Les coûts de formation et d'insertion professionnelles - Agropolis ...
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1. <strong>Les</strong> grands défis à relever par l’ETFP ivoirien<br />
<strong>Les</strong> années <strong>de</strong> la « refondation » perm<strong>et</strong>tront, après<br />
douze mois <strong>de</strong> consultations <strong>et</strong> <strong>de</strong> négociations, <strong>de</strong> renouer<br />
avec les organisations internationales <strong>et</strong> <strong>de</strong> provoquer une<br />
légère reprise <strong>de</strong> l’activité (+ 0,9 % en 2001) tout en engageant<br />
une politique <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. Ainsi, un<br />
Document intérimaire <strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é<br />
(DSRP-intérimaire) est adopté en 2002 <strong>et</strong> rend la<br />
Côte d’Ivoire à nouveau éligible au mécanisme PPTE (pays<br />
pauvres très en<strong>de</strong>ttés). Mais l’attaque du 19 septembre<br />
2002 4 provoque une secon<strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> croissance<br />
(–1,6 %) alors que les prévisions tablaient sur une augmentation<br />
du PIB <strong>de</strong> 2,4 %. C<strong>et</strong>te croissance négative se poursuit<br />
en 2003 (–1,7 %). <strong>Les</strong> années 2004 <strong>et</strong> 2005 sont celles<br />
d’un redressement exceptionnel <strong>de</strong> l’économie (+ 1,8 % du<br />
PIB), dû à une politique <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> crise négociée sous<br />
l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la communauté internationale ainsi qu’à divers<br />
facteurs économiques (dont la mise en chantier <strong>de</strong> nouveaux<br />
puits <strong>de</strong> pétrole <strong>et</strong> l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux opérateurs<br />
<strong>de</strong> télécommunications). Il n’empêche que, durant c<strong>et</strong>te<br />
pério<strong>de</strong>, la situation globale du pays reste marquée par l’attentisme<br />
économique <strong>et</strong> les délocalisations d’entreprises<br />
au profit <strong>de</strong>s pays voisins.<br />
La croissance ralentit en 2006, à l’issue <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
transition (2005-2006), à 1,2 % du PIB. Ce ralentissement<br />
s’explique par « les r<strong>et</strong>ards enregistrés dans la mise en<br />
œuvre <strong>de</strong>s chantiers <strong>de</strong> reconstruction, eux-mêmes dus au<br />
r<strong>et</strong>ard du processus <strong>de</strong> paix <strong>et</strong> à la persistance d’un climat<br />
d’insécurité » (OCDE/BAfD, 2007). Il prend fin avec la<br />
signature <strong>de</strong> l’accord d’Ouagadougou, le 4 mars 2007,<br />
laquelle coïnci<strong>de</strong> avec une légère reprise économique <strong>de</strong><br />
1,6 % due principalement, selon l’analyse <strong>de</strong> l’Organisation<br />
<strong>de</strong> coopération <strong>et</strong> <strong>de</strong> développement économiques (OCDE)<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Banque africaine <strong>de</strong> développement (BAfD), au<br />
processus <strong>de</strong> réunification, à l’accroissement mo<strong>de</strong>ste<br />
mais continu <strong>de</strong> la confiance du secteur privé <strong>et</strong> à la réhabilitation<br />
<strong>de</strong>s infrastructures publiques. L’année 2008<br />
marque une reprise perceptible <strong>de</strong> l’activité (+ 2,3 %), bien<br />
que celle-ci reste toujours fragile <strong>et</strong> en recherche <strong>de</strong> consolidation.<br />
Selon la Banque mondiale (2008), les perspectives<br />
économiques à moyen terme, qui sont basées sur l’hypothèse<br />
positive d’une résolution durable du conflit, <strong>de</strong>vraient<br />
perm<strong>et</strong>tre d’envisager une reprise substantielle <strong>de</strong> la croissance<br />
pour les années 2009-2010, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4,5 %.<br />
L’analyse <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong>s différents secteurs économiques<br />
