Etude sur les entreprises culturelles dans les villes de ... - Interarts
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Réponse : Nous pensons qu’il n’ya pas eu une réflexion partagée autour <strong>de</strong> ces Grands Projets<br />
culturels du Prési<strong>de</strong>nt Abdoulaye Wa<strong>de</strong>, <strong>sur</strong>tout avec <strong>les</strong> acteurs <strong>de</strong>s différents secteurs concernés. La<br />
visibilité manque. Or <strong>les</strong> attentes <strong>de</strong>s acteurs sont tel<strong>les</strong> qu’il faut libérer <strong>les</strong> initiatives ; la politique<br />
culturelle doit amener le citoyen à être <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> création. L’Etat doit donc<br />
prendre ces questions essentiel<strong>les</strong> en charge.<br />
C’est vrai que il y’a <strong>de</strong>s redressements <strong>dans</strong> le secteur du Patrimoine historique et culturel du fait <strong>de</strong><br />
l’engagement <strong>de</strong> la première Dame. Ainsi, il est à noter un développement du patrimoine matériel et<br />
<strong>sur</strong>tout colonial au détriment du patrimoine vivant. Des initiatives ont été faites avec <strong>les</strong> « trésors<br />
vivants », <strong>les</strong> cérémonies <strong>de</strong> khoye, Kankourang et autres, mais le problème fondamental à régler, c’est<br />
le rapport du patrimoine vivant avec le citoyen.<br />
Le Plan National <strong>de</strong> Développement Culturel (PNDC) a l’ambition <strong>de</strong> s’appuyer <strong>sur</strong> <strong>les</strong> besoins et<br />
axes exprimés à la base en matière <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s cadres, d’équipement <strong>de</strong>s structures, d’échanges<br />
et <strong>de</strong> coopération avec l’extérieur. Cependant <strong>les</strong> moyens ne suivent pas. En outre, il faut constater que<br />
la Biennale est un exemple <strong>de</strong> non prise en charge en charge par l’Etat <strong>de</strong> la politique culturelle<br />
puisque le budget est presque pris en charge par l’Union européenne (UE).<br />
Une réussite d’initiative cependant me semble être l’exemple du théâtre où la politique d’organisation<br />
à la base a donné <strong>de</strong>s résultats avec l’émergence d’un théâtre populaire, avec <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> du Cercle<br />
<strong>de</strong> la jeunesse <strong>de</strong> Louga, avec <strong>de</strong>s filtrages et <strong>de</strong>s audaces dont on voit le prolongement aujourd’hui<br />
<strong>dans</strong> le travail du festival FESPOP <strong>de</strong> Louga qui a réussi à s’insérer <strong>dans</strong> un réseau international.<br />
Question : Comment voyez vous <strong>les</strong> rapports <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> l’économie au Sénégal ?<br />
Réponse : La réflexion tourne autour <strong>de</strong>s industries culturel<strong>les</strong> dont la musique est un <strong>de</strong>s pô<strong>les</strong><br />
phares, ainsi que <strong>de</strong>s établissements publics à vocation commerciale tels <strong>les</strong> Manufactures <strong>de</strong><br />
tapisserie, et <strong>de</strong>s Arts décoratifs qui tar<strong>de</strong> cependant à diversifier ses produits, le Théâtre National<br />
Daniel Sorano, la maison Les Nouvel<strong>les</strong> Editions <strong>de</strong> Dakar (NEA). Mais tous ces établissements ont<br />
<strong>de</strong>s problèmes budgétaires qui <strong>les</strong> empêchent <strong>de</strong> se développer et <strong>de</strong> se réformer. Les grands projets<br />
comme aujourd’hui le Grand Théâtre, risquent si on n’y prend gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> connaître <strong>les</strong> mêmes<br />
problèmes.<br />
Nous pensons qu’à la base <strong>de</strong> tout projet industriel et artisanal à objectif commercial, il y’a un<br />
processus culturel <strong>de</strong> création. L’Etat doit soutenir ce passage <strong>de</strong> la création à la commercialisation ;<br />
ainsi était né le projet <strong>de</strong> mobilier national, qui édictait une préférence nationale pour l’équipement <strong>de</strong>s<br />
infrastructures <strong>de</strong> l’Etat, <strong>de</strong> même la loi <strong>de</strong>s 10% du budget <strong>de</strong> la construction réservés à la décoration<br />
<strong>de</strong>s bâtiments. Mais tout ceci est resté lettre morte.<br />
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