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FLASH SUR…
Les vols de métaux en France métropolitaine en 2010…
L’observatoire national de la délinquance et des
réponses pénales (ONDRP) aborde, dans son numéro
7 de la collection intitulée « Focus », un phénomène
criminel en expansion, les vols de métaux. En
2010, la gendarmerie nationale a enregistré plus de
10 000 sur le territoire métropolitain dans sa seule
zone de compétence quand elle en avait recensé
moins de 7 000 en 2006.
Les métaux sont volés qu’ils soient à l’état brut ou
transformés en portails, robinets, batteries, pieds de
vignes, etc. sous toutes leurs formes.
Le métal principalement volé est le cuivre, et ce,
chaque année. En 2010, il a représenté 58 % des
10 854 « pièces 1 » de métal recensées dans les
10 181 faits recensés. Près de 16 % étaient des
pièces de plomb/étain et 10,3 % de l’acier. Il est à
noter que les faits commis en zone de compétence
de la police nationale et portés à la connaissance
de l’OCLDI font également état d’une majorité de
vols de cuivre. 64 % des 10 181 faits recensés par
l’OCLDI et enregistrés en zone gendarmerie ont
été commis par effraction en 2010. Et ce sont les
entreprises qui ont été la première cible des voleurs
de métaux (plus de 31 %), suivies des domaines de
l’État (22,4 %).
Les métaux sont au centre d’un marché illicite au sein
duquel évoluent des délinquants occasionnels mais
aussi et surtout des bandes organisées et familles
non sédentarisées qui se sont spécialisées dans cette
catégorie de délits.
L’OCLDI a établi cinq catégories de mis en cause:
les « locaux », qu’ils soient français ou étrangers résidant
à proximité du lieu de commission des faits, les
itinérants français, les employés et les étrangers. En
2010, 1 538 personnes ont été mises en cause en
zone gendarmerie dont plus de 45 % se sont avérés
être des malfaiteurs locaux, des individus vivant
dans les environs plus ou moins proches des lieux de
commission des faits.
Pour l’étude complète :
http://www.inhesj.fr/fichiers/ondrp/focus/Focus_7_CR.pdf
Mais au-delà de la commission du fait et de ce qu’il
peut rapporter à son auteur, ce qui caractérise les
vols de métaux ce sont les préjudices et les conséquences
qui en découlent. En effet, les victimes sont
souvent financièrement plus impactées par les dommages
qui résultent des vols que par la valeur des
métaux volés. Quant aux conséquences, elles dépassent
parfois les vols perpétrés : retards de train,
coupures d’électricité… Aussi, l’ONDRP a souhaité
mettre en parallèle les faits enregistrés qui donnent
des éléments de mesure et les préjudices occasionnés
par le biais de la collaboration de grandes entreprises,
à savoir la SNCF et Réseau de Transport
d’Électricité RTE et Électricité Réseau Distribution
France (ERDF).
Ainsi, en 2010, 3 353 vols de métaux et tentatives
recensés par la SNCF ont occasionné à cette entreprise
un préjudice de 30 millions d’euros. Ce
nombre de faits n’avait jamais été atteint auparavant;
c’est une hausse de 181,5 % par rapport à
2009 (+ 2 162 faits). De 2005 à 2010, ce sont près
de 13 000 vols de métaux et tentatives qui ont été
comptabilisés. Les trois quarts des vols de métaux et
tentatives se sont produits sur les lignes de circulation
des trains et ce sont 48 % des câbles électriques
qui ont été concernés.
Électricité de France (EDF) est la principale entreprise
de production et de fourniture d’électricité en
France et s’articule autour deux grandes divisions:
le transport de l’électricité de haute et très haute
tension géré par Réseau de Transport d’Électricité
(RTE); la distribution de l’électricité de moyenne et
basse tension assurée par Électricité Réseau Distribution
France (ERDF). Ce sont ces deux filiales qui
sont directement concernées par les vols de métaux.
En 2010, environ 800 faits de vols et tentatives de
vols de métaux et intrusions sur les sites de RTE et
ERDF ont causé un préjudice évalué à au moins 15
millions d’euros.
(1) : l’ONDRP a choisi l’appellation « pièces de métal » pour désigner tous les matériaux, tous les matériels, tous les équipements
dérobés qui apparaissent dans une procédure, sachant que le butin des voleurs peut être constitué de plusieurs pièces dans
des métaux différents. Il s’agit, en l’occurrence, de mesurer l’attrait suscité par tel ou tel métal. L’OCLDI a retenu trois métaux
maximum par procédure (l’analyse des procédures requiert une charge de travail importante et il y a assez peu de procédures
faisant état du vol de plus de trois métaux différents).
© INHESJ - LA LETTRE DE L’INHESJ - juillet / août 2012 10