à la croissance du pays montre que le secteur primaire<br />
est en légère progression entre 2002 <strong>et</strong> 2008 (<strong>de</strong> 26,3<br />
à 27,2 % en 2008), que le secteur secondaire est en stagnation<br />
durant la même pério<strong>de</strong> (<strong>de</strong> 22,3 à 22 %) <strong>et</strong> que le secteur<br />
tertiaire est en légère diminution (<strong>de</strong> 39 à 37,1 %). Ces<br />
données sont liées au fait que l’industrie – comme le commerce<br />
<strong>et</strong> les services – ont plus souffert <strong>de</strong>s troubles politiques<br />
que l’agriculture vivrière <strong>et</strong> l’extraction minière. En<br />
revanche, l’agriculture d’exportation (cacao, café ou hévéa)<br />
est passée, en raison <strong>de</strong>s événements, <strong>de</strong> 8,2 à 5,4 % en<br />
l’espace <strong>de</strong> six années (République <strong>de</strong> Côte d’Ivoire, 2008).<br />
1.1.2 Un marché du travail en perte d’emplois<br />
salariés<br />
Comme dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays d’Afrique subsaharienne,<br />
le marché du travail ivoirien a connu entre 1980 <strong>et</strong> 1995<br />
<strong>de</strong>s licenciements massifs dus aux politiques d’ajustement<br />
structurel. C<strong>et</strong> ajustement a provoqué une forte réduction<br />
du nombre <strong>de</strong>s salariés employés dans l’administration ou<br />
les entreprises publiques 5 . Pour remédier à c<strong>et</strong>te situation,<br />
l’État a mis en place dès 1991 un plan national <strong>de</strong> l’emploi.<br />
Ce plan, qui a été révisé en 1995, s’est appuyé sur une plateforme<br />
d’institutions publiques 6 , qui intervient aujourd’hui<br />
comme concepteur <strong>et</strong> promoteur <strong>de</strong> l’insertion par l’activité<br />
économique (IAE) <strong>de</strong>s jeunes (PFS-Côte d’Ivoire, 2009a).<br />
<strong>Les</strong> différents événements politiques survenus à partir <strong>de</strong><br />
1999 ont également réduit <strong>de</strong> manière significative le<br />
nombre d’emplois salariés dans le secteur privé. Ainsi le<br />
DSRP signale que la Côte d’Ivoire – qui était, avant la crise,<br />
l’économie <strong>de</strong> loin la plus mo<strong>de</strong>rnisée <strong>de</strong> toute l’Afrique <strong>de</strong><br />
l’Ouest – a perdu entre 2002 <strong>et</strong> 2006 environ 250 000<br />
emplois formels, soit une baisse <strong>de</strong> 44 % <strong>de</strong>s emplois du<br />
secteur privé mo<strong>de</strong>rne. Le marché du travail ivoirien a donc<br />
fortement muté durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>. Ainsi, selon les données<br />
publiées par le DSRP, l’emploi salarié ne représente<br />
plus aujourd’hui que 18,7 % <strong>de</strong> l’emploi global, contre<br />
48,8 % pour les travailleurs indépendants <strong>et</strong> 31,6 % pour<br />
les emplois non rémunérés. Ces données sont à rapporter<br />
4 Le 19 septembre 2002, <strong>de</strong>s soldats <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rebelles du mouvement patriotique <strong>de</strong> Côte<br />
d’Ivoire tentent <strong>de</strong> contrôler les villes d’Abidjan, Bouaké <strong>et</strong> Korhogo, alors que le prési<strong>de</strong>nt<br />
Gbagbo se trouve à l’extérieur du pays.<br />
5 Actuellement, seul un départ à la r<strong>et</strong>raite sur dix est remplacé dans la fonction publique.<br />
6 L’Agence d’étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> l’emploi (Agepe), l’Agence nationale <strong>de</strong> <strong>formation</strong><br />
professionnelle (Agefop) <strong>et</strong> le Fonds <strong>de</strong> développement <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>formation</strong> professionnelle<br />
(FDFP).<br />
© AFD Document <strong>de</strong> travail n° 88 • <strong>Les</strong> coûts <strong>de</strong> <strong>formation</strong> <strong>et</strong> d’insertion <strong>professionnelles</strong> • octobre 2009<br />
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