Stress et Surmenage - International Metalworkers' Federation
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Rapport sur le <strong>Stress</strong> <strong>et</strong> le <strong>Surmenage</strong><br />
fournissent pas leur part d’effort, <strong>et</strong> qui, par conséquent, affaiblissent<br />
les autres.<br />
La pression des collègues peut aussi être engendrée par mon incapacité<br />
à dominer mes propres peurs. Si m’est impossible d’en venir à bout, <strong>et</strong><br />
donc de déterminer la raison de mes peurs, ou si je suis totalement<br />
incapable d’adm<strong>et</strong>tre que j’éprouve un sentiment de peur, c’est là<br />
précisément que mes peurs se transformeront en colère contre tous<br />
ceux qui ne fournissent pas leur part d’effort <strong>et</strong> affaiblissent les autres,<br />
<strong>et</strong> qui nous m<strong>et</strong>tent tous en danger.<br />
Une fois c<strong>et</strong>te dynamique d’exclusion en place, une autre angoisse se<br />
fait jour, presque automatiquement : la peur d’être soi-même exclu. La<br />
peur que si je n’appartiens plus au groupe, chacun se r<strong>et</strong>ournera d’un<br />
seul coup contre moi. C’est pourquoi, je me m<strong>et</strong>s de la partie quand la<br />
pression augmente sur les autres, ou tout au moins, je ne fais rien pour<br />
l’empêcher. La conséquence de ce mécanisme est claire : le climat de<br />
travail dans l’entreprise devient de plus en plus agressif<br />
(Glissmann/P<strong>et</strong>ers 2001 : 60 - 80).<br />
4. L’affirmation de mes intérêts<br />
4.1. L’affirmation des intérêts dans l’ancienne forme d’hégémonie<br />
entrepreneuriale<br />
L’hégémonie dans l’ancienne forme d’entrepreneuriat était facilement<br />
identifiable. L’entrepreneur ou le personnel de direction donnait<br />
simplement des instructions au personnel d’encadrement, lequel, à son<br />
tour les répercutait au niveau de la réalisation du travail. En un mot, ce<br />
système consistait à donner des ordres <strong>et</strong> à obéir : il s’agit d’une<br />
relation humaine basée sur la coercition. En cas de conflit, les salariés<br />
ne se définissent pas eux-mêmes seulement comme dépendants, mais<br />
aussi comme suj<strong>et</strong>s aux ordres de l’entrepreneur. Ils sont unis, comme<br />
receveurs d’ordres <strong>et</strong> promulgateur d’instructions.<br />
D’une part, les décisions prises dans un esprit d’entreprise, <strong>et</strong> de<br />
l’autre, les objectifs <strong>et</strong> le travail basé sur des faits, sont l’œuvre de<br />
personnes différentes. C’est pourquoi, tous les conflits entre l’aspect de<br />
la valeur d’usage du travail <strong>et</strong> la valorisation du travail apparaissent<br />
comme autant de conflits entre des personnes différentes. La différence<br />
entre les intérêts de l’entreprise <strong>et</strong> les intérêts des salariés dépendants<br />
mais autonomes est relativement facile à comprendre.<br />
Mais même sous l’ancienne forme d’hégémonie entrepreneuriale, une<br />
autonomie spécifique de travail existait déjà. Ce sentiment est<br />
tellement présent chez les employés de bureau qu’ils ne se perçoivent<br />
pas, par exemple, comme les destinataires d’ordres. Cependant, il faut<br />
définir avec précision c<strong>et</strong>te ancienne forme d’autonomie si nous voulons<br />
saisir la différence qui existe entre elle <strong>et</strong> la nouvelle autonomie au<br />
travail (P<strong>et</strong>ers 1997 : Chapitres 2.4 <strong>et</strong> 3.4).<br />
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