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Le Cirad en 2007

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10 > <strong>Le</strong> <strong>Cirad</strong> <strong>en</strong> <strong>2007</strong><br />

Un nouveau modèle pour<br />

expliquer le photopériodisme<br />

des sorghos africains<br />

Explorer et exploiter<br />

la biodiversité<br />

La s<strong>en</strong>sibilité à la photopériode est une adaptation ess<strong>en</strong>tielle des espèces annuelles<br />

cultivées dans les régions tropicales. C’est un mécanisme d’ajustem<strong>en</strong>t de leur cycle aux<br />

contraintes climatiques, principalem<strong>en</strong>t pluviométriques. Il permet d’échapper, grâce à<br />

une date de floraison adaptée et indép<strong>en</strong>dante de la date de semis, aux stress hydriques<br />

<strong>en</strong> fin de cycle et aux contraintes biotiques. Un nouveau modèle pour r<strong>en</strong>dre compte de<br />

ce mécanisme vi<strong>en</strong>t d’être proposé dans le cadre d’une thèse réalisée au <strong>Cirad</strong>.<br />

La complexité de la réaction<br />

photopériodique du sorgho a fait l’objet de<br />

nombreuses études, mais aucune n’a pu aboutir<br />

à un modèle unique qui expliquerait la plasticité<br />

et la diversité de la phénologie de cette espèce.<br />

Une nouvelle étude, réalisée au <strong>Cirad</strong>, propose un<br />

modèle innovant, appelé Impati<strong>en</strong>ce, qui repose<br />

sur un concept emprunté aux sci<strong>en</strong>ces du comportem<strong>en</strong>t<br />

animal : dans le cas d’une att<strong>en</strong>te<br />

prolongée du « bon » signal <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal,<br />

la plante abaisse progressivem<strong>en</strong>t son exig<strong>en</strong>ce<br />

par rapport à la durée du jour qui décl<strong>en</strong>che sa<br />

floraison. Ce modèle, très simple, a été validé avec<br />

succès pour toute une gamme de génotypes.<br />

Deux applications pratiques <strong>en</strong> sont issues, l’une<br />

pour les recherches <strong>en</strong> génétique, l’autre dans le<br />

cadre agronomique et écologique. Pour la génétique,<br />

une méthode de phénotypage des plantes<br />

a été développée à l’aide du modèle. Elle permet<br />

de paramétrer la s<strong>en</strong>sibilité variétale à la photopériode<br />

des génotypes. Ce mode de caractérisation<br />

du matériel se prête aux études de génétique<br />

moléculaire, par QTL (quantitative trait loci) ou<br />

par cartographie d’association à l’aide de marqueurs,<br />

et donc à la sélection de génotypes adaptés<br />

à un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t climatique spécifique.<br />

Pour une utilisation agroécologique, le modèle<br />

Impati<strong>en</strong>ce a été incorporé au modèle de simulation<br />

de croissance SarraH. L’outil résultant permet<br />

d’id<strong>en</strong>tifier les zones où l’adaptation des variétés<br />

est optimale, <strong>en</strong> se fondant sur l’adéquation de<br />

leur réponse photopériodique aux caractéristiques<br />

de durée de la saison des pluies <strong>en</strong> Afrique de<br />

l’Ouest. Il permet égalem<strong>en</strong>t d’analyser la flexibilité<br />

des cal<strong>en</strong>driers culturaux <strong>en</strong> fonction du lieu<br />

et du génotype et de déterminer le pot<strong>en</strong>tiel de<br />

production et ses variations interannuelles.<br />

Deux études complém<strong>en</strong>taires vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t étayer<br />

ces recherches. La première vise à déterminer<br />

les caractéristiques de l’agrobiodiversité des<br />

sorghos africains <strong>en</strong> relation avec la typologie<br />

des contraintes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales. La seconde<br />

analyse l’élaboration du r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction<br />

d’idéotypes privilégiés par la sélection. Il s’agit<br />

notamm<strong>en</strong>t de créer des variétés combinant un<br />

profil spécifique de réponse photopériodique et<br />

un indice de récolte amélioré pour une meilleure<br />

adaptation aux aléas climatiques et une meilleure<br />

production.<br />

En effet, <strong>en</strong> raison des particularités de leur rythme<br />

de développem<strong>en</strong>t et de croissance, les sorghos<br />

photopériodiques, traditionnellem<strong>en</strong>t de grande<br />

taille, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une panicule de taille limitée,<br />

qui <strong>en</strong>traîne un faible indice de récolte et limite<br />

le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. En comparant des matériels différ<strong>en</strong>ts<br />

mais appar<strong>en</strong>tés, on a pu déterminer que le<br />

photopériodisme associé à une réduction de taille<br />

et à la sénesc<strong>en</strong>ce tardive des feuilles conduit à<br />

une meilleure répartition des assimilats, d’où un<br />

indice de récolte amélioré et des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts<br />

s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t plus élevés et stables. <strong>Le</strong>s études se<br />

poursuiv<strong>en</strong>t pour valider sur une base plus large<br />

ces résultats. Si elles confirm<strong>en</strong>t ces premières<br />

données, il sera alors possible de jeter les bases

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