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LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR - il portale di "rodoni.ch"

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Cinquième Dialogue<br />

Oui, nous la rétablirons, nous le devons sans doute ; ces femmes que<br />

nous venons d'asservir si cruellement, nous devons incontestablement les<br />

dédommager, et c'est ce qui va former la réponse à la seconde question que<br />

je me suis proposée.<br />

Si nous admettons, comme nous venons de le faire, que toutes les<br />

femmes doivent être soumises à nos désirs, assurément nous pouvons leur<br />

permettre de même de satisfaire amplement tous les leurs ; nos lois doivent<br />

favoriser sur cet objet leur tempérament de feu, et <strong>il</strong> est absurde d'avoir placé<br />

et leur honneur et leur vertu dans la force antinaturelle qu'elles mettent à<br />

résister aux penchants qu'elles ont reçus avec bien plus de profusion que<br />

nous ; cette injustice de nos mœurs est d'autant plus criante que nous<br />

consentons à la fois à les rendre faibles à force de séduction et à les punir<br />

ensuite de ce qu'elles cèdent à tous les efforts que nous avons faits pour les<br />

provoquer à la chute. Toute l'absur<strong>di</strong>té de nos mœurs est gravée, ce me<br />

semble, dans cette inéquitable atrocité, et ce seul exposé devrait nous faire<br />

sentir l'extrême besoin que nous avons de les changer pour de plus pures. Je<br />

<strong>di</strong>s donc que les femmes, ayant reçu des penchants bien plus violents que<br />

nous aux plaisirs de la luxure, pourront s'y livrer tant qu'elles le voudront,<br />

absolument dégagées de tous les liens de l'hymen, de tous les faux préjugés<br />

de la pudeur, absolument rendues à l'état de nature ; je veux que les lois leur<br />

permettent de se livrer à autant d'hommes que bon leur semblera ; je veux<br />

que la jouissance de tous les sexes et de toutes les parties de leur corps leur<br />

soit permise comme aux hommes ; et, sous la clause spéciale de se livrer de<br />

même à tous ceux qui le désireront, <strong>il</strong> faut qu'elles aient la liberté de jouir<br />

également de tous ceux qu'elles croiront <strong>di</strong>gnes de les satisfaire.<br />

Quels sont, je le demande, les dangers de cette licence ? Des enfants<br />

qui n'auront point de pères ? Eh ! qu'importe dans une république où tous les<br />

in<strong>di</strong>vidus ne doivent avoir d'autre mère que la patrie, où tous ceux qui<br />

naissent sont tous enfants de la patrie ? Ah ! combien l'aimeront mieux ceux<br />

qui, n'ayant jamais connu qu'elle, sauront dès en naissant que ce n'est que<br />

d'elle qu'<strong>il</strong>s doivent tout attendre ! N'imaginez pas de faire de bons<br />

républicains tant que vous isolerez dans leurs fam<strong>il</strong>les les enfants qui ne<br />

doivent appartenir qu'à la république. En donnant là seulement à quelques<br />

in<strong>di</strong>vidus la dose d'affection qu'<strong>il</strong>s doivent répartir sur tous leurs frères, <strong>il</strong>s<br />

adoptent inévitablement les préjugés souvent dangereux de ces in<strong>di</strong>vidus ;<br />

leurs opinions, leurs idées s'isolent, se particularisent et toutes les vertus d'un<br />

homme d'État leur deviennent absolument impossibles. Abandonnant enfin<br />

leur cœur tout entier à ceux qui les ont fait naître, <strong>il</strong>s ne trouvent plus dans ce<br />

cœur aucune affection pour celle qui doit les faire vivre, les faire connaître et<br />

les <strong>il</strong>lustrer, comme si ces seconds bienfaits n'étaient pas plus importants que<br />

les premiers ! S'<strong>il</strong> y a le plus grand inconvénient à laisser des enfants sucer<br />

ainsi dans leurs fam<strong>il</strong>les des intérêts souvent bien <strong>di</strong>fférents de ceux de la<br />

patrie, <strong>il</strong> y a donc le plus grand avantage à les en séparer ; ne le sont-<strong>il</strong>s pas<br />

naturellement par les moyens que je propose, puisqu'en détruisant<br />

absolument tous les liens de l'hymen, <strong>il</strong> ne naît plus d'autres fruits des plaisirs<br />

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