On parle aujourd’hui de plus <strong>en</strong> plus d’officialiser un rôle du <strong>pharmacie</strong>n dans la prescription.Doit-on pour autant parler de “<strong>pharmacie</strong>n prescripteur” ? L’expression est sans douteinutilem<strong>en</strong>t générale. En fait, on se réfère plutôt, dans les réflexions <strong>en</strong> cours, à unecompét<strong>en</strong>ce définie <strong>en</strong> accord avec le médecin du pati<strong>en</strong>t pour améliorer l’organisation <strong>des</strong>soins, pour assurer une meilleure allocation <strong>des</strong> moy<strong>en</strong>s aux besoins, selon la situation.Il s’agit donc d’un pouvoir de prescrire dans <strong>des</strong> cadres bi<strong>en</strong> cernés, par exemple : suivi demala<strong>des</strong> chroniques stabilisés, problèmes liés au traitem<strong>en</strong>t et ajustem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> dosages danscertaines maladies, délivrance de contraceptifs oraux 75 , besoins liés à la prév<strong>en</strong>tion telles quecertains vaccins (grippe…).Un interlocuteur médecin indiquait que l’apport du <strong>pharmacie</strong>n à mettre <strong>en</strong> avant étaitl’optimisation du traitem<strong>en</strong>t. Cette approche suggère une “chaîne de prescription” etl’insertion dans une équipe de santé. <strong>La</strong> section D de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns utilisel’expression : "le <strong>pharmacie</strong>n relais de prescription". Ces expressions ont le mérite de bi<strong>en</strong>mettre <strong>en</strong> avant la complém<strong>en</strong>tarité <strong>des</strong> actions. Si une expression doit être arrêtée et faireréfér<strong>en</strong>ce, elle devra traduire cette idée de réseau et celle de santé publique coordonnée.L’<strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée par les étudiants du master Marketing santé 76 aborde cette question. Ils ontnoté que le <strong>pharmacie</strong>n semblait être prêt à assumer un rôle dans la prescription, estimantmême que « ce serait une bonne chose ». Ils not<strong>en</strong>t, à l’inverse, que les "consommateurs" sontpour leur part, assez dubitatifs. Pour eux, c’est le médecin qui est le prescripteur 77 . Cetteattitude relevée dans cette <strong>en</strong>quête souligne <strong>en</strong> fait la nécessité d’adaptation <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>tsacteurs -médecins, <strong>pharmacie</strong>ns et pati<strong>en</strong>ts – accompagnée <strong>des</strong> mots justes pour que tous lesacteurs soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au clair sur ce qui est fait par chacun. Il faudra à n’<strong>en</strong> pas douter du tempspour que les attitu<strong>des</strong> évolu<strong>en</strong>t.Il faut rappeler cep<strong>en</strong>dant que les professionnels de santé autres que les médecins ont déjàune certaine compét<strong>en</strong>ce pour prescrire. On trouvera <strong>en</strong> annexe copie de l’arrêté qui préciseles conditions de prescription et de remboursem<strong>en</strong>t correspondant. L’interv<strong>en</strong>tion du<strong>pharmacie</strong>n dans la chaîne de prescription devra être m<strong>en</strong>tionnée dans un nouvel arrêté quidonnera un fondem<strong>en</strong>t juridique indisp<strong>en</strong>sable à cette évolution.Notons égalem<strong>en</strong>t que depuis la date de cet arrêté, <strong>des</strong> ori<strong>en</strong>tations allant dans le s<strong>en</strong>s de lachaîne de prescription ont été décidées pour les optici<strong>en</strong>s, qui pourront r<strong>en</strong>ouveler et adapter<strong>des</strong> verres prescrits depuis moins de trois ans, de façon à libérer les ophtalmologistes. Il <strong>en</strong>irait de même pour les infirmières qui serai<strong>en</strong>t autorisées à prescrire certains bi<strong>en</strong>s médicaux.Dans le domaine du médicam<strong>en</strong>t vétérinaire, un décret du 24 avril 2007 (J.O. du 26 avril)prévoit <strong>des</strong> cas où le <strong>pharmacie</strong>n peut r<strong>en</strong>ouveler <strong>des</strong> prescriptions.Cela montre qu’il y a bi<strong>en</strong> aujourd’hui une évolution générale correspondant à la nécessitéd’un partage <strong>des</strong> tâches, dans l’intérêt commun de la santé publique, partage à faire <strong>en</strong> toutetranspar<strong>en</strong>ce et avec l’assurance d’assurer la sécurité <strong>des</strong> actes.75 C’est déjà le cas pour le Norlevo®76 Enquête déjà citée77 Ibid. : « Les étu<strong>des</strong> antérieures parlai<strong>en</strong>t beaucoup de pouvoir de prescription du <strong>pharmacie</strong>n, le <strong>pharmacie</strong>nsemble être prêt à assumer ce rôle, même plus que prêt puisqu’il p<strong>en</strong>se que ce serait une bonne chose. Lesconsommateurs, eux, sont beaucoup moins confiants avec 64,3% de réponses négatives pour la prescription demédicam<strong>en</strong>ts sur ordonnance, 58,2 pour le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t. Les avis sont plus positifs dans le cas de prescriptionsans ordonnance (60 % de oui) ».41
