Stress et Surmenage - International Metalworkers' Federation

Rapport sur le Stress et le Surmenage
Pour comprendre ce nouveau phénomène, il est important de réaliser
que nous ne faisons pas face ici à une illusion ou à une astuce, mais
que nous avons affaire à un aveuglement. S’il s’agissait d’une illusion,
j’aurais seulement besoin de la dévoiler et l’astuce ne marcherait plus.
La personne induite en erreur serait libérée de son fantasme.
L’aveuglement, par contre, est quelque chose de totalement différent.
Même si je discerne quelque chose à travers mon aveuglement, celui-ci
ne cessera pas pour autant. Une meilleure compréhension n’apporte pas
beaucoup d’aide. Je devrai modifier mon comportement pour pouvoir
surmonter cette illusion avec le temps.
4.3. Ma propre perspective
Sous cette forme nouvelle d’hégémonie entrepreneuriale, je suis moimême
sujet à d’inévitables aveuglements et illusions, et je me trouve
dans l’obligation de les contrôler. Ma propre perspective revêt ici une
importance cruciale. Mais je ne peux pas contrôler moi-même ce qui se
passe, seul et isolé dans mon bureau, mais seulement si je communique
avec d’autres. Ainsi, même si je soutiens un argument face à moimême,
je serai seulement capable de régler cet argument au cours d’un
processus collectif de communication avec d’autres individus.
Ou pour être plus explicite, je dois, comme salarié indépendantdépendant
dans l’entreprise, me demander, jour après jour, décision
après décision : "Est-ce que je désire avoir ce que je veux de par ma
fonction entrepreneuriale ou est-ce que je le veux moi-même ?" Ma
propre volonté se trouve instrumentalisée pour répondre aux objectifs de
l’entreprise, par une nouvelle forme d’hégémonie, et est en conséquence
ambivalente.
À peu près de la même façon, je dois me demander : "Qu’est-ce qui est
de mon intérêt, comme salarié, et qu’est-ce qui est de l’intérêt de
l’entreprise ?" Et ici aussi, je dois me poser la question, cas par cas, et
donner une réponse concrète à chaque cas individuel. Si je ne le fais
pas, je devrai alors automatiquement me perdre moi-même, ainsi que
mes intérêts, dans le nouveau dynamisme des processus
d’autorégulation.
Ces processus surviennent de leur plein gré quand la direction générale
décide de certains "faits accomplis". La nouvelle dynamique chez les
salariés se posera de son plein gré, qu’elle se présente d’une manière
plaisante, drôle et enthousiaste, ou sous une forme plus déplaisante
d’angoisse existentielle et de pression des collègues. (Naturellement, il
y a normalement une indécision constante entre le "réellement bien" et
le "réellement mal".) Cette confusion entre les intérêts de l’entreprise
et ceux qui sont propres à chacun se pose aussi de son plein gré.
Cependant, la rupture avec les nouveaux mécanismes et le rejet des
chaînes de l’aveuglement ne se font pas de leur plein gré ! Et c’est là
que les représentants qui siègent dans les comités d’entreprise peuvent
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