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Kenya : le badinage électoral a fait craquer un pays modèle

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Les Afriques - N° 11 - 10 au 16 janvier 2008 NEGOCE - MATIERES PREMIERES<br />

11<br />

Camero<strong>un</strong> : <strong>le</strong> début de la fin du<br />

pétro<strong>le</strong> ?<br />

Le secteur pétrolier, qui reste très important dans <strong>le</strong> dispositif financier de l’Etat, connaît <strong>un</strong><br />

déclin de production que <strong>le</strong> gouvernement tente de contenir à travers des mesures incitatives.<br />

Par François Bambou, Yao<strong>un</strong>dé<br />

C’est <strong>un</strong> étrange paradoxe que doit gérer<br />

<strong>le</strong> gouvernement camero<strong>un</strong>ais, alors que<br />

<strong>le</strong> budget de l’exercice 2008 vient d’être<br />

promulgué. Malgré la hausse historique<br />

des cours mondiaux, <strong>le</strong>s recettes pétrolières<br />

connaîtront cette année <strong>un</strong>e baise<br />

tout aussi historique : -11% environ,<br />

selon <strong>le</strong>s prévisions. « Les recettes pétrolières,<br />

explique <strong>le</strong> gouvernement dans<br />

son rapport économique et financier, se<br />

composent de la redevance versée par la<br />

société nationa<strong>le</strong> des hydrocarbures (entreprise<br />

publique qui gère <strong>le</strong>s intérêts de l’Etat<br />

dans <strong>le</strong> secteur pétrolier) et de l’impôt sur<br />

<strong>le</strong>s sociétés pétrolières. Sur la base d’<strong>un</strong>e<br />

« La somme donne<br />

<strong>un</strong>e projection de recettes<br />

pétrolières de 593 milliards<br />

contre 666 milliards<br />

budgétisés en 2007, soit<br />

<strong>un</strong>e baisse de 11%. »<br />

hypothèse de production de 31 millions de<br />

barils, d’<strong>un</strong> cours à 62 dollars <strong>le</strong> baril (<strong>le</strong><br />

pétro<strong>le</strong> camero<strong>un</strong>ais étant de type lourd, il<br />

subit <strong>un</strong>e décote par rapport au cours de<br />

référence, Ndlr) et d’<strong>un</strong> taux de change du<br />

dollar à 480,2 FCFA, <strong>le</strong> montant projeté de<br />

la redevance est de 483 milliards. L’impôt<br />

sur <strong>le</strong>s sociétés pétrolières assis sur <strong>le</strong>s bénéfices<br />

de l’exercice 2007 est estimé à 110<br />

milliards en 2008. La somme donne <strong>un</strong>e<br />

projection de recettes pétrolières de 593<br />

milliards contre 666 milliards budgétisés<br />

en 2007, soit <strong>un</strong>e baisse de 11% ».<br />

Baisse régulière<br />

Au-delà de la faib<strong>le</strong>sse du dollar et de la<br />

décote due à la qualité peu prisée du brut<br />

camero<strong>un</strong>ais, cette situation résulte de la<br />

baisse continue de la production pétrolière<br />

camero<strong>un</strong>aise depuis près de 10 ans.<br />

La production pétrolière camero<strong>un</strong>aise,<br />

démarrée en 1977, a atteint son pic en<br />

1986, avec plus de 10 millions de tonnes<br />

produits en <strong>un</strong> an, soit <strong>un</strong>e moyenne de<br />

175 000 barils par jour. La baisse de la<br />

production s’est accélérée au début des<br />

années 1990. En 1995, el<strong>le</strong> tombait à 5<br />

millions de barils par an. En 1994, <strong>le</strong><br />

gouvernement <strong>fait</strong> prendre des mesures<br />

incitatives en réaménageant <strong>le</strong>s contrats<br />

pétroliers à l’avantage des multinationa<strong>le</strong>s,<br />

pour <strong>le</strong>s encourager à développer <strong>le</strong>s<br />

champs marginaux (<strong>le</strong>s domaines pétroliers<br />

de faib<strong>le</strong> potentiel). Cette reforme<br />

de la législation pétrolière est accompagnée<br />

d’assouplissements pour l’obtention<br />

de permis de recherches. Frontalier<br />

des grands producteurs de la région du<br />

Golfe de Guinée, <strong>le</strong> Camero<strong>un</strong> misait sur<br />

la découverte d’importantes niches en<br />

onshore à la frontière tchadienne, où des<br />

données sismiques acquises ont été<br />

confiées à <strong>un</strong>e firme chinoise.<br />

Queue de peloton<br />

Les autorités tablaient éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s<br />

