Stress et Surmenage - International Metalworkers' Federation

Rapport sur le Stress et le Surmenage
Le stress chez les travailleurs non manuels au Japon
Par Tadahisa Oyanagi, Conseil japonais des syndicats de
métallurgistes
Changements dramatiques dans le milieu de travail et
augmentation des facteurs de stress sur les lieux de travail non
manuels
Le Japon continue de souffrir d’un ralentissement de l’économie et d’une
stagnation à long terme depuis que la chance a tourné au printemps de 1991.
Ce fut vraiment une décennie perdue. Les diverses mesures d’urgence prises
par le gouvernement dans le domaine économique, qui n’ont fait que s’ajouter
à une dette cumulée énorme, ne se sont pas révélées très efficaces. Dans le
même temps, les travailleurs et leurs familles sont confrontés à l’emploi, aux
moyens d’existence et aux incertitudes de l’avenir. Face à une modification
majeure du modèle d’économie sociale, une ligne nette de séparation est tracée
entre les industries matures et en déclin, et les industries nouvelles et en
pleine expansion. Cependant, le transfert de capital et de travail entre ces
deux modèles d’industrie ne se fait pas très bien, ce qui contribue à
l’instabilité sociale. Même au sein d’une même entreprise, le transfert de
personnel s’accroît des établissements en déclins vers ceux appartenant aux
secteurs en expansion. Cela se traduit par de nouvelles localisations, des
transferts, du personnel embauché en sous-traitance, des déplacements à long
terme, y compris vers l’étranger, de membres du personnel obligés de quitter
leur famille. Cela provoque des perturbations dans le milieu de travail et la vie
familiale, c’est le moins qu’on puisse dire.
Pour aggraver la situation, la concurrence internationale de plus en plus forte
a obligé des entreprises à porter leur attention sur la réduction des coûts et la
gestion des livraisons, ce qui a occasionné une pression énorme sur la maind’œuvre
obligée d’atteindre des niveaux sans précédents de rendement.
D’un autre côté, les grandes entreprises mettent en application des réformes
structurelles draconiennes pour assurer leur survie, qui ne leur laissent pas
d’autre choix que de remettre en question l’emploi à vie, le système du salaire
à l’ancienneté et le recrutement interne, qui sont des aspects majeurs des
conditions de travail. En ce qui concerne l’emploi, les grandes entreprises
cherchent continuellement à embaucher des travailleurs à temps partiel ou
sur une base temporaire, et même sur des marchés du travail externes. En
particulier, l’utilisation courante de travailleurs embauchés à court terme a
provoqué une dégradation de la position relative des travailleurs à plein temps.
Pour ce qui est des salaires, la stratégie des grandes entreprises semble porter
sur une réduction du poids des salaires liés à l’ancienneté en faveur de
salaires basés sur le mérite. Selon une formule de gestion objective, il
incombe à la main-d’œuvre d’obtenir un résultat, ce qui a tendance à accroître
la durée du travail déjà suffisamment longue, à compromettre la solidarité et
la collaboration entre collègues, et contribue ainsi à des tensions dans le
travail. La formule célèbre au Japon du "Karoshi," ou mort par surcharge de
travail, continue d’être une question grave .
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