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6. L'épidémie de 1756<br />

Au début de l'année 1756, le père missionnaire Ambroise Rouillard se trouvait à Saint-Barnabé, au<br />

milieu de ses ouailles. Le 5 janvier, il bénissait le mariage de François Laviolette, fils de François et de<br />

Marie Bourassa avec Véronique Dutremble dit Desrosiers, fille de Michel et de Marie-Jeanne Moreau.<br />

Cette cérémonie fut sans aucun doute le dernier événement heureux de l'année. Paul Lepage «premier<br />

officier de milice» et seigneur de Pointe-au-Père était présent, de même que Pierre Lachance «commandant<br />

1 .<br />

de vaisseau pour le Roy» .<br />

C'était la première fois que l'on notait la présence <strong>du</strong> capitaine Lachance dans notre région. Le<br />

capitaine passait l'hiver 1755-1756 à <strong>Rimouski</strong> et laissait son petit navire, Le Saint-Antoine, quelque part<br />

proche de nos rives. Nous le revoyons au baptême de Pierre, fils d'Ambroise Saint-Laurent et de Louise<br />

Pineau, le 24 janvier 1756; il agissait alors comme parrain de l'enfant, avec Agathe Dutremble dit<br />

Desrosiers comme marraine. Ce visiteur de marque était encore invité au mariage de Michel Dutremble dit<br />

Desrosiers avec Madeleine Vautour, «veuve de feu Antoine Moinette dit Maisonrouge», le 1 er février de la<br />

même année 2 •<br />

Avant de quitter Québec, le capitaine Lachance avait passé un contrat de société avec le négociant<br />

Nicolas Massot. Celui-ci mettait son petit navire, Le Saint-Antoine, à la disposition de son associé.<br />

L'entente entre les deux hommes devait <strong>du</strong>rer pendant toute la saison de navigation de l'année 1755 et le<br />

capitaine avait toute liberté de choisir l'endroit qui serait le plus avantageux pour le bien de la société. On<br />

devait partajer moitié moitié les profits tirés de la pêche et <strong>du</strong> commerce des fourrures avec les<br />

Amérindiens. Pierre Lachance quittait Québec aux commandes <strong>du</strong> Saint-Antoine, d'un port de trente<br />

tonneaux, chargé de marchandises de traite et «garni de ses agrès et apparaux». Sans doute, le<br />

commandant s'attarda-t-il trop longtemps sur les sites de pêche et dans les postes de traite de l'estuaire.<br />

Incapable de remonter à Québec avant la prise des glaces, il allait demeurer à <strong>Rimouski</strong> tout l'hiver et fut<br />

reçu avec maints égards dans la famille Lepage.<br />

Commencée sous de bons augures, l'année 1756 allait vite se transformer en cauchemar. Pendant<br />

l'été et l'automne précédents, une épidémie de variole avait fait de nombreuses victimes dans la région de<br />

Québec. La maladie n'était pas toujours mortelle, mais elle laissait des marques permanentes dans le<br />

visage des convalescents. Pour cette raison, elle était aussi appelée «la picote». L'épidémie allait gagner le<br />

Bas-Saint-Laurent au début de janvier 1756. Aussitôt après avoir béni le mariage de François Laviolette et<br />

de Véronique Desrosiers, le père Ambroise Rouillard montait à Trois-Pistoles où de pénibles tâches<br />

l'attendaient. Atteint de la variole, le seigneur de ce lieu, Nicolas Rioux, succombait le 6 janvier; le même<br />

jour, son fils prénommé Nicolas comme son père, passait aussi de vie à trépas. Le neuf, Nicolas Rioux jr.<br />

âgé de cinq mois, était emporté par la maladie. C'est ainsi qu'en trois jours, disparaissaient le seigneur de<br />

Trois-Pistoles, son fils et son petit-fils; dans cette seigneurie, l'on compta au plus ces trois décès; seule la<br />

famille seigneuriale fut touchée par l'épidémie. Le père Ambroise procéda aux inhumations. Il ne le savait<br />

pas à ce moment-là, mais la série noire ne faisait que commencer.<br />

Le père Ambroise était certainement revenu à <strong>Rimouski</strong> le 21 janvier, puisque à cette date, il<br />

procédait à l'inhumation de Marguerite Lepage. Celle-ci était dite

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