gisements gaziers (voir encadré) pour<br />

relancer <strong>le</strong> secteur des hydrocarbures. Tous<br />

ces efforts n’ont certes pas renversé la tendance,<br />

mais, dès 1997, ces contrats avantageux<br />

ont permis de développer des puits<br />

dans <strong>le</strong> bassin Douala-Kribi-Campo, ce qui<br />

a stabilisé la production à 5 millions de<br />

tonnes par an. Dernier contrat en date,<br />

celui de type « partage de production »<br />

Selon <strong>le</strong>s chiffres officiels, <strong>le</strong>s réserves de<br />

gaz naturel prouvées s’évaluent à 156 milliards<br />

de m 3 , ce qui représente déjà quelque<br />

trente ans d’exploitation. A cela, il faut<br />

ajouter 110 milliards de m 3 supplémentaires<br />

estimés par <strong>le</strong>s firmes spécialisées. Ces<br />

chiffres, d’ail<strong>le</strong>urs, ne correspondent qu’au<br />

gaz non associé, extrait du sous-sol en<br />

l’état. Car, <strong>le</strong> Camero<strong>un</strong> étant producteur<br />

de pétro<strong>le</strong>, ses champs pétroliers évacuent<br />

annuel<strong>le</strong>ment dans la nature, et en pure<br />

perte, environ 1 milliard de m 3 de gaz<br />

naturel torché. La technologie permettant<br />

de récupérer ce gaz inuti<strong>le</strong>ment brûlé<br />

existe, et <strong>le</strong>s autorités sont décidées à s’en<br />

procurer d’autant que l’environnement est<br />

perturbé lors de la combustion.<br />

Au total, estime la société nationa<strong>le</strong> des<br />

hydrocarbures, « <strong>le</strong>s réserves prouvées<br />

signé <strong>le</strong> 12 décembre entre la Société nationa<strong>le</strong><br />

des hydrocarbures et la firme Euroil,<br />

qui va opérer dans <strong>un</strong>e zone maritime où<br />

l’on espère la présence de 75 millions de<br />

barils de brut, pour <strong>un</strong> investissement<br />

d’environ 30 millions de dollars.<br />

Aujourd’hui, avec <strong>un</strong>e moyenne de production<br />

30 millions de barils/an, <strong>le</strong><br />

Camero<strong>un</strong> est déjà à la queue du peloton<br />

des <strong>pays</strong> producteurs de la zone<br />

Cemac (sauf la République centrafricaine,<br />

qui a d’ail<strong>le</strong>urs des perspectives<br />

assez prometteuses au nord-est) et son<br />

rang au niveau africain est presque marginal<br />

à côté des mastodontes tels que <strong>le</strong><br />

Nigeria, l’Algérie, l’Angola ou la Guinée<br />

équatoria<strong>le</strong>. La production actuel<strong>le</strong> est<br />

essentiel<strong>le</strong>ment pourvue par <strong>le</strong>s champs<br />

offshore du bassin du Rio del Rey (dans la<br />

zone maritime contiguë au Nigeria) et <strong>le</strong><br />

bassin Douala-Kribi-Campo frontalier<br />

de la Guinée équatoria<strong>le</strong>, Total étant <strong>le</strong><br />

principal opérateur amont du secteur<br />

pétrolier camero<strong>un</strong>ais.<br />

Préparer des alternatives<br />

D’ores et déjà, même si <strong>le</strong> gouvernement<br />

camero<strong>un</strong>ais n’envisage que diffici<strong>le</strong>ment<br />

l’après pétro<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Fonds monétaire international<br />

