<strong>La</strong> contradiction issue de ces deux dim<strong>en</strong>sions est r<strong>en</strong>forcée par l’organisation actuelle del’officine et les modalités de rémunération de l’activité principale. Le <strong>pharmacie</strong>n d’officineest clairem<strong>en</strong>t un professionnel de santé reconnu et apprécié comme tel, mais l'actepharmaceutique qu’il accomplit n’est pas répertorié ni valorisé comme l’acte d’unprofessionnel de santé, comme l'est par exemple la consultation d’un médecin oul’interv<strong>en</strong>tion d’un kinésithérapeute. <strong>La</strong> rémunération du <strong>pharmacie</strong>n est fondéeexclusivem<strong>en</strong>t sur la marge commerciale liée à la v<strong>en</strong>te <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts et autres produits <strong>des</strong>anté.Une partie de l’activité de l’officine est de ce fait fréquemm<strong>en</strong>t réalisée de façon gratuite ounon id<strong>en</strong>tifiée. Ce n’est pas très satisfaisant dans la logique d’<strong>en</strong>treprise de l’officine.Les autres professionnels de santé (médecins, chirurgi<strong>en</strong>s-d<strong>en</strong>tistes, infirmières,kinésithérapeutes, vétérinaires…) paraiss<strong>en</strong>t avoir une vocation claire et immuable ; leurdomaine spécifique, ress<strong>en</strong>ti comme naturel, est peu contesté parce que l’acte qu’ilsaccompliss<strong>en</strong>t est bi<strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifié et rémunéré comme tel. Ce n’est pas le cas du <strong>pharmacie</strong>n,qui, le plus souv<strong>en</strong>t, ne prépare plus lui-même les médicam<strong>en</strong>ts, et dont l’id<strong>en</strong>tité se brouillepour le public. C’est un premier point.Parallèlem<strong>en</strong>t, la réflexion, <strong>en</strong> <strong>France</strong>, et les réalisations constatées dans plusieurs paysavancés, invit<strong>en</strong>t le <strong>pharmacie</strong>n d’officine à jouer un nouveau rôle clairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé dansl’activité de santé, le <strong>pharmacie</strong>n <strong>d'officine</strong> s’insérant localem<strong>en</strong>t dans une nouvelleorganisation de la santé où les rôles et les tâches de chaque acteur serai<strong>en</strong>t revus. Au planinternational l'OMS et la FIP avanc<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t que cette évolution est la clé de l’av<strong>en</strong>ir.Troisième élém<strong>en</strong>t, l’équilibre financier de l’assurance maladie : les médicam<strong>en</strong>tsremboursables par l’assurance maladie représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 76% de l’activité de la profession. Lesrapports disponibles soulign<strong>en</strong>t que le coût de la distribution du médicam<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>France</strong> estplus élevé que chez nos voisins. Pourtant, l’officine a accepté au cours <strong>des</strong> dernières annéesque les bases de sa marge soi<strong>en</strong>t modifiées, dans la prise <strong>en</strong> charge sociale <strong>des</strong>remboursem<strong>en</strong>ts. Elle a aussi accepté de s’investir dans la diffusion <strong>des</strong> génériques. Elle<strong>en</strong>registre au cours <strong>des</strong> deux derniers exercices <strong>des</strong> résultats financiers <strong>en</strong> dégradation.Comm<strong>en</strong>t permettre au <strong>pharmacie</strong>n de répondre aux nouvelles att<strong>en</strong>tes ? Comm<strong>en</strong>t uneévolution de l’organisation de la santé publique faisant davantage appel à l’officine pourraitelle voir le jour et avec quels moy<strong>en</strong>s ?L'inflexion qu’impliqu<strong>en</strong>t ces différ<strong>en</strong>tes perspectives ne sera pas facile à pr<strong>en</strong>dre. Maisl’officine a <strong>des</strong> atouts sérieux, qu’elle doit continuer à mettre <strong>en</strong> avant : la qualité, la sécurité,la proximité et le service au pati<strong>en</strong>t. Il lui faut approfondir et rationaliser dans cette direction<strong>en</strong> mettant le pati<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre de son action. De façon concomitante, s’<strong>en</strong>gager pour lanouvelle organisation de la santé au niveau local et travailler avec les pouvoirs publics et lespart<strong>en</strong>aires concernés pour faire <strong>en</strong>trer dans les faits cette nouvelle organisation, <strong>en</strong> abordantprogressivem<strong>en</strong>t toutes les questions que cette évolution pose inévitablem<strong>en</strong>t.Ces points seront abordés dans le cadre de ce Livre blanc, après un bref rappel sur l’officined'aujourd'hui et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.5
