Prim'Holstein - Sommet de l'élevage

PORC
La crise financière frappe
durement l’élevage porcin
En provoquant une baisse sévère des ventes hors
zone euro, elle prolonge d’un an une des crises les
plus sévères qu’ont traversées les éleveurs.
En 2007-2008, les éleveurs de porc avaient enregistré des
niveaux de pertes record, du fait d’une forte baisse cyclique
des prix de vente, conjuguée à une très forte hausse des prix
d’aliment. Le financement des besoins de trésorerie avait été
pris en charge par les ressources des exploitations et surtout
par la mise en place d’un dispositif collectif de prêts à court
puis moyen terme.
Le scénario programmé d’un retour à l’équilibre sur le
deuxième semestre 2008, puis à des marges positives sur
2009 a été mis à mal par la crise financière de l’automne.
Précédée d’ailleurs par l’arrêt des restitutions européennes à
l’exportation, elle a provoqué une chute rapide des ventes
hors zone euro : Pays Tiers et Est de l’Europe.
La crise bancaire a suspendu les dispositifs de financement
des échanges internationaux. Puis la dévaluation des monnaies
a fortement renchéri la valeur des produits de l’Europe
de l’Ouest. La crise économique a accentué ensuite les baisses
de pouvoir d’achat et donc de la consommation de
viande, et généré des problèmes de solvabilité des entreprises
acheteuses.
Les flux d’exportation ont fortement chuté en volume mais
aussi en valeur, ce qui accentue les difficultés de l’abattagedécoupe.
Globalement, en volume, la baisse de la demande
(exportations et demande intérieure) est encore supérieure à
la baisse de la production européenne. Du fait des progrès de
productivité des élevages, la baisse de production à l’Ouest
est limitée, en tout cas plus faible que les baisses de cheptels
annoncées.
La survenue de la grippe au printemps a perturbé la consommation
et donc la remontée saisonnière des prix. De même,
la hausse estivale a été estompée du fait de la tension persistante
sur le marché européen.
Indicateur de marge brute élevage
source IFIP - base 100 = moyenne 1998-2001
Nous arrivons maintenant dans la période d’automne où les
prix du porc reculent classiquement. La baisse des prix des
céréales, tamponnée par la hausse des prix des protéines végétales
n’aura qu’un impact limité sur les marges de l’année.
Globalement le point d’équilibre a été atteint sur l’été. Mais
les élevages subissent une année supplémentaire de pertes,
dont le financement n’avait pas été prévu. Les marges sur les
trois prochaines années effaceront-elles les pertes des trois
années que nous venons de traverser, majorées des frais
financiers ? La question est d’autant plus cruciale pour nos
régions à faible densité, et ce ne sont pas les marges sur les
autres productions agricoles qui vont sauver les exploitations.
Union Régionale Porcine
Auvergne Limousin
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71 Sommet de l’Élevage 2009