l’enjoint d’appuyer sa politique<br />

Le salut par <strong>le</strong> Gaz naturel ?<br />

sont de l’ordre de 157 milliards de m 3<br />

pour <strong>un</strong> potentiel de 270 à 300 milliards<br />

de m 3 . Néanmoins, <strong>le</strong>s opport<strong>un</strong>ités de<br />

monétisation de cette ressource se profi<strong>le</strong>nt<br />

à l’horizon, aux plans national et sousrégional.<br />

Des axes de développement ont<br />

été identifiés, notamment dans la génération<br />

de l’énergie é<strong>le</strong>ctrique, l’approvisionnement<br />

des industries en gaz et la production<br />

de Gpl (variété consommé par <strong>le</strong>s<br />

ménages) ». D’ores et déjà, on sait que <strong>le</strong><br />

projet de centra<strong>le</strong> thermique de Kribi sera<br />

alimenté par <strong>le</strong> gaz naturel découvert à<br />

profusion sur <strong>le</strong> littoral camero<strong>un</strong>ais.<br />

D’autre part, <strong>un</strong> accord a été signé avec<br />

la Guinée équatoria<strong>le</strong> qui dispose des installations<br />

techniques appropriées pour la<br />

liquéfaction du gaz naturel camero<strong>un</strong>ais.<br />

F.B.<br />

financière sur <strong>le</strong> secteur non pétrolier. John<br />

Lipski, <strong>le</strong> directeur général adjoint du<br />

Fonds monétaire international, est revenu<br />

sur cette recommandation <strong>le</strong> 19 décembre<br />

2007 alors que la <strong>le</strong>ttre d’intention du gouvernement<br />

camero<strong>un</strong>ais était en examen au<br />

conseil administration. Il est important, a-<br />

D’ores et déjà, même si <strong>le</strong><br />

gouvernement camero<strong>un</strong>ais<br />

n’envisage que diffici<strong>le</strong>ment<br />

l’après pétro<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Fonds<br />

monétaire international<br />

l’enjoint d’appuyer sa<br />

politique financière sur<br />

<strong>le</strong> secteur non pétrolier.<br />

t-il souligné en substance, que <strong>le</strong> gouvernement<br />

camero<strong>un</strong>ais accroisse sa capacité de<br />

mobilisation des recettes fisca<strong>le</strong>s non pétrolières,<br />

pour faire face au déclin continu du<br />

secteur pétrolier. Chose qui reste diffici<strong>le</strong> à<br />

réaliser dans la mesure où, malgré l’importante<br />

baisse de la contribution pétrolière, ce<br />

secteur continue de représenter plus du<br />

quart du budget de l’Etat.<br />

Evolution récente de la production camero<strong>un</strong>aise de pétro<strong>le</strong> (en millions de barils)<br />

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007<br />

Production 37,4 35,6 32,7 30,1 31,8 30,8<br />

Variation (%) -6,7 -4,8 -8,1 -8,0 5,6 -3,1<br />

Pomme de terre : <strong>le</strong> Sénégal salive<br />

pour <strong>le</strong> marché régional<br />

Importateur net, <strong>le</strong> Sénégal lorgne sur <strong>le</strong> marché régional de la pomme de terre qui représente 23 millions d’euros par an.<br />

Par Mamadou Lamine Diatta, Dakar<br />

Le Sénégal se remet à la culture de la pomme de<br />

terre, alors qu’il en est encore importateur net.<br />

C’est <strong>un</strong> marché de 7 millions d'euros par an<br />

pour 60 000 tonnes d’<strong>un</strong>e légumineuse très présente<br />

dans l’assiette sénégalaise.<br />

Agrusud, <strong>un</strong>e entreprise française d'importation<br />

de fruits et légumes basée à Marseil<strong>le</strong>, est <strong>le</strong> partenaire<br />

technique de la relance de la production.<br />

El<strong>le</strong> a importé <strong>un</strong>e cargaison de 325 tonnes de<br />

semences de pommes de terre en provenance<br />

d’Aras, dans <strong>le</strong> Nord de la France.<br />

Satisfaire <strong>le</strong> marché national<br />

Le Sénégalais, comme tous <strong>le</strong>s autres consom-<br />

mateurs de la sous-région ouest-africaine, paie<br />

au prix fort la pomme de terre qui représente <strong>un</strong><br />

marché annuel de 23 millions d'euros pour<br />

l’Afrique de l'Ouest. L’ambition du Sénégal est<br />

d’abord de satisfaire son marché national dont<br />

<strong>le</strong>s importations n’ont cessé de croître annuel<strong>le</strong>ment<br />

de 37%. De 5 millions d'euros en 2003, la<br />

va<strong>le</strong>ur des importations est passée à 8 millions<br />

d'euros au cours du dernier exercice.<br />

Atouts certains<br />

Le Sénégal, avec des atouts certains pour <strong>le</strong>s cultures<br />

maraîchères et hortico<strong>le</strong>s dans la région des<br />

Niayes, entend aussi viser l’important marché<br />

régional, essentiel<strong>le</strong>ment approvisionné par des<br />

importations extra-africaines, et devenir ainsi<br />

Total signe avec Sonatrach<br />

en Mauritanie<br />

Total aurait conclu <strong>un</strong> accord avec la société nationa<strong>le</strong> algérienne<br />

