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Lepage, Pierre Lepage de Saint-Barnabé obtiendra un arpent et 1/4 de plus (6 km) <strong>du</strong> côté de l'est, parce<br />

.que le titre avait été mal défIni. Puis, plus tard, une contestation judiciaire s'engagera avec les seigneurs <strong>du</strong><br />

Bic relativement à la borne <strong>du</strong> côté de l'ouest, contestation qui <strong>du</strong>rera plus de dix ans. Les diffIcultés<br />

commenceront au moment où il y aura assez d'habitants pour se disputer l'espace aux confIns des<br />

seigneuries <strong>du</strong> Bic et de <strong>Rimouski</strong>.<br />

Mais à la fIn <strong>du</strong> XVIIe siècle, le défI de René Lepage était bien plus d'amener des habitants dans la<br />

seigneurie dont il faisait l'acquisition le 10 juillet 1694. C'est par voie d'échange que le nouveau seigneur<br />

devenait propriétaire de toute une portion <strong>du</strong> territoire laurentien et cela sans débourser un seul denier.<br />

L'affaire fut réglée devant le notaire Chambalon. Augustin Rouer de la Cardonnière, comme René<br />

Lepage, demeurait sur l'île d'Orléans, appelée à cette époque le comté de Saint-Laurent. Le Sieur de la<br />

Cardonnière acceptait en retour de sa seigneurie la terre familiale qui avait d'abord appartenu à Germain<br />

Lepage, puis donnée à son fIls René, lors <strong>du</strong> mariage Lepage-Gagnon en 1686.<br />

Comme nous l'avons vu, cette terre mesurait quatre arpents de front et était située à deux arpents de<br />

la ligne de séparation entre les paroisses de Sainte-Famille et de Saint-François, <strong>du</strong> côté nord. Au moment<br />

de l'échange, il s'y trouvait la maison d'habitation, les bâtiments de ferme, deux bœufs de travail et trois<br />

vaches à lait. Le contrat mentionnait aussi toute une récolte de blé qui mûrissait sur les champs en cet été<br />

de 1694. Il est peu probable que le Sieur de la Cardonnière ait habité sur cette terre; il a dû continuer de la<br />

louer, comme l'avait fait René Lepage entre 1693 et 1696. Une terre toute garnie, à proximité de Québec,<br />

paraissait de plus de valeur qu'une seigneurie de 100 km carrés «complantée en bois debout».<br />

L'arrivée à <strong>Rimouski</strong><br />

Il m'a été impossible de préciser l'année de l'arrivée de René Lepage dans la seigneurie de<br />

<strong>Rimouski</strong>, mais la date de 1696 qu'on a choisie pour marquer cet événement est parfaitement plausible. À<br />

défaut de renseignements que ne donnent pas les sources offIcielles, nous sommes obligés de faire<br />

confIance à Mgr Charles Guay et à sa Chronique de <strong>Rimouski</strong>. Mais il ne faut pas oublier que cet auteur<br />

relate des faits transmis par la tradition et remontant à plus de 150 ans. Mgr Guay donne la date de 1696,<br />

ce que plusieurs historiens ont répété après lui.<br />

Il est probable qu'il y a eu d'abord une première tentative d'occupation entre 1693 et 1701. À cette<br />

époque, René Lepage et un de ses censitaires (Pierre Saint-Laurent) auraient laissé femmes et enfants au<br />

domicile des beaux-parents et seraient partis seuls pour préparer le terrain. Nous apprenons par le contrat<br />

d'échange <strong>du</strong> 10 juillet 1694 que le nouveau seigneur a loué sa terre de Saint-François pour trois ans, de la<br />

S~int-Michel (29 septembre) 1693, à la Saint-Michel 1696. On peut se demander où il habitait pendant<br />

cette période. Pu!s, en février 1700, nous savons que René Lepage, «Sieur de Sainte-Claire et autres<br />

lieux», était à Beaupré où il vendait une portion de terre à Noël Gagnon, portion de terre provenant de<br />

l'héritage de son épouse, Marie-Madeleine Gagnon. Comme cette vente avait lieu en février et que la<br />

saison de navigation ne reprenait qu'au printemps, il faut croire que René Lepage et son épouse «aussi<br />

présente audit Beaupré» avaient passé l'hiver 1699-1700 en ce lieu, tout probablement au domicile des<br />

beaux-parents.<br />

Une affaire de famille<br />

«La région de <strong>Rimouski</strong> peut être considérée comme une sorte de bien de famille des Lepage». Tel<br />

est le commentaire, on ne peut plus véridique, émis par Jean-Charles Fortin et Antonio Lechasseur dans<br />

leur étude Histoire <strong>du</strong> Bas-Saint-Laurent.<br />

Au fIef originaire acquis par René Lepage en 1694 viennent bientôt s'ajouter celui de Lessard<br />

(Pointe-au-Père) et celui de Lepage-Thibierge (Sainte-Luce).<br />

Le 8 mars 1696, le gouverneur et l'intendant de la Nouvelle-France concédaient à Pierre Lessard et<br />

à son épouse Barbe Fortin une éten<strong>du</strong>e de terre d'une lieue et demie de front par deux lieues de profondeur<br />

«au lieu dit Le Bicq». Cette superfIcie d'environ 7,5 km par 10 km était située en fait à partir de la pointe<br />

au Père et suivait le bord <strong>du</strong> fleuve en descendant sur une distance d'une lieue et demie, c'est-à-dire<br />

jusqu'à ce qui est devenue la paroisse de Sainte-Luce. Barbe Fortin était la veuve de Pierre Gagnon et la<br />

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