I -. L’officine et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 200711 L’officine :Les principales données chiffrées relatives au réseau officinal <strong>en</strong> 2007 sont publiées,notamm<strong>en</strong>t, dans les docum<strong>en</strong>ts de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns. Ret<strong>en</strong>ons les traits suivants :- le nombre d’officines, qui avait beaucoup augm<strong>en</strong>té depuisplusieurs déc<strong>en</strong>nies, a atteint son maximum <strong>en</strong> 2001 Depuis lors, ila légèrem<strong>en</strong>t diminué (- 0,74%), pour s'établir à 23 162 3 ;- <strong>en</strong> revanche, le nombre de <strong>pharmacie</strong>ns, titulaires ou salariés (dits"adjoints"), exerçant <strong>en</strong> officine (54 380 4 ) continue de progresser,<strong>en</strong> dépit du fait que la proportion <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns <strong>en</strong> officine parrapport aux <strong>pharmacie</strong>ns exerçant dans d’autres activités se réduit 5 ;- l’âge moy<strong>en</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns s’élève régulièrem<strong>en</strong>t et cetteévolution démographique va générer <strong>des</strong> besoins forts dans lesprochaines années ;- les femmes sont dev<strong>en</strong>ues largem<strong>en</strong>t majoritaires parmi lesdiplômés <strong>en</strong> <strong>pharmacie</strong>. Ainsi, au 1 er janvier 2007, la professioncomptait 65,5 % de femmes, contre 55 % <strong>en</strong> 1980. Les femmes sontplus jeunes que leurs confrères masculins (44 ans contre 47 ans <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne) 6 .<strong>La</strong> répartition sur le territoire évolue peu, les mouvem<strong>en</strong>ts de population n’étant plusaujourd’hui suffisamm<strong>en</strong>t importants pour <strong>en</strong>traîner de fortes modifications du tissu officinal.Les d<strong>en</strong>sités de <strong>pharmacie</strong>ns vari<strong>en</strong>t de 65 <strong>pharmacie</strong>ns pour 100 000 habitants dans les DOMà 142 pour le Limousin 7 . On comm<strong>en</strong>ce à dénombrer <strong>des</strong> officines qui ne trouv<strong>en</strong>t pasd’acquéreur, donc à s’inquiéter pour la prés<strong>en</strong>ce pharmaceutique dans certaines zones ruralesisolées ou urbaines s<strong>en</strong>sibles.L’officine 8 est <strong>en</strong> effet une <strong>en</strong>treprise, et par conséqu<strong>en</strong>t son activité est conditionnée par sonéquilibre financier et égalem<strong>en</strong>t social. Il est nécessaire de rappeler quelques données selondiffér<strong>en</strong>ts types d’officines.Sur la base d’un échantillon de 500 officines, le cabinet KPMG 9 constate qu’<strong>en</strong> 2006, lesofficines dont le C.A. était supérieur à 1 500 K€ représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t près de 36% du CA total ;celles ayant un C.A. inférieur à 800 K€un peu plus de 13%. <strong>La</strong> moitié du C.A. est parconséqu<strong>en</strong>t le fait d’officines de taille moy<strong>en</strong>ne. Les officines de "c<strong>en</strong>tre commercial" seclassai<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t dans les officines ayant un C.A. supérieur à 1 500 €.3 Au 1 er janvier 2007. Dont 601 dans les DOM (source <strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns). Il s'y ajoute 136 <strong>pharmacie</strong>smutualistes ou minières4 Dont 28 194 titulaires et 26 186 adjoints, au 1/1/2007 (source : <strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns)5 Dossier Solidarité et Santé, janvier mars 2006 : « la part <strong>des</strong> <strong>pharmacie</strong>ns officinaux se réduit mais au sein deces derniers, celle <strong>des</strong> titulaires diminue au profit <strong>des</strong> salariés (<strong>pharmacie</strong>ns adjoints) ».6 Dossier Solidarité et Santé déjà cité7 Dossier Solidarité et Santé, déjà cité8 On n’a pas traité spécifiquem<strong>en</strong>t dans ce rapport les différ<strong>en</strong>tes activités que l’officine peut pratiquer (parexemple la dermo-cosmétique). Ceci ne veut évidemm<strong>en</strong>t pas dire que ces activités doiv<strong>en</strong>t être négligées, ellespeuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet avoir un impact décisif sur la r<strong>en</strong>tabilité de l’<strong>en</strong>treprise officinale.9 Selon KPMG. Moy<strong>en</strong>nes professionnelles 20076
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The Programme 3 Years on: Ensuring
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thérapeutique...), mais ces enseig
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SYNTHÈSE DES PROPOSITIONS :pour é
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