L’étude réalisée à la demande de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns par le Pr G<strong>en</strong>eviève CHAMBA(PHARMAKEION): « Enquête sur les interv<strong>en</strong>tions pharmaceutiques dans la disp<strong>en</strong>sation<strong>des</strong> anticoagulants, étude IPHADAC », montre bi<strong>en</strong> l’intérêt pour la santé publique d’uneinterv<strong>en</strong>tion approfondie du <strong>pharmacie</strong>n, bi<strong>en</strong> articulée avec les médecins 78 .Notons que cette évolution sera parfaitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie avec l’introduction du Dossierpharmaceutique et du Dossier médical personnel. Elle pourra égalem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong>modalités de prescription “<strong>en</strong> ligne” qui se développ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Europe. 79On devrait égalem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts utilisables dans l’exemple duRoyaume-Uni. A partir <strong>des</strong> mêmes constatations que celles faites <strong>en</strong> <strong>France</strong> aujourd’hui, il estapparu souhaitable de mieux tirer profit <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces disponibles pour organiser leséquipes de santé. L’introduction de la prescription pharmaceutique est progressive, <strong>en</strong>fonction <strong>des</strong> besoins locaux et <strong>des</strong> compét<strong>en</strong>ces spécialem<strong>en</strong>t acquises par certains<strong>pharmacie</strong>ns par <strong>des</strong> formations et une expéri<strong>en</strong>ce pratique.En fait, les premiers <strong>pharmacie</strong>ns prescripteurs organisés comme indiqué ci-après ont comm<strong>en</strong>cé àpratiquer au début de l’année 2007. On a d’abord créé (2003) la fonction de « supplem<strong>en</strong>taryprescriber (SP) ». Dans ce cadre, le <strong>pharmacie</strong>n « SP » doit avoir « obt<strong>en</strong>u une qualificationcomplém<strong>en</strong>taire par rapport au diplôme de <strong>pharmacie</strong>n de base. » 80 « En accord avec lesmembres de l’équipe médicale et <strong>en</strong> particulier les prescripteurs (médecins), un plan degestion clinique est défini par rapport à un pati<strong>en</strong>t précis. Le <strong>pharmacie</strong>n SP sera alorsautorisé à prescrire au pati<strong>en</strong>t tous les médicam<strong>en</strong>ts qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans le cadre de ce plan.Dans ces conditions, le rôle du médecin se limite au diagnostic et le rôle du <strong>pharmacie</strong>n estlié à l’adaptation du traitem<strong>en</strong>t ».Un autre concept est apparu postérieurem<strong>en</strong>t, celui d’« indep<strong>en</strong>dant prescriber » (IP). Dans cecadre, le <strong>pharmacie</strong>n IP doit avoir « obt<strong>en</strong>u une qualification complém<strong>en</strong>taire par rapport audiplôme de <strong>pharmacie</strong>n de base. 81 » « Il doit déjà être supplem<strong>en</strong>tary prescriber pour pouvoirpasser le diplôme d’indep<strong>en</strong>dant prescriber. Le <strong>pharmacie</strong>n IP peut prescrire <strong>des</strong>médicam<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> dehors de tout plan de question clinique et doit donc être à même de poser undiagnostic et de décider du traitem<strong>en</strong>t le plus approprié et le disp<strong>en</strong>ser de façon autonome ».L’analyse britannique est particulièrem<strong>en</strong>t intéressante <strong>en</strong> ce qu’elle met bi<strong>en</strong> l’acc<strong>en</strong>t surl’articulation avec le médecin (pour le SP) et, dans les deux cas, sur la formationcomplém<strong>en</strong>taire nécessaire. <strong>La</strong> confér<strong>en</strong>ce à laquelle l’<strong>Ordre</strong> a participé met <strong>en</strong> lumière troisquestions qu’il faut à l’évid<strong>en</strong>ce aborder :- Le conflit d’intérêt (prescription/v<strong>en</strong>te de médicam<strong>en</strong>ts) :Les interv<strong>en</strong>ants ont indiqué qu’un conflit d’intérêt pot<strong>en</strong>tiel devait être contrôlé et évalué.Par ailleurs, au sein du NHS, un service spécifique traite de la fraude et doit, <strong>en</strong>tre autres,surveiller les prescriptions <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns. Par ailleurs, un nouveau code de déontologie doitêtre publié <strong>en</strong> juillet prochain et t<strong>en</strong>ir compte de ces principes.78 G<strong>en</strong>eviève CHAMBA : « Enquête sur les interv<strong>en</strong>tions pharmaceutiques dans la disp<strong>en</strong>sation <strong>des</strong>anticoagulants, étude IPHADAC, rapport final 4 juillet 2007.79 Voir les travaux de l’association EHTEL (European Health TELematics association) LNP N° 32280 Compte r<strong>en</strong>du établi par l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns le 10/7/07 après une confér<strong>en</strong>ce sur le sujet81 Même référ<strong>en</strong>ce que ci-<strong>des</strong>sus42
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