Stress et Surmenage - International Metalworkers' Federation

Rapport sur le Stress et le Surmenage
traduit dans le caractère excessif des objectifs internes de l’entreprise
et des demandes excessives qui me sont faites, comme salarié, au
niveau du travail à réaliser. Ce mécanisme me donne en fait mauvaise
conscience. (D’une manière ou d’une autre, je n’en fais pas assez, et
d’une manière ou d’une autre, je dois continuer à trouver des excuses)
Je commence à douter de ma propre compétence. (C’est peut-être de ma
faute si je ne peux pas venir à bout de tout cela) En outre, j’éprouve
continuellement un sentiment d’angoisse existentielle. Cette peur de
perdre mes moyens d’existence est particulièrement affligeante pour les
gens qui ont éprouvé auparavant des succès, et ce bien sûr, de manière
intense.
Les personnes étrangères à cette situation ont beaucoup de mal à saisir
ce mécanisme. Après tout, un tel phénomène n’aurait jamais lieu si les
demandes excessives provenaient d’instructions intentionnelles faites
par des personnes étrangères au segment. Parce qu’alors je pourrais les
rejeter et je pourrais en discuter avec elles, en d’autres termes la
direction, du fait qu’elles me sembleraient avoir perdu tout sens de la
mesure. Cela se traduirait par un conflit entre moi-même et d’autres
personnes. Mais ce n’est pas exactement le point.
Le caractère excessif inhérent à cette dynamique résulte plutôt d’une
pression tacite qui pourrait être comparée aux lois du marché. Il en
résulte que les gens sont confrontés aux conditions actuelles de leur
unité commerciale, et doivent réagir à ces conditions de manière
appropriée sur le plan de l’entrepreneuriat. L’essentiel de ce qui est
nouveau peut être discerné dans le fait que moi, comme salarié, je ne
suis pas seulement responsable de l’aspect de la valeur d’usage de mon
travail, mais aussi de l’aspect valorisant de mon travail. Le processus
d’autorégulation n’est rien de moins que le traitement des deux aspects
du travail dans ce que je fais sur le plan pratique.
Comme individu, je suis directement confronté dans mon travail
quotidien aux deux aspects de la nécessité. Avec la nécessité au sens
technique (en ce qui concerne la création de la valeur d’usage) et avec
la nécessité de la valorisation. Comme individu, je dois constamment
faire face à des décisions. Dans la pratique, les deux aspects m’affligent
et je subis cette situation comme un emmêlement du personnel et de
l’objectif. Je fais l’expérience d’une nouvelle relation entre ce qui m’est
personnel et l’objectif, entre l’émotionnel et le rationnel, dans une
dynamique elle-même en accélération constante.
Les problèmes et les contradictions deviennent ainsi des difficultés
purement personnelles, ou même des embarras personnels, au sujet
desquels il vaut mieux pour moi ne rien dire. Pourtant, un mécanisme
général est en fait perpétré à travers moi, comme individu : dans mes
pensées, mes sentiments et mes actes. Il s’agit d’un mécanisme qui se
dévoile lui-même, en chacun de nous, sans exception, d’une manière
explicitement différente, réellement individuelle.
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