Bernard <strong>Saladin</strong> d’Anglure, “M<strong>au</strong>ss et l’anthropologie des Inuit” (2004) 50Jean Reville, le premier président de la section, avait luimême été étudiant.L'école hollandaise d'histoire des religions, née de la trans<strong>format</strong>iondes anciennes facultés de théologie protestantes en facultéslaïques de théologie 44 , exerçait une influence marquée dans ce domaine.C'est à l'Université de <strong>Le</strong>iden que M<strong>au</strong>ss fit un séjour de quatremois en 1898. Autour des années 1930 s'est développée dans cetteuniversité une tradition anthropologique « structuraliste » originale,sous l'impulsion, notamment de F.A.E. van Houden, G. W. Locher etsurtout de J. P. B. Josselin de Jong, dont le neveu P. E. Josselin deJong prit le relais 45 . Cette tradition est connue notamment par son approcherégionale des structures sociales, à l'aide <strong>du</strong> concept de « Fieldof ethnological (anthropological) study ». Dans un article récent, J.Oosten 46 , <strong>professeur</strong> d'anthropologie à <strong>Le</strong>iden, situe l'origine de ceconcept dans l'« Essai de M<strong>au</strong>ss sur les variations saisonnières dessociétés Eskimos ». M<strong>au</strong>ss et Beuchat ont en effet choisi d'étudierl'aire inuit, comme un ensemble structuré, avec des variantes locales.L'étude des Inuit s'est développée à <strong>Le</strong>iden, après la Seconde Guerremondiale, d'abord à partir des collections <strong>du</strong> Musée ethnographique,avec les recherches de G. Nooter sur la technologie des Inuit d'Ammassalik.Puis, J. Oosten, historien des religions de <strong>format</strong>ion, etstructuraliste, s'est intéressé à la mythologie et à la religion des InuitNetsilik et Igloolik, à partir des données de K. Rasmussen. Depuis lemilieu des années 1990, il a collaboré <strong>au</strong> vaste projet <strong>du</strong> Nunavut ArcticCollege d'Iqaluit d'éditer, en langue inuit et en anglais, les témoignagesd'in<strong>format</strong>eurs invités à participer à des sessions thématiques,organisées dans cette institution 47 .Parallèlement, l'Université catholique de Nimègue, connue pourson école d'anthropologie juridique, maintenait, depuis la fin des années1950, une <strong>au</strong>tre tradition de recherches anthropologiques chez lesInuit, be<strong>au</strong>coup plus axée sur le terrain. <strong>Le</strong>s princip<strong>au</strong>x chercheurs enétaient G. van den Steenhoven et C. Remie. Ils surent tirer profit de la44 M. Fournier (1994, p. 84).45 A. Barnard (1996).46 X. Blaisel et J. G. Oosten (1997, p. 19).47 Plusieurs volumes ont ainsi déjà été édités, voir Oosten, J. et L<strong>au</strong>grand, F. (eds) 1999a, 1999b,1999c. J'ai moi-même assumé la supervision d'une session sur « Cosmologie et chamanisme »qui a été publiée en anglais et en inuktitut en 2001. Mon collègue de l'Université Laval,Louis-Jacques Dorais, a également participé à diverses sessions et ouvrages de l'Arctic College.
Bernard <strong>Saladin</strong> d’Anglure, “M<strong>au</strong>ss et l’anthropologie des Inuit” (2004) 51présence et de l'aide d'un missionnaire catholique hollandais, le pèreF. Van De Velde, pour recueillir de précieuses données (dans la langueinuit) sur la vie sociale et juridique traditionnelle des Inuit. W. C.E. Rasing, formé par eux, continue dans cette même voie. Tous cesanthropologues hollandais se sont réunis en un groupe de rechercheinteruniversitaire : le Research Group on Circumpolar Cultures. Ils ontlu M<strong>au</strong>ss, le citent et s'y référent dans leurs publications. Et comme ilsont développé des liens formels avec le groupe de recherche sur laSibérie, animé par R. Hamayon à Nanterre, l'équipe de M. Therrien del'INALCO (Paris) et le Groupe d'Études Inuit et Circumpolaires del'Université Laval, on peut penser qu'ils contribueront dans le futur àpromouvoir et développer la pensée m<strong>au</strong>ssienne.7.3. M<strong>au</strong>ss et le Groupe d'Études Inuitet Circumpolaires de l'Université LavalRetour à la table des matièresMa venue à l'Université Laval, à compter de 1968 comme <strong>professeur</strong>invité, puis en 1971 comme <strong>professeur</strong> permanent, m'a permis d'ydévelopper un programme de recherche en anthropologie sociale desInuit, qu'une bourse de la Fondation Killam. a consolidé en 1974.Cette même année fut créée une association sans but lucratif, Inuksiutiit,qui administre depuis 1977 une revue internationale : Études/Inuit/Studies,et, depuis 1978, un congrès biennal d'Études Inuit ;le 14e congrès s'est tenu à l'Arctic Institute of North America (Universitéde Calgary) en août 2004. En 1987, s'y ajouta une nouvelle structurede recherche interdisciplinaire en sciences sociales : le Grouped'Études Inuit et Circumpolaires (GETIC) qui s'est transformé en unCentre Interuniversitaire d'études et de recherches <strong>au</strong>tochtones (CIÉ-RA), en 2004. À l'intérieur de ce groupe travaillent plusieurs anthropologuesspécialisés sur les Inuit, comme L.-J. Dorais, F. Trudel, F.L<strong>au</strong>grand, et moi-même. Ils y dirigent des projets de recherche indivi<strong>du</strong>elset collectifs qui vont de la sociolinguistique à l'anthropologiereligieuse, en passant par l'ethnohistoire et l'anthropologie sociale. Denombreuses thèses ont été réalisées dans ce cadre, dont plusieurs ontreçu des prix scientifiques comme celle de Y. Csonka (1995) en eth-
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