17.10.2014 Views

UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS

UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS

UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

des télédiffuseurs pour lesquels la question s’est posée du champ d’application des contrats<br />

généraux conclu par la SACEM-SDRM avec les télédiffuseurs 1 . Dans plusieurs affaires, les<br />

juges ont considéré que la publicité, la promotion et/ou l’auto-promotion ne relevaient pas de<br />

ces contrats, et que donc l’autorisation de l’éditeur devait être sollicitée au titre des droits<br />

dérivés 2 .<br />

Si dans certaines décisions la Cour ne fait qu’évoquer le droit de synchronisation 3 , dans<br />

d’autres elle relève expressément une atteinte aux droits de l’éditeur dits de synchronisation.<br />

Ainsi notamment, dans une affaire où une chanson de Mylène Farmer avait été reproduite sur<br />

un CD parmi d’autres chansons, et avait été le support de la campagne publicitaire de ce CD,<br />

la Cour d’appel en a déduit que cette utilisation sans l’autorisation de l’éditeur à des fins<br />

publicitaires avait portée atteinte à son droit de synchronisation. La Cour reconnaît donc un<br />

droit patrimonial dérivé des autres en ce qu’il échappe à l’apport des auteurs et des éditeurs à<br />

la SACEM 4 . La solution ne permet toutefois pas de déterminer l’existence même du droit de<br />

synchronisation.<br />

40. En matière de karaoké, seul le Tribunal de Grande Instance de Créteil a évoqué la notion<br />

de synchronisation dont la société productrice de karaoké estimait avoir eu l’autorisation 5 .<br />

Toutefois, dans son jugement le tribunal semble l’associer à l’adaptation sans explication<br />

aucune, la qualification d’adaptation qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité auprès des<br />

tribunaux.<br />

41. En l’absence de réelles décisions mettant en cause la notion de synchronisation dans le<br />

karaoké, il nous paraît raisonnable d’appliquer les mêmes conséquences que pour le droit de<br />

fragmentation. Position d’ailleurs majoritairement défendue par la doctrine 6 .<br />

1<br />

P. Sirinelli et Ch. Nguyen Duc Long, op. cit., n°121-46 ; M. Ferret, Le droit de synchronisation, Mémoire Paris<br />

II, 1998 ; P. M. Bouvery, op. cit., n°532 ; N. Mallet-Poujol, op. cit., n°121 ; C. Chamagne, op. cit.<br />

2<br />

C. Chamagne, Ibid ; A. Savariau, La portée des contrats généraux de représentation entre les télédiffuseurs et<br />

les sociétés d’auteur, Mémoire Paris II, 1999, p.24 ; Civ. 1 ère , 24 avril 1998, préc. ; Paris 14 ème ch., 24 septembre<br />

1997, Légipresse, mars 1998, n°149, III, p.33, Comm. A. M. Pecoraro et V. Hassid ; D., 1999, Somm. 67, obs.<br />

Colombet ; Civ. 1 ère , 19 novembre 2002, Légipresse, janvier/février 2003, n°398, I, p.12 ; Légipresse, avril 2003,<br />

n°200, III, p.45, note C. Chamagne.<br />

3<br />

Paris 4 ème ch., 7 avril 1994, « Mambo », RIDA, avril 1995, p.354, 255, 263, et 285, obs. A. Kéréver ; D., 1995,<br />

Somm. p.56, obs. Colombet ; TGI Pais 3 ème ch., 10 mai 1996, RIDA, octobre 1996, p.326 ; Revue A. Bensoussan,<br />

1/1997, p.19, note G. Haas.<br />

4<br />

Paris 4 ème ch., 27 septembre 1996, RIDA, janvier 1997, p.257 et 249, obs. A. Kéréver ; RDPI, novembre 1996,<br />

p.34 ; M. Ferret, op. cit., n°42.<br />

5<br />

TGI Paris 1 ère ch., 13 janvier 1998, préc.<br />

6<br />

P. Y. Gautier, Propriété littéraire et artistique, op. cit., n°156 ; C. Caron, sous Civ. 1 ère , 13 novembre 2003,<br />

préc. ; Ch. Nguyen Duc Long, La numérisation des œuvres, aspects de droits d’auteur et de droits voisins,<br />

Litec/IRPI 2001, n°453.<br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!