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Manuscrit - laboratoire PROTEE - Université du Sud - Toulon - Var

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La matière organique naturelle (MON) est présente dans tous les environnements. Elle joue un rôle<br />

important dans la circulation des éléments chimiques en général et <strong>du</strong> carbone en particulier. Elle<br />

intervient, entre autres, dans le recyclage par les microorganismes de certains éléments comme<br />

l’azote, le soufre, et le phosphore. La MON sert également de nourritures aux microorganismes. Elle<br />

regroupe deux catégories de molécules : les biopolymères et les géopolymères. Les biopolymères<br />

peuvent être des acides aminés, des protéines, des lipides ou des sucres, par exemple. Les<br />

géopolymères résultent, quant à eux, de la dégradation ou de l’association de biopolymères.<br />

La MON interagit également avec les cations et favorise, en partie, le transport des métaux lorsqu’ils<br />

sont associés à la MON (complexation). Les métaux ainsi complexés peuvent voir aussi leur toxicité<br />

modifiée par rapport à leurs formes inorganiques. Cette modification de la forme chimique de<br />

métaux est importante car elle permet l’assimilation <strong>du</strong> métal par les organismes vivants. La MON<br />

joue aussi un rôle de tampon dans le contrôle <strong>du</strong> pH dans certains environnements, ainsi que dans les<br />

processus d’oxydo-ré<strong>du</strong>ction de l’environnement.<br />

L’étude de la MON se fait par le biais de différentes techniques. Citons entre autres, la<br />

pyrolyse-GC-MS, les techniques isotopiques, la spectroscopie infrarouge (IR), la résonance<br />

magnétique nucléaire (RMN) et la spectrofluorimétrie. La pyrolyse-GC-MS consiste à mesurer les<br />

composés de dégradation de la MON, les techniques isotopiques fournissent des informations sur les<br />

différents isotopes présents dans la MON, la spectroscopie IR et la RMN permettent d’identifier les<br />

fonctions moléculaires ou parfois des fragments de structure. La spectrofluorimétrie, qui est une des<br />

techniques utilisées dans le <strong>laboratoire</strong> <strong>PROTEE</strong> permet, quant à elle, d’analyser la MON en<br />

conservant sa concentration naturelle et de manière non destructive. Cette technique reste<br />

performante même si la concentration en matière organique fluorescente est faible, car la<br />

fluorimétrie permet la mesure de spectres d’émission même pour de très faible quantités de MON.<br />

Depuis 1963, la spectrofluorimétrie d’émission progresse puisque les premières mesures de<br />

fluorescence se limitent à l’intensité dépendant d’un couple de longueurs d’onde d’excitation et<br />

d’émission fixes (mesure 1D). Dans les années 70 et 80, la technique permet la mesure de spectres<br />

d’émission à longueur d’onde d’excitation fixe, ou bien la mesure de spectres d’excitation à<br />

longueur d’onde d’émission fixe, ou encore la mesure de spectres synchrones : on parle alors de<br />

spectres 2D. En 1988, on mesure pour la première fois une matrice d’excitation et d’émission<br />

(MEEF). Ces matrices sont également qualifiées de spectres 3D ou encore de signaux de<br />

luminescence totale.<br />

A la fin des années 80 et au début des années 90, l’analyse des MEEF est très simple : elle consiste à<br />

repérer les maxima locaux de l’intensité de fluorescence (ou pics) en fonction des longueurs<br />

d’excitation et d’émission (« peak-picking »). Très rapidement, l’application de cette technique aux<br />

MEEF mesurées est à l’origine d’un nombre conséquent de pics inventoriés par les auteurs. Malgré<br />

la subjectivité <strong>du</strong> repérage des pics, on peut constater que certains entre eux sont toujours situés dans<br />

les mêmes domaines spectraux. Cependant, les pics les plus proches s’influencent mutuellement et<br />

cela in<strong>du</strong>it généralement une erreur de pointé des pics (mauvaise position <strong>du</strong> pic et mauvaise<br />

estimation <strong>du</strong> maximum local).<br />

Conscients des limites <strong>du</strong> « peak-picking », des auteurs ont défini un modèle mathématique<br />

trilinéaire qui rend compte des variations de l’intensité de fluorescence en fonction des<br />

concentrations relatives de fluorophores et de leurs spectres d’excitation et d’émission. La résolution<br />

numérique basée sur ce modèle trilinéaire permet de calculer, à partir de MEEF de plusieurs<br />

échantillons, les concentrations relatives et les spectres d’excitation et d’émission de fluorophores<br />

présents dans tous les échantillons. Cette méthode de résolution est couramment appelée « PARAllel<br />

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