HABILITATION`A DIRIGER DES RECHERCHES ... - Olivier LEY
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ÉVOLUTION DE FRONTS ET ÉQUATIONS DE HAMILTON-JACOBI 27<br />
ordonnés le restent au cours de l’évolution, mais en plus la distance entre les fronts augmente.<br />
Ces propriétés n’étant pas spécifiques au mouvement par courbure moyenne, le<br />
résultat énoncé dans [12, Theorem 3.1] est plus général et s’applique par exemple au<br />
mouvement par courbure gaussienne. Signalons enfin que ce résultat est proche de ceux<br />
de [Son93, BSS93] (cas de la courbure moyenne) mais leurs hypothèses ne conviennent<br />
pas aux ensembles non-bornés (des hypersurfaces) auxquels nous voulons l’appliquer.<br />
Il est très simple de voir que le graphe d’une fonction convexe satisfait aux hypothèses<br />
du Théorème 2.5 (il suffit de considérer des homothéties dont le centre est un point de<br />
l’intérieur de l’épigraphe). C’est aussi le cas des fonctions convexes à l’infini (on perturbe<br />
de façon continue une fonction convexe sur un sous-ensemble compact de R N ) :<br />
Théorème 2.6. [12, Theorem 3.1] Si v 0 est une fonction convexe à l’infini alors (1.4) a<br />
une unique solution.<br />
La solution aura bien sûr la régularité donnée par le Théorème 2.3. Ce résultat peut<br />
apparaître comme une variation minime du cas convexe. Néanmoins, le mouvement par<br />
courbure moyenne, bien que local, a une vitesse de propagation infinie et est très instable;<br />
une petite perturbation influe sur toute la solution instantanément, comme dans le cas de<br />
l’équation de la chaleur par exemple. Il n’est donc pas aisé d’obtenir de tels résultats. En<br />
particulier, nous n’avons pas pu démontrer que la solution obtenue est elle-même convexe<br />
à l’infini. Une notion proche de la convexité à l’infini a été utilisée dans un contexte de<br />
courbure gaussienne (pour un modèle d’érosion de galets) par Ishii et Mikami [IM04b].<br />
2.2.3. Le cas radial. Le principal résultat de [7] est le suivant suivant.<br />
Théorème 2.7. [7, Theorem I.1] Si v 0 ∈ C(R N ) est radiale alors il existe une unique<br />
solution u ∈ C ∞ (R N × (0, ∞)) ∩ C(R N × [0, ∞)) de (1.4) et cette solution est elle-même<br />
radiale en espace.<br />
Ce résultat nous paraît important car c’est le premier résultat d’unicité pour (1.4) en<br />
dimension quelconque avec des solutions qui peuvent osciller arbitrairement à l’infini. En<br />
effet, les résultats précédents (cas convexe et convexe à l’infini) suggèrent que, plus que la<br />
croissance arbitraire, ce sont les oscillations qui sont une obstruction sérieuses aux preuves<br />
d’unicité en dimension plus grande que 2.<br />
La preuve combine l’approche géométrique, des idées de la preuve du cas de la dimension<br />
N = 1 et des techniques d’EDP classiques. L’approche géométrique nous donne deux<br />
solutions extremales au problème : ϕ ± (|x|, t) := u ± (x, t) qui vérifient l’équation radiale<br />
de courbure moyenne pour les graphes<br />
(2.10)<br />
∂ϕ<br />
∂t =<br />
ϕ rr<br />
1 + ϕ 2 r<br />
+ (N − 1) ϕ r<br />
r<br />
dans [0, +∞) × (0, +∞).<br />
En intégrant l’équation ci-dessus, nous prouvons alors l’estimation intégrale suivante :<br />
pour tout r 0 > 1 et T > 0, il existe une constante C(T) > 0 telle que<br />
∫ +∞<br />
r 0<br />
(ϕ + − ϕ − )(r, t)dr ≤ C(T).