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UNIVERSITE PANTHEON-ASSAS

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44. Le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre est fréquemment invoqué par les auteurs et<br />

artistes-interprètes dans le karaoké quant à la destruction de l’unité artistique de l’œuvre (I), et<br />

quant à la fragmentation du texte de la chanson (II).<br />

I. DESTRUCTION DE L’UNITE ARTISTIQUE DE L’ŒUVRE ET DE<br />

L’INTERPRETATION<br />

45. La destruction de l’unité artistique de l’œuvre doit s’entendre tout d’abord de la<br />

destruction du lien harmonique naturel (A), puis de la dissociation des paroles de la chanson<br />

et de la musique (B).<br />

A. Destruction du lien harmonique naturel<br />

46. Le droit au respect implique que la musique ne doit subir aucune altération, adjonction ou<br />

suppression de la part des tiers, et ce « qu’elle qu’en soit l’importance » 1 .<br />

Cela s’applique pour les auteurs et pour les artistes-interprètes de la même façon 2 .<br />

47. On peut préciser dans un premier temps qu’avec le multimédia, les œuvres sont beaucoup<br />

plus susceptibles d’être atteintes dans leur intégrité 3 . La numérisation permet à l’utilisateur<br />

d’avoir un rapport de qualité avec les œuvres, ce qui est le cas dans le karaoké ; en effet, le<br />

rythme de la musique peut être ralenti pour permettre au chanteur amateur de suivre au mieux<br />

la chanson qu’il interprète.<br />

48. Dans le karaoké, le lien harmonique naturel est détruit car le procédé dissocie la voix du<br />

chanteur habituel, de la musique d’accompagnement puisque l’interprétation vocale d’origine<br />

n’est pas reproduite. On permet donc aux chanteurs occasionnels de poser leur voix sur la<br />

composition musicale d’un auteur, ou en cas d’émission télévisuelle de karaoké d’interpréter<br />

les chansons pendant qu’un orchestre joue 4 . On ne peut alors que constater une atteinte au<br />

droit moral de l’auteur ou de l’artiste.<br />

1<br />

Civ. 1 ère , 24 février 1998, préc. ; P. Y. Gautier, Propriété littéraire et artistique, op. cit., n°134 ; A. et H. J.<br />

Lucas, op. cit., n°412 et 417 ; M. Fabiani, « Le droit de l’auteur à l’intégrité de son œuvre », RIDA, janvier 1964,<br />

p.179 ; L. Veyssière et F. Corone, « Publicité et musique, de l’œuvre préexistante à l’œuvre de commande : une<br />

note sur des accords majeurs », Légicom, n°13, 1997/1, p.39, et D. Aff., 1998, p.131 ; A. Bertrand, Le droit<br />

d’auteur et les droits voisins, op. cit., n°6.13 ; M. Ferret, op. cit.<br />

2<br />

TGI Paris 1 ère ch., 10 janvier 1990, « Rostropovitch », RIDA, juillet 1990, p.368 et 318, obs. A. Kéréver ; D.,<br />

1991, p.206, note B. Edelman ; D., 1991, Somm. 99, obs. Colombet.<br />

3<br />

Ch. Nguyen Duc Long, op. cit., n°453 ; Lucas, Droit d’auteur et numérique, Litec, 1998, n°479 et 506.<br />

4<br />

Paris 4 ème ch., 28 avril 2000, préc.<br />

23

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