« <strong>La</strong> r<strong>en</strong>tabilité de la distribution est forte 10 » ; « Le rev<strong>en</strong>u moy<strong>en</strong> croit à un rythme de 2 à3 % l’an hors inflation pour la 5ème année consécutive(2002/2004) 11 » Cep<strong>en</strong>dant, lesdernières années semble indiquer un certain retournem<strong>en</strong>t de t<strong>en</strong>dance : : recul <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>unités (- 2,68 % <strong>en</strong> 2006), recul de la marge (0,13 %), le C.A. progresse de 2,24% mais il fautcompter que les produits antérieurem<strong>en</strong>t réservés à l’hôpital, <strong>en</strong> forte progression, ont unemarge s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t plus faible.D’après l’étude de KPMG, le taux de marge (exprimé <strong>en</strong> % du C.A. hors taxes) s’effritedepuis 2003, passant (<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne) de 28,46 % à 27,53 % <strong>en</strong> 2006. <strong>La</strong> t<strong>en</strong>dance s’estprolongée <strong>en</strong> 2007, et il n’y a pas de signe qui permettrait de p<strong>en</strong>ser qu'elle va s’inverser dansles prochains mois. <strong>La</strong> réduction progressive de la marge est donc une donnée dont il fautt<strong>en</strong>ir compte. Le taux de résultat moy<strong>en</strong> est égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> baisse passant de 9,53 % à 8,18 %.Une étude particulière sur les officines rurales (<strong>en</strong> 2006) montre qu’elles « tir<strong>en</strong>t leur épingledu jeu », tant pour la marge que pour le résultat.Le cabinet KPMG a calculé un indicateur de performance commerciale et de gestion, qui« s’appar<strong>en</strong>te à un excéd<strong>en</strong>t brut d’exploitation corrigé <strong>des</strong> cotisations sociales du titulaire etde la CSG déductible » : cet indicateur est passé de 15,16 (moy<strong>en</strong>ne 2003) à 14,07 (moy<strong>en</strong>ne2006).<strong>La</strong> baisse est moins forte pour les officines dont le C.A. est supérieur à 1 500 K€,l’indicateur se situant à 14,25 <strong>en</strong> 2006, contre 15,17 (donc pratiquem<strong>en</strong>t la moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2003).Enfin, les frais de personnels progress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne de 9,67 à 10,14 %, le niveau étant plusélevé pour les officines ayant un C.A. supérieur à 1 500 K€ (de 10,37 à 10,61).<strong>La</strong> détérioration de la situation économique de l’officine depuis deux ans a <strong>des</strong> répercussions :« Le nombre de <strong>pharmacie</strong>ns et préparateurs demandeurs d’emploi a augm<strong>en</strong>té de 30% <strong>en</strong>deux ans 12 », cette t<strong>en</strong>dance v<strong>en</strong>ant, il faut le rappeler, après plusieurs années de hausse <strong>des</strong>embauches dans le secteur.Quels que soi<strong>en</strong>t ces résultats économiques, la valeur <strong>des</strong> officines reste forte. En 2006, lesprix s’établirai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 90% du chiffre d’affaires, et même 93% dans les c<strong>en</strong>trescommerciaux. Le prix correspondrait à 8 fois l’excéd<strong>en</strong>t brut d’exploitation, ce qui est unevaleur élevée 13 .En ce qui concerne la structure juridique <strong>des</strong> officines, il faut souligner que les créations deSEL (société d’exercice libéral) sont <strong>en</strong> forte croissance chaque année. L’exercice <strong>en</strong>association concerne 13 516 titulaires, soit 48% de l’effectif ; pour les SEL la progression2006 s’établit à 38,4 % (source : <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns).Quelques traits de l’officine <strong>en</strong> 2007L’officine, qui élaborait ou préparait les médicam<strong>en</strong>ts, est dev<strong>en</strong>ue – pour l’ess<strong>en</strong>tiel – undisp<strong>en</strong>sateur de médicam<strong>en</strong>ts fabriqués par l’industrie 14 .10 Rapport du Haut conseil pour l'av<strong>en</strong>ir de l'assurance maladie11 Ibid.12 Impact Pharmaci<strong>en</strong> N°175 du 21 février 200713 Impact Pharmaci<strong>en</strong> N° 180 du 18 avril 200714 Le prés<strong>en</strong>t rapport est c<strong>en</strong>tré sur le médicam<strong>en</strong>t à usage humain, mais il ne faut pas omettre le fait que lesofficines situées <strong>en</strong> milieu rural assur<strong>en</strong>t une disp<strong>en</strong>sation <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts vétérinaires pour les animaux der<strong>en</strong>te. Le décret du 24 avril 2007 (JO du 26 avril) « relatif aux conditions et modalités de prescription et dedélivrance au détail <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts vétérinaires » r<strong>en</strong>force le rôle du <strong>pharmacie</strong>n d’officine pour ladisp<strong>en</strong>sation de ces médicam<strong>en</strong>ts.7
