LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR - il portale di "rodoni.ch"
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Cinquième Dialogue<br />
Mme de Saint-Ange : Ah ! foutons ! foutons !... Je ne puis plus tenir à ces<br />
propos ; nous y reviendrons, Dolmancé ; mais, pour ajouter plus de foi à vos<br />
aveux, je ne veux les entendre qu'à tête fraîche. Quand vous bandez, vous<br />
aimez à <strong>di</strong>re des horreurs, et peut-être nous donneriez-vous ici pour des<br />
vérités les libertins prestiges de votre imagination enflammée. (On<br />
s'arrange.)<br />
Dolmancé : Attends, chevalier, attends : c'est moi-même qui vais<br />
l'introduire ; mais <strong>il</strong> faut préalablement, j'en demande pardon à la belle<br />
Eugénie, <strong>il</strong> faut qu'elle me permette de la fouetter pour la mettre en train. (Il<br />
la fouette.)<br />
Eugénie : Je vous réponds que cette cérémonie était inut<strong>il</strong>e... Dites,<br />
Dolmancé, qu'elle satisfait votre luxure ; mais, en y procédant, n'ayez pas<br />
l'air, je vous prie, de rien faire pour moi.<br />
Dolmancé, toujours fouettant : Ah ! tout à l'heure, vous m'en <strong>di</strong>rez des<br />
nouvelles !... Vous ne connaissez pas l'empire de ce préliminaire... Allons,<br />
allons, petite coquine, vous serez fustigée !<br />
Eugénie : Oh ! ciel ! comme <strong>il</strong> y va !... Mes fesses sont en feu !... Mais vous<br />
me faites mal, en vérité !...<br />
Mme de Saint-Ange : Je vais te venger, ma mie ; je vais le lui rendre. (Elle<br />
fouette Dolmancé.)<br />
Dolmancé : Oh ! de tout mon cœur ; je ne demande qu'une grâce à Eugénie,<br />
c'est de trouver bon que je la fouette aussi fort que je désire l'être moimême<br />
; vous voyez comme me vo<strong>il</strong>à dans la loi de la nature ; mais, attendez,<br />
arrangeons cela : qu'Eugénie monte sur vos reins, madame ; elle s'accrochera<br />
à votre col, comme ces mères qui portent leurs enfants sur leur dos ; là,<br />
j'aurai deux culs sous ma main ; je les étr<strong>il</strong>lerai ensemble ; le chevalier et<br />
Augustin me le rendront en frappant à la fois tous deux sur mes fesses... Oui,<br />
c'est ainsi... Ah ! nous y vo<strong>il</strong>à !... Quelles délices !<br />
Mme de Saint-Ange : N'épargnez pas cette petite coquine, je vous en<br />
conjure, et comme je ne vous demande point de grâce, je ne veux pas que<br />
vous lui en fassiez aucune.<br />
Eugénie : Ahe ! ahe ! ahe ! en vérité, je crois que mon sang coule.<br />
Mme de Saint-Ange : Il embellira tes fesses en les colorant... Courage, mon<br />
ange, courage ; souviens-toi que c'est par les peines qu'on arrive toujours aux<br />
plaisirs.<br />
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