RAPPORT FINAL - Fischnetz
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Dans cette optique, l’enlèvement des embâcles et le contrôle de la ripisylve doivent<br />
être totalement proscrits. Cette absence d’intervention suppose que les propriétaires<br />
riverains tolèrent le développement naturel d’une ripisylve dynamique qui favoriserait, en<br />
outre, l’accumulation de débris et d’obstacles ligneux et qui encouragerait, en<br />
conséquence, à la rivière de retrouver une hydrodynamique plus biogène. Dans cette<br />
optique-là aussi, la mise en place de l’espace minimal pour les cours d’eau, au sens de<br />
l’article 21 de l’ordonnance fédérale sur l’aménafement des cours d’eau est impérative.<br />
2° Renaturation et réaménagements<br />
Recréation d’un lit méandriforme : option 1<br />
Sur plusieurs portions des petits et moyens cours d’eau étudiés, le chenal a été rectifié<br />
dans un passé lointain. Là où les pressions anthropiques qui avaient justifié cette<br />
artificialisation se sont relâchées ou ont disparu, un cours plus sinueux peut être recréé.<br />
Pour cela, il suffit de se conformer à la présence de fantômes ou de cartes de l’ancien<br />
tracé.<br />
À titre d’exemple, le Voyebœuf, la Cornoline, le Jonc, ou l’Erveratte, tous affluents de<br />
l’Allaine, de même que le Miery, la Rouge Eau, la Golatte, etc.. tous affluents de la Sorne,<br />
ont ainsi été curés et/ou rectifiés sur une grande partie de leur cours. La qualité physique<br />
de ces cours d’eau en est fortement altérée. Comme le contexte agricole a changé, il<br />
paraît judicieux de proposer sur ce secteur la recréation d’un lit méandriforme suivant le<br />
tracé originel.<br />
Toutefois, la recréation de méandres doit être pratiquée en suivant des modalités très<br />
précises. (Par exemple celles qui ont été appliquées avec succès lors de la renaturation<br />
d’autres rivières du massif jurassien comme le Drugeon, la Drésine ou le Ruisseau de<br />
Remoray [1à7].) En particulier, la largeur du chenal ne doit pas être sur-dimensionnée et la<br />
ligne d’eau doit être remontée à fleur de terrain.<br />
Rehaussement ou remodelage du lit : option 2 et 3<br />
Même lorsque l’espace de liberté du cours d’eau peut être partiellement reconquis, le<br />
chenal s’avère souvent irréversiblement enfoncé. Selon les tendances hydrodynamiques<br />
observées et l’espace disponible, il convient alors, soit de rehausser le lit par des seuils de<br />
fond et de le laisser s’ajuster spontanément, soit de remodeler le chenal et de lui fixer une<br />
forme dite de « compromis ».<br />
La première option convient si l’on peut tolérer une érosion latérale ménagée comme dans<br />
le cas de tronçon sans contrainte spatiale majeure. Dans ce cas, la reconstitution rapide<br />
d’une ripisylve connective composée d’essence à bois durs mais à croissance rapide,<br />
adaptées aux crues et à la modification lente de la forme du chenal, est nécessaire pour<br />
réamorcer au plus vite la création de bras secondaires et de sous-berges attractives. Son<br />
implantation nécessite le relèvement préalable de la ligne d’eau d’étiage.<br />
En revanche lorsque l’espace de divagation est bloqué ou/et que l’on ne peut pas accepter<br />
d’érosion latérale (cas fréquents des cours d’eau jurassiens et de leurs affluents, en<br />
particulier en milieu bâti), on préférera le remodelage du chenal. Cette sous-option plus<br />
douce s’assortit d’un gain biologique espéré plus faible, pour un coût souvent plus élevé.<br />
En revanche, elle induit aussi une augmentation des capacités de dissipation de l’énergie<br />
et donc un enrayement des tendances érosives sans aggraver les risques d’inondation.<br />
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