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Département justice et droit<br />

Veil<strong>le</strong><br />

objectif, appréhender <strong>le</strong>s profits issus des activités de délinquance ? Ou bien doit-on y voir la consécration plus généra<strong>le</strong><br />

du respect du contradictoire, en associant à chaque décision du juge d’instruction, l’avis préalab<strong>le</strong> du procureur de la<br />

République ? Dorénavant, afin d’éviter tout risque d’annulation de <strong>le</strong>ur procédure, <strong>le</strong>s juges d’instruction devront systématiquement<br />

solliciter l’avis préalab<strong>le</strong> du ministère public. L’inflation législative des dernières années nécessite une mise<br />

à plat de toute la procédure péna<strong>le</strong>, devenue incohérente.<br />

Voir l’arrêt :<br />

http://www.<strong>le</strong>gifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000026180982&fastReqId=1207709222&fastP<br />

os=1<br />

IV. Le rapport d’information du groupe de travail sur la réforme de la carte judiciaire<br />

Publié <strong>le</strong> 11 juil<strong>le</strong>t dernier par <strong>le</strong> Sénat, ce document de plus de 150 pages dresse un bilan contrasté de la réforme qui<br />

avait été engagée en juin 2007 dans un souci de renforcer la qualité et assurer une bonne administration de la justice<br />

(en rationnalisant <strong>le</strong>s implantations judiciaires avec des juridictions de « tail<strong>le</strong> suffisante »). Si sa nécessité faisait l’unanimité<br />

depuis plus de 10 ans, <strong>le</strong>s méthodes utilisées pour la mener à bien sont dénoncées par <strong>le</strong>s sénateurs : précipitation,<br />

absence de concertation (sauf au sein des cours d’appel) ou à tout <strong>le</strong> moins de dialogue (<strong>le</strong> comité de consultatif de<br />

la carte judiciaire ne s’est réuni qu’une fois, <strong>le</strong> jour de son installation), imperfection (omission de l’organisation des<br />

services judiciaire et de la réforme des contentieux), approche technocratique ou théorique (primauté de la qualité et<br />

de la bonne administration de la justice aux détriments d’une justice de proximité), absence de coordination avec la<br />

carte administrative ( discordances entre ressort de cours d’appel et régions administratives), manque d’intégration des<br />

réformes judiciaires votées ou en cours ( collégialité de l’instruction, contentieux des incapab<strong>le</strong>s majeurs). Les rédacteurs<br />

du rapport soulignent une certaine déshumanisation de la justice par l’utilisation des nouvel<strong>le</strong>s technologies de l’information<br />

et de la communication par des non professionnels (visioconférence, points contacts Visio-justice). Le souci de bonne<br />

administration de la justice, notamment l’optimisation de l’utilisation des effectifs et la réalisation d’économies, n’a pas<br />

pu être évalué faute d’étude d’impact menée lors de la conception de la réforme. Il est cependant souligné la primauté<br />

du critère de l’activité de la juridiction, critère quantitatif et non qualitatif, sur celui de l’aménagement du territoire, ce qui<br />

a conduit à des suppressions de tribunaux plutôt qu’à des reconfigurations des ressorts.<br />

La réforme de la carte judiciaire a entrainé la suppression de presqu’un tiers des juridictions françaises en moins<br />

de trois ans, et la création de 14 juridictions. Malgré <strong>le</strong>s difficultés et l’accélération de sa mise en œuvre, <strong>le</strong>s personnels<br />

judiciaires ont fait face à cette révolution en garantissant <strong>le</strong> bon fonctionnement de la justice pendant cette période. Ces<br />

suppressions devaient être compensées par <strong>le</strong> renforcement des Maisons de Justice et du Droit « nouvel<strong>le</strong> génération » 1 ,<br />

or à ce jour el<strong>le</strong>s ne représentent que 10% de l’ensemb<strong>le</strong> de ces structures. De même, <strong>le</strong> développement des audiences<br />

foraines 2 n’a pas connu l’essor qui était envisagé, en raison de l’absence de lieux adaptés (sans matériel informatique<br />

ni mesure de sécurité, voire sans sal<strong>le</strong> adaptée à l’accueil du public) et du temps de trajet consacré à ces déplacements.<br />

Le bilan immobilier de cette réforme est évoqué dans ce rapport mais fera l’objet de travaux spécifiques dans <strong>le</strong> cadre<br />

du programme des contrô<strong>le</strong>s budgétaires de la commission des finances du Sénat pour 2012. Les personnels judiciaires<br />

ainsi que des auxiliaires de justice ont bénéficié d’un accompagnement social. L’engagement des fonctionnaires et<br />

magistrats et <strong>le</strong>ur dévouement, malgré <strong>le</strong>s nombreuses difficultés rencontrées, est soulignée de manière unanime.<br />

Les rapporteurs soulignent l’impact de cette réforme sur <strong>le</strong> fonctionnement et l’organisation de la justice en raison des<br />

autres réformes qui ont aussi été mises en œuvre pendant cette période : collégialité de l’instruction, tutel<strong>le</strong>s, suppression<br />

de la juridiction de proximité, nouvel<strong>le</strong> répartition des contentieux, dématérialisation des procédures, réforme de<br />

la garde à vue et de l’hospitalisation sous contrainte, introduction de jurés populaires en correctionnel<strong>le</strong>. Ils expliquent<br />

que la chancel<strong>le</strong>rie en a profité pour redéployer des postes grâce au gisement d’emplois nouveaux issus de la fermeture<br />

de certains sites, déplorant que la logique comptab<strong>le</strong> ait prévalu sans prise en compte des besoins issus des nouvel<strong>le</strong>s<br />

réformes en cours : au total 80 postes de magistrats et 428 postes de fonctionnaires ont été supprimés soit une baisse<br />

respectif de 6,9% et 9,1%. Ils constatent non seu<strong>le</strong>ment une désertification judiciaire, qui a accentué <strong>le</strong>s déséquilibres<br />

(1) Créées par <strong>le</strong> ministre de la Justice, ces structures reposent sur des conventions multi partenaria<strong>le</strong>s associant <strong>le</strong> préfet, <strong>le</strong> maire, des associations,<br />

<strong>le</strong> barreau, <strong>le</strong>s directions départementa<strong>le</strong>s ; un partie importante de <strong>le</strong>urs moyens de fonctionnement dépend des col<strong>le</strong>ctivités loca<strong>le</strong>s.<br />

(2) Organisation d’audiences en dehors de la commune où siège la juridiction, nécessitant une procédure de la compétence des chefs de<br />

cour.<br />

© INHESJ - LA LETTRE DE L’INHESJ - juil<strong>le</strong>t / août 2012 20

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