coq-de-roche orange - W ebtice

Les cris sont des émissions vocales courtes, qui servent généralement aux individus à rester en contact
dans la végétation ou à communiquer un message simple (cri d’alerte, découverte de nourriture…)
A l’inverse, les chants sont souvent des enchaînements spécifiques de notes variées et ont une fonction
de mise en valeur de l’individu chanteur, pour défendre le territoire ou séduire les femelles.
En Guyane, les oiseaux chantent moins souvent que ceux des régions tempérées, notamment car
beaucoup d’espèces sont ici sédentaires et fidèles, aussi parce que la concurrence sonore est forte.
1.4.2.1.2.1 Des voix puissantes
Le Piauhau hurleur, ou païpayo, possède probablement le chant le plus connu de toute l’Amazonie.
Très répandu, il émet ses notes puissantes fréquemment, tout au long de la journée, durant toute l’année. Son
chant pur, apprécié bien que parfois un peu assourdissant, présente l’avantage de porter loin : à près de 400
mètres de distance à travers bois. Les sons purs (caractérisés physiquement par une fréquence unique) sont en
effet ceux qui ont la meilleure pénétration en forêt et sont le moins absorbés par la végétation. D’ailleurs, de
nombreux oiseaux du sous-bois utilisent de tels sons : tinamous, bataras et grallaires entre autres.
Le Cassique vert a lui un chant ressemblant aux sons émis par un xylophone frappé avec grande
rapidité. Le Troglodyte arada siffle comme un homme et trompe plus d’un promeneur. L’Ibijau gris se distingue
par son chant pénétrant, d’une rare pureté, qui rompt le silence du petit matin. L’Araponga blanc, également
nommé l’"oiseau-cloche" car le timbre de son chant rappelle celui d’une cloche, a un chant considéré par certains
comme l’un des plus puissants de tous car sa portée dépasse un kilomètre en forêt ! Enfin, parmi les plus curieux
de tous les chants, citons celui de la Coracine chauve qui ressemble au beuglement d’une vache…
1.4.2.1.2.2 Chants et territoires
chant.
La grande majorité des oiseaux marquent et défendent leur espace vital de reproduction grâce au
Les Donacobes à miroirs, comme la majorité des espèces, sont des oiseaux peu partageurs : ils
possèdent un territoire, indispensable pour chasser, s’abriter et construire un nid et ils en interdisent l’accès à tout
autre individu de la même espèce qui voudrait profiter de ces richesses. Si la menace se précise, le mâle et la
femelle, qui sont probablement unis pour la vie, chantent de concert pour assurer la défense et affirmer les
limites de leur domaine vital. Ce qui suffira généralement à éviter l’affrontement.
Le Jacarini noir est un oiseau bien petit et sa voix est relativement modeste, loin d’être aussi puissante
que celle des troglodytes par exemple. Afin d’augmenter la portée de son chant, et par conséquent pour accroître
son territoire, le mâle utilise une technique remarquable et tout à fait caractéristique. Perché à faible hauteur, il
émet un "tic-zii" métallique (d’où son nom créole) tout en sautant sur place pour se reposer au même endroit. Il
peut ainsi exécuter une douzaine de sauts par minute, pendant plus d’une demi-heure.
Ces notes émises en vol présentent l’avantage d’être moins absorbées par le sol et la végétation, et se
propagent donc plus loin. Le Jacarini noir parviendrait ainsi à doubler la surface du terrain qu’il défend et
délimite à l’aide de son chant.
1.4.2.1.3 Nids et œufs
La variabilité des nids est extrême en Guyane, à l’image de la diversité des espèces : plate-forme
simple, coupes variées, nids maçonnés, nids fermés suspendus, cavité arboricole, terrier… Cette étape de la vie
des oiseaux est fondamentale pour la pérennité de l’espèce et la transmission des gênes individuels.
1.4.2.1.3.1 Nids
En Guyane où la prédation est importante, les nids ont tendance à être soit fermés pour en restreindre
l’accès (tyrans, synallaxes…) soit au contraire très ouverts, plats et frêles pour attirer au minimum l’attention
(pigeons, jacana...)
Certaines espèces misent sur la discrétion et le mimétisme, notamment les tinamous et les
engoulevents qui pondent à même le sol et camouflent les œufs ou les jeunes grâce à leur plumage. D’autres
exploitent l’inaccessibilité des endroits choisis, comme le Colibri topaze qui construit son nid sur des branches
mortes émergeant des rivières ou les hérons et le Moucherolle barbichon qui construisent au-dessus de l’eau, afin
de dissuader au maximum les prédateurs (serpents, opossums…)
Beaucoup intègrent à leur construction des feuilles mortes, dissimulant la structure du nid, ce qui le
masque aux yeux des prédateurs. Le Tinamou varié recouvre même sa ponte à l’aide de feuilles mortes lorsqu'il
s'absente de son nid, sauf si, dérangé, il part précipitamment.
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