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Participation de l’ONDRP à la 1ère conférence internationale sur les statistiques
criminelles (Aguascalientes, Mexique)
Du 22 au 24 mai 2012, l’ONDRP est intervenu à
une conférence internationale consacrée aux différents
aspects des statistiques de la délinquance
à Aguascalientes (Mexique), à l’invitation du
l’UNODC, de l’Instituto Nacional de Estadística y
Geografía (INEGI) et de leur structure commune, le
Centre d’excellence statistique sur la gouvernance,
la sécurité publique, la victimation et la justice.
Sous l’impulsion des Nations Unies, au Mexique
et en Amérique Centrale, mais aussi dans d’autres
pays confrontés à une forte criminalité violente
(homicides, extorsions, enlèvements ou vols à main
armée), comme en Afrique du Sud, le développement
d’un système statistique performant et
indépendant, incluant notamment les enquêtes
de victimation, est aujourd’hui considéré comme
une des dimensions incontournables de la lutte
contre le crime.
Ainsi, au cours des dernières années, de nombreux
projets de collecte d’informations statistiques sur
la criminalité et la délinquance, sous la forme de
recensements administratifs ou d’enquêtes de victimation,
ont été lancés dans ces États.
La conférence internationale d’Aguascalientes
a été l’occasion d’en présenter les premiers
résultats et de les confronter à ceux des États-
Unis, du Canada, de l’Australie et de plusieurs
États d’Europe, dont la France. Elle a été un point
de rencontre et d’échanges entre des pays ayant
des niveaux d’avancement et d’expérience variés
en matière de statistiques de la délinquance, des
États-Unis avec leur enquête de victimation qui remonte
aux années 1970 aux « nouveaux venus »
dont la première enquête de victimation date d’il y
a un ou deux ans. Il s’agit notamment du Mexique
et de l’Afrique du Sud.
En terme organisationnel, les « nouveaux venus »
ont su bénéficier de l’expérience acquise précédemment.
C’est ainsi que l’existence d’une enquête
nationale de victimation au sein du système statistique
public est devenue ce qu’on peut appeler un
« standard international », autrement dit le minimum
pour pouvoir apparaître crédible. D’ailleurs,
tous les pays occidentaux représentés parmi les orateurs
ont en commun d’avoir une telle enquête : les
États-Unis dont l’enquête est menée par le Bureau
of Census pour le Bureau of Justice Statistics, le
Canada (Statistics Canada), les Pays-Bas (Statistics
Netherlands), l’Italie (Instituto nazionale di statistica),
l’Australie (Australian Bureau of Statistics) et la
France (partenariat INSEE-ONDRP).
Lors de ses deux interventions, l’ONDRP a présenté
les derniers résultats disponibles pour la France. Il
les a mis en perspective en insistant sur les qualités
mais aussi les limites du dispositif français,
considérant que pour être utile l’expérience
française devait apparaître sous tous ses aspects.
L’ONDRP a notamment montré comment sa méthodologie
était encore assez peu entrée en pratique
au sein du ministère de l’Intérieur. Certes, il analyse
les statistiques sur les faits constatés, les faits élucidés
ou les personnes mises en cause par la police et
la gendarmerie selon ses propres principes (pas de
chiffre unique et comparaisons des tendances avec
la victimation), mais cela ne signifie pas qu’ils sont
toujours pris en compte dans l’espace public.
On peut dire que l’expérience française a suscité
de l’intérêt en prenant comme révélateurs, d’une
part les contacts bilatéraux noués avec les homologues
du Mexique, des États-Unis, du Canada ou
de l’Australie notamment, et d’autre part les reprises
d’éléments des présentations de l’ONDRP lors de
plusieurs interventions du 24 mai, dernier jour de la
conférence.
© INHESJ - LA LETTRE DE L’INHESJ - juillet / août 2012 8