Camille BORDES - La Gestion des arbres par les - Cooperation at ...
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Les champs <strong>des</strong> Peuls sont en fait <strong>les</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> qui se trouvent juste à côté de leurs<br />
habit<strong>at</strong>ions, on n’a pas visité <strong>les</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> en brousse pour ceux qui en possèdent, el<strong>les</strong> sont<br />
donc également de petite taille.<br />
Les <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> de village sont généralement petites. L’espace est en effet plus morcelé<br />
qu’en brousse, <strong>les</strong> spécul<strong>at</strong>ions sont de faible envergure : on trouvera souvent du mil à<br />
croissance rapide, de l’arachide, du voandzou (Vigna subterrunea, légumineuse à graines) ou<br />
du sésame.<br />
Les rizières sont de toutes petites <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> cultivées<br />
en majorité <strong>par</strong> <strong>les</strong> femmes, souvent seu<strong>les</strong> pour travailler,<br />
ce qui implique de petites surfaces.<br />
On peut faire la même chose pour <strong>les</strong> tail<strong>les</strong> <strong>des</strong><br />
<strong>par</strong>cel<strong>les</strong> en fonction <strong>des</strong> genres : <strong>les</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> possédées<br />
<strong>par</strong> <strong>les</strong> hommes (au nombre de 64) ont une taille moyenne<br />
de 1,8 ha alors que cel<strong>les</strong> <strong>des</strong> femmes (35) ont une surface<br />
de 0,37 hectares en moyenne 26 .<br />
Le morcellement et la surface <strong>des</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> peuvent<br />
jouer sur la ré<strong>par</strong>tition <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans le terroir agricole.<br />
Entre deux <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> contiguës, <strong>les</strong> cultiv<strong>at</strong>eurs laissent<br />
<strong>par</strong>fois <strong>des</strong> ban<strong>des</strong> enherbées. Si <strong>les</strong> <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> sont isolées,<br />
est sont sé<strong>par</strong>ées <strong>par</strong> <strong>des</strong> espaces boisés. <strong>La</strong> configur<strong>at</strong>ion<br />
agroforestière sera donc différente suivant <strong>les</strong> cas.<br />
Certaines rizières se trouvent isolées au milieu d’un<br />
bosquet tandis que d’autres se trouvent toutes regroupées et<br />
contiguës dans un grand bassin rizicole, <strong>par</strong>fois quasiment<br />
vide d’<strong>arbres</strong>.<br />
Figure 12 : Limite entre deux <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> contiguës, C.<strong>BORDES</strong>, 2009<br />
• Accès à la propriété et genre<br />
Reprenons ce qui a été dit dans la première <strong>par</strong>tie (1.3.3.2), en m<strong>at</strong>ière de droit<br />
coutumier pour la gestion du terroir : une <strong>par</strong>celle ap<strong>par</strong>tient à celui qui la défriche après qu’il<br />
ait demandé l’autoris<strong>at</strong>ion. <strong>La</strong> terre peut également être donnée, notamment dans la famille.<br />
On emploiera le mot « propriétaire », pour désigner celui qui décide de l’aménagement de sa<br />
<strong>par</strong>celle et qui en possède l’usufruit l’année où il est interrogé. C’est généralement <strong>les</strong> chefs<br />
d’une famille nucléaire qui sont <strong>les</strong> propriétaires d’une <strong>par</strong>celle. Un jeune homme qui<br />
s’émancipe peut décider de demander sa propre <strong>par</strong>celle au chef de sa famille. Il sera alors<br />
aidé de petits frères et sœurs. Les femmes qui désirent exploiter une terre, peuvent la<br />
demander à un membre de leur famille qui lui donnera une terre qu’il a déjà cultivée. Les<br />
veuves héritent de la terre de leur mari. Beaucoup de femmes et de jeunes fil<strong>les</strong> possèdent <strong>des</strong><br />
<strong>par</strong>cel<strong>les</strong> de riz de petite taille. Le sexe de la personne qui aménage sa <strong>par</strong>celle est important à<br />
prendre en compte dans la problém<strong>at</strong>ique de sélection <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>. Le tableau de résult<strong>at</strong>s issu<br />
de l’enquête auprès <strong>des</strong> cultiv<strong>at</strong>eurs montre que 24 <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> de riz sur 25 sont la propriété <strong>des</strong><br />
femmes. Il faut savoir que certaines <strong>par</strong>cel<strong>les</strong> aménagées <strong>par</strong> le projet PICOFA leur ont été<br />
vendues, dans ce cas c’est le projet qui a décidé de la sélection <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>... Dans <strong>les</strong> autres<br />
types de champs, le propriétaire est plus souvent masculin.<br />
L’arbre n’est pas une propriété individuelle en principe, mais son usufruit revient au<br />
propriétaire de la <strong>par</strong>celle ou à celui qui l’a planté.<br />
26 Une <strong>par</strong>celle était la propriété de l’école de Tambarga<br />
<strong>Camille</strong> <strong>BORDES</strong> - <strong>La</strong> <strong>Gestion</strong> <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> paysans - 2010<br />
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