RAPPORT FINAL - Fischnetz
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éfugie dans les mouilles, c’est la truite qui est privilégiée, particulièrement à l’époque de la<br />
fraie.<br />
Pour ce qui concerne le Cormoran, son influence est plus récente. En effet, selon le<br />
recensement des naturalistes, ce n’est qu’à partir de 2002, avec 13 individus et de 2003,<br />
avec 17, qu’il convient de tenir compte de son activité. Si l’on admet que 15 cormorans, en<br />
moyenne, ont été présents pendant 40 jours pendant l’hiver 2002-2003 et 40 jours l’hiver<br />
passé, ils ont prélevé, chaque année, sur le linéaire observé toujours, environ 300 kg de<br />
poissons, soit un peu moins de la moitié de la consommation annuelle des hérons. Selon<br />
différents observateurs, les cormorans ont investigué prioritairement les mouilles<br />
relativement profondes, où se concentrent, chaque hiver, de nombreux poissons. C’est ainsi<br />
que dès le printemps 2003, sur une partie des sites prospectés par les cormorans durant<br />
l’hiver, plusieurs pêcheurs ont observé une baisse, parfois très nette, des populations de<br />
blageons[3]. Ce constat, doit cependant être relativisé, car une pêche exhaustive effectuée<br />
en été 2004 sur l’un des sites montre que la population de blageons, à cet endroit, est<br />
comparable, voire légèrement supérieure à celle de 2001 (cf.annexe).<br />
Dans la Sorne et la Birse, où manquent plusieurs espèces de poissons électives des<br />
niveaux typologiques présents et où la truite est l’espèce dominante, l’effet de prédation du<br />
héron peut être estimé à 25 % du cheptel, en raison de la présence permanente de 60<br />
adultes et surtout du fait d’une productivité actuelle de 200 kg à l’hectare seulement en<br />
moyenne(cf.annexe), selon nos recensements par pêche électrique, pour une surface de 50<br />
hectares. Pour le cormoran, nous ne disposons d’aucune estimation fiable sur ces deux<br />
cours d’eau et leurs affluents.<br />
Dans le Doubs en revanche, avec moins d’un héron par km (20 adultes recensés) et environ<br />
100 hectares de cours d’eau, son influence est évidemment moindre, puisqu’elle est de<br />
moins de 5%, même si la productivité actuelle de ce cours d’eau n’est plus que de 200 à 300<br />
kg à l’hectare en moyenne(cf.annexe). L’effet du cormoran, avec une moyenne de 15<br />
individus par hiver recensés sur le Clos du Doubs est également faible.<br />
Conclusions :<br />
L’effet négatif des oiseaux piscivores n’est donc pas négligeable. Il peut même devenir<br />
préoccupant, du moins localement, dans le cas de tronçons de cours d’eau où la productivité<br />
est altérée par une dégradation du milieu, qu’il s’agisse de la qualité physico-chimique de<br />
l’eau et du substrat ou en raison d’une morphologie dégradée, qui prive les poissons d’un<br />
habitat adapté.<br />
Il faut également observer qu’avec l’arrivée des cormorans, les populations de poissons sont<br />
pourchassées sur l’ensemble du linéaire du cours d’eau, y compris sur les sites inaccessibles<br />
au héron, comme les mouilles profondes ou les endroits proches des habitations. Il peut<br />
vraisemblablement en résulter un ralentissement de la reconstruction d’une biomasse<br />
adaptée sur certains tronçons, en particulier ceux dont la productivité est déjà très perturbée<br />
et où manquent par exemple certaines espèces électives de ces cours d’eau.<br />
Il faut toutefois admettre qu’une appréciation cohérente de l’effet réel des oiseaux<br />
piscivores mérite des recherches plus approfondies que celles auxquelles nous avons<br />
procédé dans le cadre de cette étude. Il est en particulier évident que la disparition de<br />
plusieurs espèces de poissons de nos rivières depuis une cinquantaine d’années est<br />
absolument indépendante de la présence ou non d’oiseaux piscivores, dont l’apparition ou la<br />
réapparition le long de nos cours d’eau sont postérieures à ces phénomènes.<br />
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