Il faut noter que les médecins sont désormais soumis aux Bonnes Pratiques de prescription(référ<strong>en</strong>ces médicales opposables, recommandations pour la pratique clinique, confér<strong>en</strong>cesde cons<strong>en</strong>sus, évaluation <strong>des</strong> pratiques professionnelles...) (…)L’application <strong>en</strong> officine du concept qualité au domaine <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts est plus difficile,surtout s’il s’agit de médicam<strong>en</strong>ts prescrits sur ordonnance médicale. Il importe donc pourassurer la qualité de la disp<strong>en</strong>sation de promouvoir <strong>des</strong> "Bonnes pratiques de disp<strong>en</strong>sationpharmaceutique", comme il y a <strong>des</strong> "Bonnes Pratiques officinales" pour leur préparation… »<strong>La</strong> Haute Autorité de Santé (HAS) estime le coût humain et économique de la non qualité(infections nosocomiales, événem<strong>en</strong>ts indésirables, hospitalisations inappropriées, sousutilisations<strong>des</strong> ressources) <strong>en</strong>tre 10 et 15% du budget de notre système de soins 33 .Une autre approche plus ciblée est celle de l’iatrogénie médicam<strong>en</strong>teuse. Rappelons qu’unévénem<strong>en</strong>t iatrogène est un événem<strong>en</strong>t non désiré pour le pati<strong>en</strong>t, résultant de soins médicaux.Dans l’iatrogénie médicam<strong>en</strong>teuse on distingue <strong>en</strong> général deux types de situation :- l’iatrogénie "inévitable" liée aux médicam<strong>en</strong>ts eux-mêmes (effets indésirables inatt<strong>en</strong>duset/ou imprévisibles, situation d’impasse thérapeutique) ;- l’iatrogénie évitable (mauvaise indication, non-respect d'une contre-indication, posologieexcessive, durée trop longue du traitem<strong>en</strong>t).Ces deux types d’iatrogénie se répartiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron à 50% chacune. On estime <strong>en</strong> <strong>France</strong> à128 000 le nombre annuel moy<strong>en</strong> d’hospitalisations dues à un effet indésirablemédicam<strong>en</strong>teux. Ces hospitalisations correspond<strong>en</strong>t à 1 146 000 journées de prise <strong>en</strong> charge 34 .L’OMS/FIP indique : « Les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>des</strong> erreurs dues au médicam<strong>en</strong>t sont coûteuses <strong>en</strong>termes d’hospitalisation, de visite du médecin, d’exam<strong>en</strong>s de laboratoires et de thérapiecomp<strong>en</strong>satrice. Dans les pays développés, 4 à 10 % <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts hospitalisés sont victimesd’un effet secondaire d’un médicam<strong>en</strong>t – le plus souv<strong>en</strong>t conséqu<strong>en</strong>ces d'une polymédication,spécialem<strong>en</strong>t chez les personnes âgées et chez les pati<strong>en</strong>ts ayant une maladie chronique. AuxEtats-Unis, par exemple, c’est la 4ème à 6ème cause de décès et le coût est estimé à 130milliards de dollars par an. Ailleurs, au Royaume-Uni, le coût est estimé à 466 millions delivres (plus de 800 millions de dollars <strong>en</strong> 2004). ». 35Il faut citer égalem<strong>en</strong>t le paragraphe suivant extrait de l’ouvrage OMS/FIP déjà cité, qui metl’acc<strong>en</strong>t sur la thérapeutique médicam<strong>en</strong>teuse : « Sur les quarante dernières années, le rôle du<strong>pharmacie</strong>n est passé de fabricant et disp<strong>en</strong>sateur à celui de "gestionnaire de lathérapeutique du médicam<strong>en</strong>t".33 Cité par I ADENOT, présid<strong>en</strong>te du Conseil c<strong>en</strong>tral de la section A : diaporama de prés<strong>en</strong>tation du Dossierpharmaceutique34 Ibid.35 OMS/FIP, ouvrage cité : « The consequ<strong>en</strong>ces of medicine-related errors are costly in terms ofhospitalizations, physician visits, laboratory tests and remedial therapy. In developed countries, 4%-10% of allhospital in-pati<strong>en</strong>ts experi<strong>en</strong>ce an adverse drug reaction – mainly due to the use of multiple drug therapy,especially in the elderly and pati<strong>en</strong>ts with chronic diseases. In the USA, for example, it is the 4th-6th leadingcause of death and is estimated to cost up to US$ 130 billion a year. Elsewhere, in the UK, it accounted for£ 466 million (over US$ 812 million) in 2004. »19
