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LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR - il portale di "rodoni.ch"

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Septième et Dernier Dialogue<br />

les actions qui pouvaient déranger ses lois. Va, sois sûr, mon ami, que tout le<br />

reste est absolument permis et qu'elle n'a pas été absurde au point de nous<br />

donner le pouvoir de la troubler ou de la déranger dans sa marche. Aveugles<br />

instruments de ses inspirations, nous <strong>di</strong>ctât-elle d'embraser l'univers, le seul<br />

crime serait d'y résister, et tous les scélérats de la terre ne sont que les agents<br />

de ses caprices... Allons, Eugénie, placez-vous... Mais, que vois-je !... elle<br />

pâlit !...<br />

Eugénie, s'étendant sur sa mère : Moi, pâlir ! Sacre<strong>di</strong>eu ! vous allez bien<br />

voir que non ! (L'attitude s'exécute ; Mme de Mistival est toujours en<br />

syncope. Quand le chevalier a déchargé, le groupe se rompt.)<br />

Dolmancé : Quoi ! la garce n'est pas encore revenue ! Des verges ! des<br />

verges !... Augustin, va vite me cue<strong>il</strong>lir une poignée d'épines dans le jar<strong>di</strong>n.<br />

(En attendant, <strong>il</strong> la soufflette et lui donne des camouflets.) Oh ! par ma foi,<br />

je crains qu'elle ne soit morte : rien ne réussit.<br />

Eugénie, avec humeur : Morte ! morte ! Quoi ! <strong>il</strong> faudrait que je portasse le<br />

deu<strong>il</strong> cet été, moi qui ai fait faire de si jolies robes !<br />

Mme de Saint-Ange, éclatant de rire : Ah ! le petit monstre !...<br />

Dolmancé, prenant les épines de la main d'Augustin, qui rentre : Nous<br />

allons voir l'effet de ce dernier remède. Eugénie, sucez mon vit pendant que<br />

je trava<strong>il</strong>le à vous rendre une mère, et qu'Augustin me rende les coups que je<br />

vais porter. Je ne serais point fâché, chevalier, de te voir enculer ta sœur : tu<br />

te placeras de manière à ce que je puisse te baiser les fesses pendant<br />

l'opération.<br />

Le Chevalier : Obéissons, puisqu'<strong>il</strong> n'est aucun moyen de persuader ce<br />

scélérat que tout ce qu'<strong>il</strong> nous fait faire est affreux. (Le tableau s'arrange ; à<br />

mesure que Mme de Mistival est fouettée, elle revient à la vie.)<br />

Dolmancé : Eh bien ! voyez-vous l'effet de mon remède ? Je vous avais bien<br />

<strong>di</strong>t qu'<strong>il</strong> était sûr.<br />

Mme de Mistival, ouvrant les yeux : Oh ! ciel ! pourquoi me rappelle-t-on<br />

du sein des tombeaux ? Pourquoi me rendre aux horreurs de la vie ?<br />

Dolmancé, toujours flagellant : Eh ! vraiment, ma petite mère, c'est que tout<br />

n'est pas <strong>di</strong>t. Ne faut-<strong>il</strong> pas que vous enten<strong>di</strong>ez votre arrêt ?... ne faut-<strong>il</strong> pas<br />

qu'<strong>il</strong> s'exécute ?... Allons, réunissons-nous autour de la victime, qu'elle se<br />

tienne à genoux au m<strong>il</strong>ieu du cercle et qu'elle écoute en tremblant ce qui va<br />

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