> la plante et dépose à son insu le pollen sur le pistil, l’organe femelle <strong>de</strong><br />
la fleur, assurant ainsi la fécondation.<br />
Les fleurs qui comptent sur les colibris pour leur reproduction sont brillamment colorées et produisent<br />
un nectar abondant. En revanche, elles n’ont pas <strong>de</strong> parfum, contrairement à celles qui sont fécondées par les<br />
insectes ou les chauves-souris. Certaines plantes ont développé <strong>de</strong>s liens privilégiés avec les colibris, comme par<br />
exemple les héliconias avec les ermites. Le bec long et courbe <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, ainsi que leur longue langue sont<br />
parfaitement adaptés pour puiser en profon<strong>de</strong>ur le nectar. Cette adaptation réciproque n’est pas le fruit du hasard,<br />
mais bien celui d’une co-évolution entre le végétal et l’animal.<br />
1.4.2.2.3 Habitats spécifiques<br />
Chaque espèce d’oiseaux est associée à un biotope particulier, celui dans lequel elle est le plus apte à<br />
survivre. Certaines ont une faculté d’adaptation importante et se reproduisent dans différents milieux naturels<br />
(tyran quiquivi, tangara à bec d’argent, hiron<strong>de</strong>lle chalybée…) D’autres, au contraire, sont exclusivement liées à<br />
<strong>de</strong>s habitats très spécifiques, parfois rares, et sont incapables <strong>de</strong> s’installer dans d’autres biotopes. La sauvegar<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> ces habitats est donc indispensable à la survie <strong>de</strong> ces espèces exigeantes.<br />
1.4.2.2.4 Migration<br />
Iles <strong>roche</strong>uses : frégate superbe, sternes, mouette atricille, noddi brun<br />
Plages : pluviers<br />
Mangroves : ibis rouge, buse buson<br />
Plans d’eau douce : grèbes, canards<br />
Marais : hérons, cigognes, busard <strong>de</strong> Buffon, courlan brun, râle brunoir<br />
Forêt marécageuse : ara bleu, ara macavouanne, toucan toco, buse ardoisée<br />
Rivières : hoazin huppé, grébifoulque, anhinga<br />
Sauts <strong>de</strong>s fleuves : engoulevent bifi<strong>de</strong>, hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong>s torrents<br />
Falaises : moucherolle hiron<strong>de</strong>lle<br />
Forêts d’altitu<strong>de</strong> : araponga blanc, moucherolle à bavette blanche<br />
Chaos <strong>roche</strong>ux : <strong>coq</strong>-<strong>de</strong>-<strong>roche</strong> <strong>orange</strong><br />
Formations <strong>de</strong> palmiers bâches : anabate <strong>de</strong>s palmiers, dortoirs d’urubus<br />
Pâtures d’herbe rase : pipit jaunâtre, bécasseau roussâtre, maubèche <strong>de</strong>s champs<br />
Savanes-<strong>roche</strong>s : bruant chingolo<br />
Savanes inondées : bécassine géante<br />
Savanes sèches : buse à queue blanche, colin huppé, tyranneau barbu, bruant <strong>de</strong>s savanes<br />
1.4.2.2.4.1 Migrateurs boréaux et migrateurs austraux<br />
La majorité <strong>de</strong> la centaine d’espèces migratrices rencontrées en Guyane se reproduit dans<br />
l’hémisphère nord. Ces oiseaux sont qualifiés <strong>de</strong> migrateurs boréaux. Il s’agit notamment <strong>de</strong> limicoles, <strong>de</strong><br />
Laridés, <strong>de</strong> canards, <strong>de</strong> rapaces et <strong>de</strong> parulines et <strong>de</strong>s hiron<strong>de</strong>lles.<br />
Mais <strong>de</strong>s espèces se reproduisant dans le sud <strong>de</strong> l’Amérique du Sud viennent également hiverner en<br />
Guyane, lors <strong>de</strong> l’hiver austral (mai à septembre). Ces oiseaux sont principalement <strong>de</strong>s tyrans et <strong>de</strong>s hiron<strong>de</strong>lles.<br />
Parmi ces différents migrateurs, certains ne font qu’une halte pour récupérer <strong>de</strong> l’énergie alors que<br />
d’autres restent plusieurs mois et sont considérés comme <strong>de</strong> vrais hivernants.<br />
Il faut aussi signaler que <strong>de</strong>s espèces tropicales réalisent <strong>de</strong>s longs déplacements saisonniers réguliers.<br />
Ces espèces sont qualifiées <strong>de</strong> migrateurs intra-tropicaux : grands toucans et perroquets, hérons et cigognes,<br />
martinets…<br />
1.4.2.2.4.2 Limicoles<br />
De nombreux limicoles se reproduisent dans les zones arctiques <strong>de</strong> l’Amérique du Nord et doivent<br />
quitter cette région parfois dès le mois <strong>de</strong> juillet, pour éviter les conditions météorologiques difficiles et la<br />
pénurie alimentaire. Ces frêles migrateurs <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> grammes vont alors parcourir d’une seule<br />
traite entre 3 000 et 4 000 kilomètres pour se rendre sur le littoral <strong>de</strong>s Guyanes, souvent en traversant<br />
l’Atlantique ouest et sans même s’arrêter sur les îles <strong>de</strong>s Caraïbes. Volant à une vitesse comprise entre 35 et 60<br />
km/h et à une altitu<strong>de</strong> variant entre 1 000 et 5 000 mètres, ils mettent ainsi seulement 3 à 4 jours (et nuits) à<br />
parcourir cette distance considérable.<br />
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