Cela inclut la responsabilité de s’assurer que lorsqu’il y a fourniture et usage d’unmédicam<strong>en</strong>t, ce sont <strong>des</strong> produits de qualité qui sont sélectionnés, fournis, stockés, distribués,délivrés et administrés, de façon qu’ils contribu<strong>en</strong>t à la santé <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts, et qu’ils neprovoqu<strong>en</strong>t pas de dommages. <strong>La</strong> pratique pharmaceutique compr<strong>en</strong>d maint<strong>en</strong>ant les soinsc<strong>en</strong>trés sur le pati<strong>en</strong>t avec toutes les fonctions liées au conseil, la fourniture d’informationssur les médicam<strong>en</strong>ts, la gestion de la thérapeutique médicam<strong>en</strong>teuse, ainsi que les aspectstechnique <strong>des</strong> services pharmaceutiques, ce qui compr<strong>en</strong>d la gestion de l’approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> médicam<strong>en</strong>ts. C’est dans ce rôle complém<strong>en</strong>taire de gérant de la thérapie médicam<strong>en</strong>teuseque les <strong>pharmacie</strong>ns peuv<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant apporter une contribution ess<strong>en</strong>tielle à la santé dupati<strong>en</strong>t ». 36En novembre 2006, le ministre français de la santé, Xavier BERTRAND, ne parlait pasautrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s’adressant aux <strong>pharmacie</strong>ns lors de la Journée annuelle de l’<strong>Ordre</strong> : « Maispour que votre spécificité continue à être reconnue, vous devez vous appuyer chaque jourdavantage sur les mêmes valeurs : la compét<strong>en</strong>ce, le service médical r<strong>en</strong>du et la qualité ».<strong>La</strong> qualité : comme cela a été déjà noté, ce besoin n’a pas échappé à la professionpharmaceutique. C’est un objectif c<strong>en</strong>tral de l’action de l’<strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns.Jean-Charles TELLIER 37 a rappelé les étapes réc<strong>en</strong>tes de cette marche vers la qualité : « Leconcept de qualité <strong>en</strong> officine a pris naissance concrètem<strong>en</strong>t par l'<strong>en</strong>voi à toutes les officinesdu « Guide d'assurance qualité officinale 38 » <strong>en</strong> 2002. Ce guide d'auto-évaluation est un outilfondam<strong>en</strong>tal mais non suffisant pour une démarche qualité pertin<strong>en</strong>te et pér<strong>en</strong>ne. II a étésuivi par la mise <strong>en</strong> place d'une formation spécifique permettant de disposer d’un "référ<strong>en</strong>tqualité" dans toutes les officines <strong>en</strong> 2007 ». Isabelle ADENOT 39 , préoccupée par lesdifficultés de mise <strong>en</strong> œuvre liées notamm<strong>en</strong>t à la disparité de taille <strong>des</strong> officines, soulignaitde son côté : « Le but est donc de tirer toute la profession vers le haut vers un plein statutd'acteur de santé, par une démarche progressive, homogène et accessible. Ceci est d'autantess<strong>en</strong>tiel que l'acte pharmaceutique est <strong>en</strong> pleine évolution (droit de substitution, compét<strong>en</strong>cespartagées avec d'autres professionnels de santé, premier recours dans bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> occasions) ».Les Bonnes Pratiques – déjà m<strong>en</strong>tionnées par l’Académie nationale de <strong>pharmacie</strong> –s’intègr<strong>en</strong>t dans ce système qualité. Citons la diffusion par l’<strong>Ordre</strong> de Recommandations deBonnes Pratiques relatives au mainti<strong>en</strong> de la chaîne du froid 40 et les Bonnes Pratiques depréparations publiées par l’Afssaps.Enfin, pour l’av<strong>en</strong>ir, Jean-Charles TELLIER indiquait « Ainsi, pour poursuivre ce défi dedémarche qualité, il apparaît nécessaire de franchir une étape supplém<strong>en</strong>taire par l'autoévaluation <strong>des</strong> pratiques professionnelles au sein de nos officines.36 « Over the past 40 years, the pharmacist's role has changed from that of compounder and disp<strong>en</strong>ser to one of"drug therapy manager". This involves responsibilities to <strong>en</strong>sure that wherever medicines are provided andused, quality products are selected, procured, stored, distributed, disp<strong>en</strong>sed and administered so that theycontribute to the health of pati<strong>en</strong>ts, and not to their harm. The scope of pharmacy practice now inclu<strong>des</strong> pati<strong>en</strong>tc<strong>en</strong>tredcare with all the cognitive functions of counselling, providing drug information and monitoring drugtherapy, as well as technical aspects of pharmaceutical services, including medicines supply managem<strong>en</strong>t. It isin the additional role of managing drug therapy that pharmacists can now make a vital contribution to pati<strong>en</strong>tcare”37 Présid<strong>en</strong>t du conseil c<strong>en</strong>tral de la section A depuis juin 200738 Voir le sommaire <strong>en</strong> annexe ; docum<strong>en</strong>t diffusé sous les sigles APR, FSPF, <strong>Ordre</strong> national <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns,UNPF, UTIP.39 Présid<strong>en</strong>te du conseil c<strong>en</strong>tral de la section A de juin 2003 à juin 200740 Adoptées par le Conseil national de l'<strong>Ordre</strong> le 15 mai 200620
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