La pharmacie d'officine en France - Ordre National des Pharmaciens
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De son côté, l’Académie nationale de <strong>pharmacie</strong> « après avoir étudié les risques pour lasanté publique (…) formule son opposition à toute modification de l’article R. 4235-55 ducode de la santé publique visant à permettre l’accès <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts à certains médicam<strong>en</strong>tsmunis d’une AMM dans les prés<strong>en</strong>toirs de libre service <strong>des</strong>tinés à être placés dans lesofficines de <strong>pharmacie</strong> ».Cep<strong>en</strong>dant, une double difficulté se prés<strong>en</strong>te: d’une part, il ne serait pas acceptable d’inciterles pati<strong>en</strong>ts à se passer de tout conseil, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant le produit pour l’acheter ; d’autre part, il y aun problème pratique pour assurer une surveillance constante <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts qui sont parnature <strong>des</strong> produits à risques. Une possibilité év<strong>en</strong>tuelle serait de mettre <strong>en</strong> accès direct <strong>des</strong>boites ne cont<strong>en</strong>ant pas le médicam<strong>en</strong>t, ce qui permettrait au pati<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre connaissance<strong>des</strong> informations qui y figur<strong>en</strong>t et du prix, et inciterait au dialogue avec le <strong>pharmacie</strong>n.c) <strong>La</strong> fixation du prixEn ce qui concerne le prix, un autre sujet est actuellem<strong>en</strong>t débattu : l'ampleur <strong>des</strong> écarts deprix <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts non remboursables d'une officine à l'autre. Il est exact que lesaugm<strong>en</strong>tations de prix excessives à la suite de déremboursem<strong>en</strong>ts port<strong>en</strong>t préjudice au souhaitde développer la médication officinale. Néanmoins, il faut garder à l'esprit que la <strong>France</strong> vitdepuis de nombreuses années sous un régime de liberté <strong>des</strong> prix, à quelques rares exceptionsprès, dont les médicam<strong>en</strong>ts remboursables par l’assurance maladie. Cela implique que pourles médicam<strong>en</strong>ts non remboursables, chaque <strong>pharmacie</strong>n pr<strong>en</strong>ne la responsabilité de fixer lesprix de ce qu'il délivre.Sinon, il faudrait <strong>en</strong>trer dans un autre statut, qui serait celui du prix <strong>en</strong>cadré, comme cela sepratique par exemple pour les livres. Mais un tel changem<strong>en</strong>t serait délicat à mettre <strong>en</strong> œuvreet contradictoire avec la volonté affirmée de laisser la concurr<strong>en</strong>ce s’affirmer.Dans l’intérêt du pati<strong>en</strong>t et <strong>des</strong> officinaux, un “code bonne de conduite” pourrait être mis aupoint par les acteurs de la chaîne du médicam<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> liaison avec les autorités chargées de laconcurr<strong>en</strong>ce.d) L'évaluation <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts de prescription facultativeCertains produits possédant une AMM anci<strong>en</strong>ne, et donc le statut officiel de médicam<strong>en</strong>ts,n'ont pas, ou n'ont plus, <strong>en</strong> réalité, de principes actifs leur assurant l'efficacité qui doit êtreattachée à ce statut. D'autres produits, qui n'ont plus d'AMM ayant supprimé leurs principesactifs, ont conservé leur nom existant pour continuer de bénéficier de leur notoriété. Cela nepeut qu'induire le public <strong>en</strong> erreur sur leur prét<strong>en</strong>due efficacité. Les autorités de santé nedoiv<strong>en</strong>t pas, au motif d'<strong>en</strong>courager la prise <strong>en</strong> charge par le pati<strong>en</strong>t <strong>des</strong> "petits risques", tolérerde telles causes de confusion.Elles devrai<strong>en</strong>t donc <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre très vite une révision systématique du statut de ces produits,afin que la médication familiale ne compr<strong>en</strong>ne que de vrais médicam<strong>en</strong>ts, à l'efficacitédémontrée selon le degré d'exig<strong>en</strong>ce aujourd'hui <strong>en</strong> vigueur.Les deux rapports précités sur l'automédication soulign<strong>en</strong>t par ailleurs que si l’on veutpromouvoir l’automédication, il faut abandonner l’expression de "service médical r<strong>en</strong>duinsuffisant", « appellation mal comprise et péjorative ». Une confusion paraît avoir été faiteau cours du temps sur cette notion de service médical r<strong>en</strong>du insuffisant. <strong>La</strong> notion de servicemédical r<strong>en</strong>du est utilisée depuis longtemps dans le cadre du remboursem<strong>en</strong>t par l’assurancemaladie ; dans ce cadre, on compare les médicam<strong>en</strong>ts (ceux qui sont sur le marché par rapportà celui qui arrive sur le marché), et le prix proposé est fonction de cette comparaison.32