des hydrocarbures Sonatrach en Mauritanie. Le groupe algérien<br />

aurait en effet pris <strong>un</strong>e participation de 20% dans <strong>le</strong> bassin pétrolier<br />

de Taoudenni, acquis en 2005 par <strong>le</strong> géant français, selon <strong>le</strong> site<br />

toutsurlalgerie.com. Le contrat aurait été signé au mois de décembre<br />

dernier lors de la visite du président Nicolas Sarkozy en Algérie.<br />

EMG exportera du gaz<br />

vers Israël<br />

L’entreprise égyptienne Mediterranean Gas (EMG) exportera<br />

du gaz vers Israël pour <strong>un</strong> montant de 2 milliards de dollars. Le<br />

contrat conclu avec l’entreprise israélienne Dorar s’étend sur<br />

<strong>un</strong>e période de 15 ans renouvelab<strong>le</strong> pour 5 ans supplémentaires<br />

contre <strong>un</strong>e somme de 100 millions de dollars chaque année.<br />

L’Ethiopie pourrait mettre<br />

en vente sa mine de tanta<strong>le</strong><br />

L’Ethiopie pourrait mettre en vente son <strong>un</strong>ique mine de tanta<strong>le</strong>,<br />

située à Kenticha, dans <strong>le</strong> sud du <strong>pays</strong>, à des investisseurs<br />

privés issus d’Afrique du Sud, de Chine et du Royaume-Uni. La<br />

mine de Kenticha contient environ 5000 tonnes de réserves<br />

prouvées de ce métal très utilisé dans la technologie de pointe<br />

du <strong>fait</strong> de sa haute résistibilité à la cha<strong>le</strong>ur. Les exportations de<br />

tanta<strong>le</strong> devraient atteindre 20 millions de dollars à fin 2007.<br />

La LAP investit 30 millions<br />

de dollars au Liberia<br />

30 millions de dollars seront investis dans la production de<br />

riz au liberia par la « Libya Africa Portfolio » (LAP), <strong>un</strong>e<br />

entreprise libyenne basée en Suisse. La société envisage<br />

d’introduire <strong>un</strong>e variété de riz capab<strong>le</strong> de procurer trois<br />

récoltes par an. A noter que la plupart des variètés cultivées<br />

actuel<strong>le</strong>ment en Afrique de l’Ouest ne permettent pas de<br />

faire deux saisons par an.<br />

Trafic d’or et de diamant<br />

au Camero<strong>un</strong><br />

Le diamant et l’or sont au centre d’<strong>un</strong> énorme trafic au<br />

Camero<strong>un</strong>, a indiqué jeudi <strong>le</strong> coordonnateur national du Cadre<br />

d’appui et de promotion de l’artisanat minier (CAPAM). Cette<br />

structure mise sur pied par <strong>le</strong> gouvernement camero<strong>un</strong>ais a,<br />

entre autres, pour mission de mettre fin à ce trafic dont des<br />

sources disent qu’il dure depuis 70 ans.<br />

6 milliards de FCFA pour<br />

<strong>le</strong>s producteurs ivoiriens<br />

de cacao<br />

Une aide de 8 milliards de francs CFA a été octroyée aux producteurs<br />

de café et de cacao. Six milliards de FCFA seront<br />

consacrés aux fonds de sacherie, de régénération cacaoyère et<br />

du financement des coopératives, et 2 milliards de FCFA seront<br />

consacrés à l’achat des produits phytosanitaires.<br />

exportateur net dans <strong>le</strong>s quatre prochaines années.<br />

De par sa position géographique côtière, <strong>le</strong> Sénégal<br />

est <strong>le</strong> <strong>pays</strong> sahélien dont <strong>le</strong> secteur hortico<strong>le</strong> est <strong>le</strong><br />

plus directement touché par <strong>le</strong>s exportations européennes.<br />

Les horticulteurs de la zone des Niayes<br />

sont directement concurrencés par des productions<br />

européennes de pommes de terre, oignons et<br />

carottes, mais aussi par <strong>le</strong>s bananes en provenance<br />

de Côte d’Ivoire et de Guinée.<br />

La relance de la culture de la pomme de terre est<br />

née à l'initiative de l'Union nationa<strong>le</strong> des coopératives<br />

agrico<strong>le</strong>s du Sénégal (UNCAS), dont <strong>le</strong><br />

président, Habibou Dièye, estime très intéressantes<br />

<strong>le</strong>s perspectives pour l'horticulture sénégalaise,<br />

devenue très rentab<strong>le</strong>.

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