Ces médicam<strong>en</strong>ts dispos<strong>en</strong>t d’autorisations de mise sur le marché accordées par les autoritésde santé au vu de dossiers justificatifs de plus <strong>en</strong> plus imposants. Les médicam<strong>en</strong>ts font partied’un monopole de v<strong>en</strong>te réservée à l’officine.Il y a unanimité pour reconnaître la qualité, la sécurité, le sérieux du travail de délivrance <strong>des</strong>médicam<strong>en</strong>ts réalisé par les <strong>pharmacie</strong>ns d’officine professionnels de santé reconnus. <strong>La</strong>qualité sci<strong>en</strong>tifique <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> conduisant au diplôme de <strong>pharmacie</strong>n, la difficulté de cesétu<strong>des</strong>, donn<strong>en</strong>t incontestablem<strong>en</strong>t du poids à l’interv<strong>en</strong>tion du <strong>pharmacie</strong>n et à ses conseils.Sa proximité du pati<strong>en</strong>t est égalem<strong>en</strong>t saluée : c’est le professionnel de santé le plus proche etle plus facile à contacter ; cela est jugé très positivem<strong>en</strong>t et explique certainem<strong>en</strong>t que lacli<strong>en</strong>tèle soit jugée très fidèle.Le sondage Sofres qui a été prés<strong>en</strong>té à la conv<strong>en</strong>tion organisée par la Fédération <strong>des</strong> syndicatspharmaceutiques de <strong>France</strong> le 27 mars 2007 <strong>en</strong>registrait égalem<strong>en</strong>t une très forte confiancedans le <strong>pharmacie</strong>n d’officine.On peut évidemm<strong>en</strong>t trouver <strong>des</strong> contre-exemples, <strong>des</strong> nuances. Ainsi, le rapport « Le métierde <strong>pharmacie</strong>n : cont<strong>en</strong>u et perspectives du rôle de premier recours 2006 15 » indiquait :« Entre l’image anci<strong>en</strong>ne et obsolète de notable distant de ses mala<strong>des</strong> et celle qui agitcomme repoussoir : « l’épicier » surtout soucieux de la bonne marche commerciale de sonofficine, il y a le <strong>pharmacie</strong>n conseil, professionnel de santé et de proximité, à l’écoute <strong>des</strong>mala<strong>des</strong>, capables de r<strong>en</strong>dre <strong>des</strong> services adaptés et personnalisés et d’ori<strong>en</strong>ter vers d’autresprofessionnels de santé ».Une étude conduite par <strong>des</strong> étudiants de "mastère santé" 16 met l’acc<strong>en</strong>t sur une autreapproche : ayant interrogé sur les critères de choix de l’officine, ils ont observé <strong>des</strong> résultatstrès diverg<strong>en</strong>ts selon qu’on s’adresse au <strong>pharmacie</strong>n d’officine ou au pati<strong>en</strong>t/consommateur.Le <strong>pharmacie</strong>n se voit comme un professionnel choisi pour ses compét<strong>en</strong>ces, puis pour sadisponibilité, pour ses prix et <strong>en</strong>fin pour la qualité de son accueil. Le pati<strong>en</strong>t/consommateur,lui, accorde une plus grande importance à l’accueil, à la discrétion, au prix, à l’att<strong>en</strong>te et à laproximité. Il ne cite jamais de façon spontanée la compét<strong>en</strong>ce. Les auteurs de l’<strong>en</strong>quêtesoulign<strong>en</strong>t qu’il y a là source de débats.Au cours <strong>des</strong> dernières années, <strong>des</strong> produits de plus <strong>en</strong> plus complexes, <strong>des</strong>tinés à traiter <strong>des</strong>maladies graves tels le cancer ou le sida, ont reçu <strong>des</strong> autorisations de mise sur le marché. <strong>La</strong>plupart de ces nouveaux médicam<strong>en</strong>ts ont été "réservés à l’hôpital" et n’étai<strong>en</strong>t donc pasdisponibles à l’officine. Ces mêmes produits sont maint<strong>en</strong>ant disp<strong>en</strong>sés <strong>en</strong> <strong>pharmacie</strong>d’officine à <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts avi<strong>des</strong> d’informations multiples sur les effets, les dangers, lesprécautions à pr<strong>en</strong>dre. Ce transfert à l’officine a nécessité <strong>des</strong> formations adaptées <strong>des</strong><strong>pharmacie</strong>ns officinaux, compte t<strong>en</strong>u <strong>des</strong> technicités particulières requises pour cesmédicam<strong>en</strong>ts et <strong>des</strong> besoins de conseils <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts. Ce "transfert" a été une réussite dont on apeu parlé. C’était pourtant un pari, certes gagé sur la qualité de la formation <strong>des</strong><strong>pharmacie</strong>ns… mais c’était quand même un pari, et il a été gagné !Le travail de l’officine a égalem<strong>en</strong>t été bouleversé récemm<strong>en</strong>t par l’octroi au <strong>pharmacie</strong>n d’undroit de substitution dans le cadre de la délivrance <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts génériques.15 Françoise Marin, Eve Marin, Auryane Barrancos : « Le métier de <strong>pharmacie</strong>n : cont<strong>en</strong>u et perspectives durôle de premier recours», 200616 Etude prés<strong>en</strong>tée au salon Pharmagora le 24 mars 2007 « Regards croisés sur le rôle du <strong>pharmacie</strong>nd’officine ».8
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thérapeutique...), mais ces enseig
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