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Editorial (suite)
L’actualité de cet été 2012 présente un air de déjà vu inquiétant. Les faillites de banques et de maisons
de courtage se succèdent en cascade. Ce ne sont pas moins de 37 établissements qui ont disparu
depuis le début de l’année. Parmi ces « disparitions » figurent des faillites clairement frauduleuses.
Le phénomène est loin d’être circonscrit aux États-Unis comme le montre la révélation du scandale,
à la City londonienne, de la manipulation des « taux Libor » (taux régissant les prêts interbancaires)
par un certain nombre de banques et non des moindres, telles les célèbres Barclays, Citygroup et JP
Morgan. À l’évidence, les leçons de l’expérience de 2008 n’ont pas été tirées avec, faut-il le dire, la
complicité de gouvernements opposés, contre toute logique, à une régulation et à une surveillance
des établissements bancaires et notamment des banques d’affaires. Mais là où le bât blesse vraiment,
et à l’excès, c’est lorsque les mêmes banques d’affaire et d’autres, telles HSBC, Wachovia, Crédit
suisse, ABN Amro et Lyods sont désignées par la justice américaine comme ayant participé à des
activités de blanchiment d’argent provenant d’activités criminelles. HSBC est même passée aux aveux.
Commentant cette crise, Michel Rocard pouvait déclarer avec d’autres éminents économistes « «Être
gouverné par l’argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé», affirmait Roosevelt. Il
avait raison. Nous sommes en train de vivre une crise du capitalisme dérégulé qui peut être suicidaire
pour notre civilisation ».
Mais les choses évoluent rapidement et aujourd’hui argent organisé et crime organisé se confondent
ou, à tout le moins, entretiennent un voisinage dangereux.
Personne ne peut imaginer sainement que le crime organisé, avec les profits considérables qu’on lui
connait et qui pourraient lui valoir une place au G8 s’il était un État, ne peut pas «infester» l’économie
licite et tous ses instruments institutionnels que sont les banques. Faire confiance au marché et à
l’éthique du monde financier relève du pari audacieux, voire fou.
Le « risque criminel systémique » dans le champ de la finance (mais pas seulement) existe, nous l’avons
rencontré. Son impact sur la sécurité de tous est considérable et tout aussi nuisible que des criminalités
plus spectaculaires. À dire vrai il est mortel pour nos sociétés.
Une lutte efficace contre lui doit être menée.
André-Michel VENTRE
Directeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice
Formation
Ouverture de la 16 ème Session nationale spécialisée
« Protection des entreprises et Intelligence économique » 2012-2013
Elle forme des experts en protection des entreprises et en intelligence économique auxquels elle délivre les
savoir-faire visant à l’identification, l’évaluation et la maîtrise de l’ensemble des risques et des malveillances
susceptibles d’atteindre les entreprises ou entités publiques, parapubliques ou privées ainsi qu’au management
des crises d’un point de vue opérationnel, juridique et médiatique.
L’objectif de la formation est d’amener les auditeurs à maitriser les processus qui leur permettront :
– de mettre en place, en amont du risque, une politique de prévention efficace, adaptée et conforme aux
obligations légales et aux besoins de la structure ;
– de concevoir et animer, de manière permanente, un dispositif visant à détecter les prémices de tout risque
ou menace susceptible d’affecter la structure et proposer les parades correspondantes ;
– et lorsque l’entreprise est confrontée au risque, de conseiller la direction, gérer la crise et/ou mettre en
oeuvre un plan de continuité d’activité.
Consulter le dossier de la session nationale spécialisée :
http://www.inhesj.fr/?q=content/session-nationale-sp%C3%A9cialis%C3%A9e-protection-des-entrepriseset-intelligence-%C3%A9conomique
Découvrir les autres cycles de formation du département Sécurité économique :
http://www.inhesj.fr/?q=content/pr%C3%A9sentation-du-d%C3%A9partement-s%C3%A9curit%C3%A9-
%C3%A9conomique